Rennes, Giovanni Sio : « Pourquoi ne pas recruter un attaquant ? »

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Stade Rennais FC Giovanni-Guy Yann Sio @Maxppp

Arrivé cet été, Giovanni Sio a vite convaincu en Bretagne. Mais comme d'autres buteurs, l'Ivoirien connaît le fameux coup de la panne depuis quelques semaines. Pas de quoi lui miner le moral lui qui travaille d'arrache-pied pour retrouver le chemin des filets. Pour Foot Mercato, l'ancien Bastiais revient sur ses premiers mois à Rennes. Entretien.

«Giovanni, c'est un un vrai bosseur. Il est efficace devant le but. En plus de cela, c'est un gars très gentil mais qui a aussi du caractère». À écouter Ryad Boudebouz qui l'a côtoyé à Sochaux et Bastia, Giovanni Sio a tout du coéquipier idéal. À 26 ans, l'Ivoirien a donné une nouvelle impulsion à sa carrière en rejoignant cet été les rangs du Stade Rennais. L'Ivoirien connaît le huitième club de sa carrière professionnelle. Mais comme toujours, c'est avec un bel état d'esprit et beaucoup de motivation qu'il a posé ses valises en Bretagne pour trois ans. Un choix qui a été une évidence : «Je me sens bien ici. Je voulais vraiment venir à Rennes. J'ai eu un très bon accueil de la part de mes coéquipiers et de toutes les personnes autour de l'équipe. Je les en remercie. Les objectifs et les ambitions du club ont motivé ma décision de venir à Rennes». Pourtant, plusieurs écuries dont Montpellier et le LOSC se sont penchées sur son cas lors de l'intersaison: «Il y avait trois-quatre clubs qui étaient intéressés. J'ai eu la chance de pouvoir discuter avec plusieurs présidents et directeurs sportifs. Les échanges ont été intéressants. Mais au final, j'ai pris la décision de jouer au Stade Rennais. Il y avait vraiment un bon contact avec le président. Ça s'est fait assez rapidement».

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C'est tout aussi rapidement que l'ancien Sochalien a marqué les esprits et quelques buts en début de saison. Quatre lors des sept premières journées de Ligue 1. Mais depuis le 23 septembre, il ne retrouve plus le chemin des filets. «En ce moment, j'ai un peu plus de difficultés devant les filets. Mais je reste un compétiteur. J'essaye de me battre au maximum pour mon équipe. Quand l'occasion se présentera, j'espère retrouver le chemin des filets. Mais je fais tout ce qui est en mon possible pour aider l'équipe que ce soit avec des assists ou des buts», reconnaît Sio qui reste serein malgré son petit passage à vide : «La confiance est toujours là. Je travaille beaucoup devant le but. Je n'ai pas beaucoup d'occasions. Mais je sais que tout attaquant connaît des hauts et des bas et que je retrouverai très vite le chemin des filets. Ce sera reparti pour une belle saison». C'est tout aussi confiant qu'il se présentera face à un gardien s'il est amené à tirer un pénalty, lui qui a échoué face à Bordeaux. Un domaine où les Rennais ne sont d'ailleurs pas à leur avantage cette saison. «Les pénalties, soit on marque, soit on ne marque pas. Il était bien tiré, mais le gardien est parti du bon côté. Ce sont des choses qui arrivent. Mais je suis toujours prêt pour tirer les pénalties. Ce sera au coach de prendre la décision. Moi, je reste confiant».

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Un buteur qui garde confiance

D'ailleurs, Sio avoue même avoir un objectif de buts cette saison : «C'est clair que j'aimerais atteindre les 10 buts. Mais on ne peut pas savoir à l'avance. Il ne faut surtout pas se focaliser que sur les buts. Il faut aider l'équipe au maximum offensivement. C'est ma priorité. Si j'ai des occasions et l'opportunité de mettre le ballon au fond des filets, je n'hésiterais pas. Mais ce n'est pas une chose que je mets tout de suite en tête». Pour l'Ivoirien, le collectif prime sur tout le reste. Dixième de Ligue 1, le Stade Rennais déçoit un peu. Ce n'est pas forcément l'avis de l'attaquant breton : «Pour ma part, je pense que la saison est plutôt pas mal. On est toujours dans la course pour le haut de tableau. Le championnat est très serré. Ce sera à nous de faire en sorte de prendre le maximum de points. C'est vrai qu'on a super bien débuté. Tout le monde nous voyait en haut du classement. La réalité nous a rattrapés. En ce moment, on enchaîne les matches nuls. Mais on est toujours dans la course. Il nous suffit de gagner deux matches pour accrocher le haut du tableau». Pour cela, Sio est conscient qu'il faudra améliorer certains points.«On est une équipe très combative et très défensive. On ne lâche rien jusqu'à la dernière minute. À partir du moment où l'on mène, il faut être capable de garder le score. C'est ça qui nous fait défaut en ce moment».

