Le LOSC s'enfonce dans la crise

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Lille Frédéric Antonetti @Maxppp

Hier, le LOSC s'est incliné 2-1 à domicile face à Toulouse. Les Dogues s'enfoncent un peu plus dans la crise. Gros plan.

La crise. Les clubs la redoutent. Et le LOSC est visiblement en plein dedans. «On est en crise, en pleine crise. On est en crise de résultats, de jeu, de mentalité, on est en crise partout», lâchait Frédéric Antonetti samedi après la défaite face à Lorient. Le Corse, exclu et envoyé en tribune, aurait pu déclarer la même chose hier soir après le revers 2 à 1 subi face à Toulouse au stade Pierre Mauroy. La 3e défaite en championnat en 3 matches durant ce mois de septembre. C'est également la 4e en 6 journées de Ligue 1. Une situation qui pose problème d'autant que les coéquipiers de Rio Mavuba n'ont pas encore rencontré les têtes d'affiche de la L1, hormis l'AS Monaco (défaite) voire Nice (nul). Les Dogues ont affronté deux promus et deux équipes en lutte pour le maintien la saison dernière, à savoir Dijon (victoire), Metz, Lorient et Toulouse. Ces 3 dernières équipes ont toutes battu Lille. Les Nordistes ont d'ailleurs relancé les Merlus qui ont gagné leur premier match de la saison face à eux après 4 défaites initiales. Rien ne semble aller pour le LOSC, actuellement 17e du championnat avec 4 points. L'an dernier au même stade de la saison, le club entraîné alors par Hervé Renard pointait à la 14e position (1 victoire, 4 nuls et 1 défaite). Mais il avait rencontré des adversaires d'un autre calibre à savoir le PSG, l'OL, Monaco, Rennes, Bordeaux et le Gazélec. Renard n'avait pas passé l'hiver, remplacé par un Frédéric Antonetti qui avait donné un nouveau souffle à l'équipe.

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Mais l'état de grâce est visiblement terminé pour le technicien corse. Entre une élimination rapide en Europa League face à Qabala et des résultats décevants en L1, Antonetti a du pain sur la planche lui qui bénéficie pourtant de la confiance du club. Un club qui vient en effet de prolonger son contrat jusqu'en 2020. Un club qui lui a aussi offert les recrues qu'il voulait durant ce mercato estival avec Palmieri, Sankharé, De Préville ou encore Eder (acheté). Le LOSC a même cédé à son souhait de recruter un dernier élément offensif avec Naïm Sliti. Mais l'écurie a perdu des éléments importants comme Boufal ou Sidibé, qu'Antonetti ne voulait pas vendre. Les joueurs comme Pavard, Marvin Martin ou encore Balmont sont partis aussi. Le club a du mal à trouver son rythme de croisière. Défensivement tout d'abord puisque les Dogues possèdent l'avant-dernière défense de la ligue avec 11 buts encaissés. L'an dernier, ils avaient terminé la saison avec la 2e défense de la L1. «On ne méritait pas de perdre, comme à Lorient samedi, a confié Antonetti hier. C'est une équipe en pleine réussite qui a gagné contre une équipe en manque de réussite. Les joueurs ont montré de la bonne volonté, mais on doit être plus solide, c'est trop facile de nous mettre un but cette année. On a donné le bâton pour se faire battre. On perd trop de ballons. On ne peut pas se faire transpercer comme ça».

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Des failles collectives et individuelles

Outre le départ de Sidibé remplacé par Palmieri, on peut noter que le coach cherche encore la bonne formule en défense centrale. Hier face aux Pitchounes, Soumaoro était associé à Basa. Mais depuis le début de saison, Antonetti a associé lors des trois premières journées Soumaoro à Civelli, puis ensuite Civelli a formé un duo à deux reprises avec Basa. Sunzu lui est entré deux fois en jeu. A noter aussi qu'un élément comme Vincent Enyeama n'évolue pas à son meilleur niveau. Il a encaissé déjà 11 buts contre 24 sur toute la saison l'an dernier. En attaque aussi le LOSC se cherche. «On a mis beaucoup de volonté pour revenir et marquer le deuxième but. On s'est parfois désorganisé. Peut-être qu'on s'y prend mal. On n'a pas le talent d'un PSG pour trouver des solutions. Il faut se contenter des 4 ou 5 situations, mais surtout ne pas en concéder», a commenté Antonetti. Sur les six buts inscrits en championnat, aucun n'a été marqué par un attaquant. Le milieu offensif Rony Lopes (2 buts) est le meilleur buteur du club. Sankharé, Béria, Palmieri et Basa ont tous marqué un but.

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Malgré deux passes décisives, Eder est dans la ligne de mire lui qui n'a pas trouvé le chemin des filets en 6 rencontres (5 en tant que titulaire). Mais Antonetti a reconnu ses torts dans la gestion du Portugais : «On a très mal géré Eder. Je n'aurais pas dû accepter qu'il revienne quinze jours après l'Euro. Après réflexion, je l'aurais obligé à prendre deux semaines en plus». Derrière lui, les autres éléments offensifs comme De Préville (en pointe hier), Mendes ou Benzia ne sont pas plus en réussite. Concernant l'Algérien, absent lors des 2 derniers matches (choix de l'entraîneur), son coach a confié : «Je considère que Yassine Benzia est encore un joueur en post-formation, avec des qualités techniques au-dessus de la moyenne». Individuellement comme collectivement, le LOSC, qui voulait miser sur les jeunes, est donc à la peine et va devoir vite relever la tête. Pour cela, Frédéric Antonetti veut se concentrer sur l'essentiel, à savoir le travail. «On peut exploser en plein vol, mais je pense qu'il faut se concentrer sur le jeu, se réfugier dans le travail, ne pas trop communiquer. Les joueurs ont la clé. Il ne faut pas se désunir, y croire et remonter petit pas à petits pas». Lille espère faire le premier pas face à l'AS Saint-Etienne dimanche à 15 heures dans le Chaudron.

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