Entretien avec… Gianni Bruno : « À Lille c’est bouché, je préfère donc partir »

Par Khaled Karouri
6 min.
Lille Eden Hazard @Maxppp

Faisant partie des espoirs de Lille, Gianni Bruno vit une saison contrastée. Sur le départ cet hiver, l'attaquant a été retenu chez les Dogues, pour finalement ne pas jouir d'un temps de jeu conséquent. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur sa saison, son départ avorté cet hiver, et ses ambitions pour le mercato estival.

**Foot Mercato : Tout d'abord Gianni, quel bilan dressez-vous de votre saison ?

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Gianni Bruno :** C'est un bilan très mitigé. J'ai bien commencé durant la préparation, les matches amicaux se sont bien passés. Après, j'ai réussi à jouer quelques matches qui ne se sont en revanche pas passés comme je le souhaitais. J'ai ensuite galéré physiquement, le mois de septembre a été difficile pour moi parce que j'ai perdu un proche, ça a été compliqué, puis j'ai réussi à revenir vers novembre-décembre. J'ai réussi à jouer, à marquer des buts, puis est arrivé le mois de janvier. Je n'avais pas beaucoup de temps de jeu, donc j'avais envie d'être prêté. J'avais fait la demande, des clubs étaient intéressés avec de beaux challenges, mais malheureusement le coach a voulu que je reste. J'ai accepté la décision du coach, comme je le fais toujours, en espérant avoir du temps de jeu, ce que je n'ai pas eu. Maintenant, je travaille, je bosse pour moi, j'essaye d'aider l'équipe quand on fait appel à moi. Mais à mon âge, j'ai envie de jouer, et à Lille c'est un peu bloqué. Il y a du monde, et j'espère qu'en juin ma situation va s'éclaircir pour que je puisse partir et aller dans un autre club pour jouer. On verra au mois de juin, des clubs sont intéressés, ont appelé mon agent. C'est bien, c'est positif, ça veut dire que j'ai fait du bon travail. Le bilan est donc fait de regrets et de frustration parce que j'aurais pu être prêté au mois de janvier. C'est comme ça, c'est le foot.

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**FM : En janvier, vous disposiez en effet de contacts, et notamment à Nantes. Qu'en était-il exactement ?

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GB :** Les dirigeants de Nantes ont énormément parlé avec mon agent, ils étaient intéressés. Il y avait une approche, ça avait l'air sincère et ils me proposaient un beau projet. Malheureusement, ça ne s'est pas fait, et Nantes s'est tourné vers un autre joueur. Je pense que ça aurait été un bon challenge, que j'aurais eu du temps de jeu, mais le coach a voulu que je reste et j'ai respecté son choix.

**FM : Nantes s'est finalement tourné vers Aristeguieta, qui joue et marque des buts. N'avez-vous pas un petit pincement au cœur lorsque vous le voyez évoluer sous le maillot nantais ?

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GB :* Oui, c'est sûr que ça m'est arrivé. J'ai regardé quelques matches de Nantes, et je me suis dit « Mince, ça aurait pu être moi sur le terrain »*. Mais bon, c'est le foot. Je pense qu'ils vont monter, que ça va aller pour eux, je le leur souhaite en tout cas. Mais c'est vrai que c'est un peu frustrant. Maintenant, je vais de l'avant, je travaille, je continue de bosser avec Lille jusqu'au dernier match et on verra en juin.

**FM : Vous l'avez dit, c'est le coach Rudi Garcia qui a voulu vous conserver, pour finalement ne pas vraiment vous utiliser. En avez-vous parlé avec lui ?

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GB :** Non, on n'a pas trop eu l'occasion de discuter. C'est comme ça, ce sont les choix du coach. Au mois de janvier, c'était un mois charnière pour le club, parce qu'on était un peu dans le trou et qu'on devait se relancer. Le coach a trouvé une bonne équipe, la roue a tourné, c'est le foot. Je n'étais malheureusement pas dans les petits papiers, l'équipe gagnait, donc on ne pouvait rien reprocher au coach. Il a fait ses choix, je les respecte totalement. C'est comme ça, mais j'espère pouvoir éclaircir ma situation au mois de juin parce que c'est dur mentalement d'être sur le banc, d'être 19ème. À mon âge, j'ai besoin de jouer, de prendre du plaisir sur le terrain, de marquer des buts.

**FM : À l'heure actuelle, les choses sont donc claires dans votre esprit : terminer la saison le plus sereinement possible avec Lille, et quitter le club durant le mercato estival...

GB :** Oui. C'est de terminer la saison avec Lille, et voir ce qu'il en est au mois de juin. Je sais qu'il me reste deux ans de contrat, donc il faut voir si ce départ se fait sous forme de prêt ou si c'est un transfert. Mais je vois qu'à Lille, c'est bouché, c'est dur de se faire une place parce qu'il y a beaucoup de monde. Je préfère donc partir pour être sûr d'avoir du temps de jeu et pouvoir m'exprimer, montrer mes qualités sur la durée, enchaîner les matches. Je l'espère en tout cas.

**FM : Votre agent a été approché. Savez-vous de quels types de clubs il s'agit ?

GB :** Ce sont des clubs en France, en Belgique, mais après je préfère ne pas citer les noms des clubs.

**FM : Si jamais Nantes revenait à la charge, cela pourrait-il vous intéresser ?

GB :** C'est sûr ! Ce serait un beau challenge, mais ils ont pris Aristeguieta qui a l'air d'être pas mal, qui marque des buts. Je suis content pour eux qu'ils aient trouvé un bon attaquant, mais Nantes est un club avec une histoire et un beau palmarès, donc c'est sûr que si un club comme ça revenait, il faudrait savoir saisir sa chance et ne pas la laisser passer une deuxième fois.

**FM : Pour en revenir à la saison lilloise sur le plan collectif, après une première partie de saison poussive, le club a clairement redressé la barre. Vous qui le vivez de l'intérieur, comment expliquez-vous ce revirement ?

GB :** C'est un tout. Je trouve que ça commence à l'entraînement, où il y a beaucoup plus de rigueur, avec l'état d'esprit de vouloir toujours gagner. L'état d'esprit s'est affirmé, le coach a resserré les boulons et ça nous a fait réagir. Quand on bosse bien aux entraînements, qu'il y a une bonne ambiance, on parvient à le retranscrire en match. Le coach a trouvé une bonne équipe, les remplaçants ont aussi fait la différence, le coach a réussi à tenir tout le monde prêt physiquement et mentalement. Il faut lui tirer un grand coup de chapeau, parce qu'on était mal partis. On est fiers d'être là, et on a essayer de jouer l'Europe, d'accrocher le podium.

**FM : Le coach a également eu des discours forts, pointant du doigt Nolan Roux, encensant encore le week-end dernier Elana pour au contraire piquer légèrement Landreau, parti à Bastia. Si cela peut froisser momentanément les esprits de chacun, est-ce finalement un mal pour un bien pour le collectif ?

GB :** Personnellement, je suis comme ça. Quand on me pique, ça me permet de mieux revenir. Parfois, quand on te tape sur la tête, ça te fait réfléchir, ça te permet de te remettre en question, de travailler, de te dire que rien n'est acquis et qu'il faut continuer à bosser pour avoir ta place. Il n'y a jamais de certitudes dans le foot. L'histoire avec Mika (Landreau), ce sont des choses qui arrivent dans un club. Je suis content pour lui qu'il ait retrouvé un club. Nous, on a continué à bosser.

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