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Philippe Montanier est lui aussi pas mal sous le feu des critiques. «J'ai de bonnes relations avec le coach. Quand j'ai quelque chose à lui dire, je lui dis. Et inversement. Il me dit ce que je dois faire pour être plus disponible pour mes milieux. La communication est bonne. C'est quelqu'un de calme. On sait l'écouter quand il faut». Pourtant, sa gestion est pointée du doigt notamment pour le jeu trop défensif de son équipe et son coaching trop adapté aux adversaires.«Le coach a un système, un fonctionnement qui a réussi par son passé à la Real Sociedad. Aujourd'hui, on a un effectif avec beaucoup de bons joueurs. Tout le monde aspire à vouloir jouer. Mais tout le monde ne peut pas jouer. Le coach fait des choix. Pour ma part, je pense que ce n'est pas plus mal d'avoir un effectif large. C'est vrai qu'il change. Pour l'instant, on arrive tous à gérer». Mais titulaire en force, Sio, qui est le seul attaquant de métier de l'effectif, pourrait bien être concurrencé si le club venait à se renforcer au mercato d'hiver : «Je suis toujours pour l'amélioration de l'effectif. Je suis le seul attaquant pour le moment. Il faut quand même recruter offensivement. Peut-être qu'un autre avant-centre pourra lui aussi nous aider. Pourquoi ne pas recruter un attaquant ?» Et pourquoi ne pas jouer à deux pointes ? «Moi, j'ai déjà joué dans des systèmes avec un attaquant ou deux attaquants. Ca ne me dérange pas. Après, c'est clair, offensivement il faut qu'on soit présent durant les matches où je suis seul. C'est le coach qui décide».

Ntep et Gourcuff, des talents qui manquent

Pas sûr cependant que ce soit le style de jeu qu'affectionne Montanier qui privilégie la défense. Pourtant, les Bretons comptent des joueurs talentueux à l'image de Paul-Georges Ntep : «J'ai une très bonne relation avec lui. Paul-Georges, on connaît ses qualités et on sait ce qu'il peut nous apporter. Il a eu beaucoup de blessures en ce début de saison. Nous, les joueurs, on le soutient et on souhaite qu'il se rétablisse au plus vite. On a besoin de lui. On espère qu'il reviendra en meilleure condition et en bonne forme». On pourrait dire la même d'un certain Yoann Gourcuff : «On attend le Gourcuff des beaux jours. C'est un joueur qui peut être très important au sein de notre équipe. C'est un super numéro 10, un passeur. Aujourd'hui, on a besoin de joueurs comme lui pour nous mettre de bonnes passes». Un joueur souvent en marge de l'équipe à l'OL mais qui a trouvé sa place en Bretagne assure Sio : «C'est quelqu'un de très calme, de travailleur, à qui on peut vite s'attacher. C'est une personne très discrète et disponible pendant les entraînements. Il nous conseille. On se réjouit de l'avoir dans notre équipe. On espère vite le retrouver en compétition».

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Si Gourcuff revient à son meilleur niveau, nul doute que le public du Roazhon Park lui rendra. Il l'avait fait lors de la bonne prestation du Niçois Hatem Ben Arfa. Exigeant et connaisseur, le public est aussi capable de manifester son mécontentement à l'encontre de Montanier dont il a demandé la démission face à l'OM. «Le public c'est assez complexe. Quand l'équipe est en forme et gagne, les supporters sont forcément derrière. Aujourd'hui, ils nous sifflent parfois. Ça fait partie du football. Eux, qui sont fans, aspirent à nous voir faire mieux que l'année dernière. C'est normal. Les supporters sont derrière nous et je les en remercie». Le joueur, qui avoue avoir un faible pour la Premier League, aura l'occasion de leur rendre la pareille vendredi soir à domicile face à Caen en ouverture de la 18ème journée de Ligue 1. Une soirée idéale pour retrouver le chemin des filets et la réussite qui fuit Giovanni Sio depuis deux mois.

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