La belle histoire de Luzenac, un petit village promu en Ligue 2

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Luzenac @Maxppp

C’est une histoire comme on les aime. Le club de Luzenac, petit patelin de 643 âmes niché dans l’Ariège, vient de décrocher son ascension en Ligue 2. Retour sur la montée en flèche de cet éternel petit poucet.

Petit mais costaud. Luzenac est fidèle à sa réputation. Le village aux 643 habitants possédait déjà la plus grande carrière de talc au monde. Aujourd’hui, il peut se targuer d’être devenu la plus petite commune française à accéder au football professionnel. Son club, le LAP, a en effet décroché ce vendredi la montée en Ligue 2, à 5 matches de la fin du championnat de National, à la faveur d’un succès face à Boulogne (1-0). La poursuite d’un véritable conte de fée pour ce club, qui était déjà considéré comme un ovni alors qu’il évoluait en CFA. C’est en 2007, avec l’arrivée de celui qui est encore l’entraîneur des blauroge – bleu et rouge, en occitan –, Christophe Pellissier, que se sont posées les prémisses du succès.

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Sous la houlette du technicien, le club réalise un premier exploit en 2009, en accédant au National. S’en suivent deux maintiens plus ou moins difficiles, et l’arrivée, au cours de l’exercice 2011/2012, du dénommé Jérôme Ducros. Patron du groupe de promotion immobilière JD Promotion, grand investisseur dans le sport, ce supporter du TFC nourrit de grandes ambitions. « J'ai accepté la présidence à condition de professionnaliser le club, l'ouvrir au département et de casser les querelles de clocher pour en faire un vrai club de National » déclarait-il à La Dépêche du Midi. L’enjeu est alors de créer un « deuxième club en Midi-Pyrénées », comme nous l’explicitait l’un des cadres de l’effectif, Nicolas Dieuze. Dans ce sens, l’Union Sportive de Luzenac devient le Luzenac Ariège Pyrénées. Et on se met alors à rêver de Ligue 2, dans ce petit coin d’Ariège.

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L’objectif annoncé de Ducros, en accord avec son illustre ami Fabien Barthez qu’il a depuis nommé directeur général, est de rallier la seconde division française sous quatre années. Le LAP ne mettra donc que deux saisons pour obtenir cet objectif. Après un premier maintien difficile, vient une intersaison marquée par les bons choix mercato. Des éléments rodés au National débarquent, comme Khalid Boutaib, qui forme avec Ande Dona N’Doh l’un des duos offensifs les plus prolifiques – 6 buts pour le premier, 21 pour le second. Le LAP gravite rapidement dans les hautes sphères de la division, s’empare de la première place. Pour finalement obtenir, en ce 18 avril 2014, la montée en L2. « C'est un accouchement un peu prématuré mais on s'y était quand même préparés. C'était l'année ou jamais avec l'absence de certains clubs comme Rouen, Le Mans… On monte en Ligue 2 mais on ne va rien changer à notre philosophie, nos valeurs. On va garder ce qui fait notre force de caractère » a commenté le président au sortir de cet événement historique à La Dépêche du Midi.

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Sous le tonnerre des applaudissements, le LAP doit cependant déjà penser à l’après. Si la montée est une bénédiction, le caractère prématuré de la performance pose la question des infrastructures. Déjà ballotté cette saison entre trois sites différents – siège social à Luzenac, entraînement dans la banlieue de Toulouse et matches à Foix, préfecture du département – le club devra vraisemblablement jouer ses matches du prochain exercice au Stadium hébergeant le TFC, faute d’infrastructures aux normes du professionnalisme en Ariège. « Aujourd'hui, selon les informations en ma possession, le Stadium de Toulouse reste la seule option. Dès hier, on a eu des contacts afin d'être reçus par les élus toulousains. On va voir. Je le redis, notre projet est ariégeois. Tout le monde en a conscience. Si on doit jouer à Toulouse, cela doit être le moins longtemps possible… » a commenté le président. Le souci stade, qui forcerait le LAP à jouer à 120 kilomètres de son siège social, est une problématique, tout comme le budget – Ducros mise sur 5,5 M€ pour la saison prochaine, 3 de plus que cette saison. Mais il n’y a pas de quoi, pour l’instant, reléguer au second plan une performance historique.

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