Pape Diouf critique le mercato de l'OM et tacle Labrune !

Président de l’OM de 2005 à 2009, Pape Diouf garde toujours un œil sur son club de cœur. Et un avis bien tranché. Alors lorsque RMC lui demande ce qu’il pense du mercato phocéen, l’ancien dirigeant n’y va pas par quatre chemins : « le mercato, par son effervescence, a suscité beaucoup de débats. Mais pour les supporters de l’OM cela a plutôt suscité des interrogations sans fin ». Diouf se dit ainsi déçu de la campagne de recrutement. Au niveau des achats, motivés par les entraîneurs successifs plutôt que par le club – « si chaque entraîneur qui vient doit à son tour demander des joueurs, on n’en finit pas de remodeler l’effectif » –, et surtout des ventes.

« Quand on voit les ventes que Monaco a pu faire, on peut quand même considérer qu’à Marseille les ventes ne sont pas si faramineuses que ça. Quand un garçon comme Martial vaut 80 millions, je pense qu’on pouvait faire un peu mieux, c’est tout ce que je dis », assure-t-il, prenant en exemple le cas Ayew. « Dimanche dernier, le petit André Ayew a battu quasiment à lui tout seul Manchester United. Et je vois que ce même Manchester achète près de 80 M€ un jeune de 19 ans venant de l’AS Monaco. Et peut-être que l’année prochaine, s’il continue de jouer comme il joue, Ayew sera acheté 100 M€ par Manchester. Vous voyez un peu où je veux en venir. Ayew est parti de Marseille pour zéro euro. Je m’en suis occupé, j’en ai été le tuteur, il faisait partie de la famille et il nous a quittés comme ça, pour zéro euro, quand Martial vaut 80 millions. Voilà l’illustration de ce qui se passe aujourd’hui à Marseille ».

Diouf pointe une mauvaise gestion des joueurs en fin de contrats, rappelant que le renouvellement d’un bail « se fait en amont ». De quoi s’en prendre aux dirigeants olympiens, et plus particulièrement au président Labrune. « J’ai l’impression que la direction actuelle, et je vais accepter d’être taxé un peu d’aigreur, manque de vision et du sens de la gouvernance. Quand on voit ce qui se passe aujourd’hui au club, on se pose la question très naturellement. (…) Si Labrune en fait trop ? Ou alors il n’en fait pas assez, me semble-t-il. L’OM mérite autre chose que cette gouvernance un peu à l’aveuglette. » Les intéressés apprécieront. En attendant, Diouf trouve que l’OM est tout simplement « redevenu un club moyen ».