Naples : Lorenzo Insigne promis à l’explosion !

Par Alexandre Pauwels
4 min.
SSC Naples Lorenzo Insigne @Maxppp

Lorenzo Insigne est une pépite. Et une pépite qui ne demande qu’à changer de statut. Couvé par Mazzarri la saison passée, le jeune homme est désormais promis à l’explosion sous le mandat de Benitez, qui a déjà montré sa volonté d’en faire un titulaire indiscutable. Une bonne chose pour le Napoli, comme pour l’Italie.

C’est une dégaine qui reste dans les esprits. 163 centimètres, des tatouages, une coupe peroxydée, un visage de bambin. Lorenzo Insigne est un joueur que l’on retient. Aussi, surtout, parce qu’il allie à cette allure peu commune un talent incontestable. Et bonne nouvelle, ce talent va en grandissant, à l’instar de son temps de jeu avec le Napoli. De quoi se voir prédire un avenir brillant au pied du Vésuve. « Il pourrait devenir le Totti napolitain » assurait il y a peu le président Aurelio De Laurentiis, un dirigeant qui n’a pas hésité à prolonger son talent par deux fois ces deux dernières années. La confiance de son board, le statut de chouchou du San Paolo, celui d’international italien, tout cela, Insigne est allé le chercher au mérite, en partant de tout en bas, de la gavetta, comme on dit au pays.

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Foggia et Zeman pour exploser

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Natif de Frattamaggiore, petite bourgade située à 15 kilomètres au Nord de Naples, Lorenzo Insigne est un pur napoletano et un supporter azzurro de naissance. Il est donc simple d’imaginer sa fierté, lorsqu’à l’âge de 15 ans, il intègre le centre de formation de son Napoli de cœur. Et sa déception, sûrement, alors qu’il est envoyé à sa majorité en Lega Pro, au sein du modeste Cavese. Pour le petit Lorenzo, il s’agit de prendre son mal en patience, et de faire au mieux en troisième division pour convaincre ses dirigeants de le rapatrier chez lui. Il lui faudra, pour cela, attendre trois années. Le temps de gagner un passeport pour la Serie B avec une belle saison à Foggia (19 buts en 33 rencontres), et d’exploser du côté de Pescara, sous les ordres de Zdenek Zeman.

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Avec ce coach féru d’attaque et spécialiste de la révélation de joueurs au plus haut niveau – il a fait exploser les Signori et Totti, pour ne citer qu’eux – Insigne ne tarde pas à gagner ses galons de titulaire. Aux côtés des autres talents Ciro Immobile et Marco Verratti, il brille, affichant des statistiques dantesques au terme d’une campagne qui couronnera les Delfini d’un titre (18 buts et 14 assists en 37 matches). De quoi, enfin, valider son retour à Naples. Prédestiné à remplacer Ezequiel Lavezzi, parti à Paris, Insigne est alors annoncé en révélation. Le coach Walter Mazzarri en décidera autrement, lui qui ne l’alignera que dix fois en titulaire sur la saison (35 matches, 5 buts et 7 passes au final). Compréhensible, finalement, que la jeune pépite soit couvée pour sa première saison complète dans l’élite italienne. « Mazzarri lui a permis de goûter au haut niveau, de s'y adapter. Le joueur a aussi pu se faire au fait de jouer chez lui, ce qui n'est jamais simple. On peut le constater avec Giovinco à la Juve » étaye Alessandro Grandesso, journaliste à la Gazzetta dello Sport. Avec l’arrivée de l’Espagnol Rafael Benitez sur le banc, l'évolution d'Insigne a donc pris un nouveau tournant.

Benitez, la confiance instantanée

Très vite, le néo-coach napolitain a fait preuve d’une volonté de faire d’Insigne un joueur important. Cela peut paraître à première vue anecdotique, mais alors que les deux hommes ne s’étaient pas encore rencontrés, l’entente était déjà palpable. Au lendemain de la défaite des espoirs italiens en finale de l’Euro U21 (4-2 face à l’Espagne), auquel Insigne participait, Benitez envoyait un message de réconfort à son joueur. « Tu as besoin d’être ambitieux, de travailler dur pendant la saison pour obtenir un titre avec notre équipe. Repose toi, profite de tes vacances et reviens plus désireux que jamais de gagner. Je serai là pour t’aider du mieux possible. » Un message reçu cinq sur cinq. Pour tout dire, Insigne n’aura pas tardé à convaincre le technicien espagnol, lequel, en dépit du recrutement de bon nombre d’éléments offensifs cet été, en a fait un titulaire au détriment des plus expérimentés Goran Pandev et Dries Mertens.

Aligné à gauche ou à droite de l'habituel 4-2-3-1 de “Rafa”, l'ailier de poche fait ce qu’il sait faire de mieux : provoquer, dribbler, inventer, le tout avec un culot qui débouche souvent sur du spectaculaire à tout point de vue. Spectaculaire oui, mais décisif, aussi : auteur de deux passes décisives en championnat, il a scellé la victoire de son Napoli pour sa première en LdC face au Borussia Dortmund, en plantant un superbe coup-franc des 25 mètres. Un but qui ne doit pas faire oublier le plus important, à savoir que c'est encore dans le jeu, qu'Insigne est le plus convaincant. « Je sens plus de confiance de la part de l'entraîneur cette année, je me sens bien physiquement, j'ai les jambes » synthétisera-t-il au sortir de cette victoire de prestige. S'il n'est pas dit qu'Insigne restera à vie à Naples – Grandesso pointe, à raison, le fait que « dans le football moderne à un poste à forte exposition médiatique comme celui d'attaquant, ça peut évoluer très vite » – cette éternelle ville d'accueil éprouve une immense fierté en voyant un enfant du pays exploser au plus haut niveau. Lorenzo Il Magnifico n'a jamais aussi bien porté son surnom.

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