10 rachats de clubs qui se sont soldés par un terrible flop

Par Aurélien Macedo
10 min.
10 rachats de clubs qui se sont soldés par un terrible flop @Maxppp

Racheter un club peut le redynamiser et lui permettre d'avoir directement de belles ambitions. Le Paris Saint-Germain, Manchester City, Monaco, des exemples de réussites existent sur les dernières années. Cela peut aussi se terminer par un fiasco total. Newcastle récemment acheté par l'Arabie Saoudite dispose d'exemples à ne pas suivre.

Le PSG version Colony Capital

Alors certes, ce n'est pas le scénario le plus catastrophique surtout qu'il a débouché au rachat du club par le Qatar néanmoins les années Colony Capital ont été très compliquées. Arrivant au pouvoir en 2006 en rachetant le club à Canal + contre 21 millions d'euros, le fonds d'investissement tentera de relancer un club englué dans le milieu de tableau et qui était loin de sa belle forme des années 1990 (sacre en Ligue 1 1994 et Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1996). Par deux fois, le club va frôler sportivement la deuxième division en 2006/2007 (15e) et en 2007/2008 (16e) avant de reprendre du poil de la bête et de s'éloigner des zones dangereuses. Néanmoins, le divorce avec les supporters était total ce qui a conduit notamment à la mise en place du plan Leproux et le club était dans un déficit économique impressionnant. Incapable de défier économiquement l'Olympique Lyonnais, l'Olympique de Marseille ou encore Bordeaux, le club francilien a mangé son pain noir jusqu'en 2011 et le rachat par QSI.

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Le Racing Club de Lens d'Hafiz Mammadov

Actuellement deuxième de Ligue 1 sous le possession de la SARL Solferino et la présidence de Joseph Oughourlian, le RC Lens a vécu des années noires entre 2013 et 2016. A l'époque, le club était passé sous la direction de l'homme d'affaires Azerbaïdjanais Hafiz Mammadov. Sauvant le club de la banqueroute en y injectant 20 millions d'euros, il réussira à glaner la promotion de Ligue 2 en Ligue 1 dès sa première année de présidence. Pourtant la DNCG a recalé la montée du club artésien face à un manque de garantie de la part du propriétaire du club. Finalement, le club montera après des recours, mais terminera bon dernier de Ligue 1 en 2014/2015 se retrouvant de nouveau en Ligue 2. Désertant peu à peu le club, Hafiz Mammadov verra celui-ci être vendu pour 600 000 aux investisseurs actuels. De héros évitant au RC Lens un dépôt de bilan en 2013, il a failli le couler trois années plus tard.

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Grenoble et le pavillon japonais

Club stable de Ligue 2, Grenoble a retrouvé sa place en 2018/2019 et ne l'a pas quitté. Habitué à évoluer dans l'antichambre de la Ligue 1, Grenoble va prendre un cap en novembre 2004 avec l'apparition d'une société japonaise à la tête du club : Index. En sept années, le club a d'abord connu les hauts avant de finir tout en bas. Ambitieux, le propriétaire veut remettre le club en Ligue 1 en trois ans et disputer la Ligue des Champions au bout de dix ans. Cela se passe bien avec la montée de Grenoble en 2008. La première saison est d'ailleurs très correcte puisque le club se maintient avec une 13e place. Dans un Stade des Alpes flambant neuf, le club isérois s'affirme et veut continuer à se développer. Cela va se détériorer rapidement. En difficulté financière, le club isérois terminera dernier de Ligue 1 avec seulement 23 points. Relégué en Ligue 2, Grenoble terminera de nouveau dernier lors de l'exercice 2010/2011 et se retrouve même rétrogradé administrativement en CFA 2 (National 3, D5) car le club accusait une dette de 2,9 millions d'euros. Les Isérois avaient jusque là maquillé leurs comptes. Désormais, Grenoble s'est reconstruit et est redevenue une formation stable de Ligue 2.

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Bordeaux et King Street

Nouvel épisode français avec les Girondins de Bordeaux qui ont failli couler l'été dernier. Avec l'arrivée de King Street, le club au scapulaire avait l'ambition de redevenir un club phare de Ligue 1, mais en trois ans, le consortium américain a totalement loupé ce qu'il voulait mettre en place. Arrivé le 6 novembre 2018 à la tête du club au terme d'une alliance avec GACP, King Street passera la DNCG et mettra en place son projet avec Paulo Sousa sur le banc. Sportivement cela a été assez moyen et limite dangereux avec une douzième place lors d'une saison arrêtée par la pandémie de Covid-19 puis une douzième place en jouant le maintien jusqu'au bout lors du dernier exercice. Économiquement en revanche, c'est un désastre total. Subissant le départ de GACP, King Street n'arrivera pas à tenir financièrement et se retirera du club. Sous la menace d'un redressement judiciaire et d'une relégation administrative en National 3, Bordeaux a finalement été sauvé par Gérard Lopez. Pour le moment 18e de Ligue 1 et barragiste, le club au scapulaire est toujours convalescent.

La catastrophe Fulham

Finaliste de la Ligue Europa 2010 avec une défaite 2-1 après prolongations en finale contre l'Atlético de Madrid, le club londonien est loin de ce qu'il était et multiplie les montées-descentes depuis. Relégué en fin de saison dernière, il est d'ailleurs actuellement en Championship. En 2013, le propriétaire égyptien Mohamed Al Fayed a cédé le club à l'américano-pakistanais Shahid Khan. Une vente à 175 millions d'euros qui a fait venir l'une des 400 plus grandes fortunes des États-Unis. Se retrouvant relégué (19e) la saison de son rachat et flirtant même avec la relégation en League One (17e en 2015 et 20e en 2016), Fulham a vécu des années très compliquées malgré des finances puissantes. En 2018/2019 le club remonte en Premier League et dépense 116,1 millions d'euros avec notamment les arrivées de Jean-Michaël Seri (Nice) et André-Frank Zambo Anguissa (Marseille). Incapable de mettre en place un projet stable et intéressant, Shahid Khan n'y est jamais arrivé avec les Cottagers.

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Le mirage Anzhi Makhachkala

Club du Daghestan qui a eu du mal à jouer les premiers rôles en Russie pendant longtemps malgré une belle formation, l'Anzhi Makhachkala connaît un véritable tournant au début des années 2010. Facilitant l'arrivée de la star Roberto Carlos, Suleyman Kerimov prend en main le club le 17 juin 2011. Tout va s'accélérer durant l'été avec l'arrivée de Samuel Eto'o pour 25 millions d'euros et un salaire de 60 millions d'euros étalé sur trois années qui en faisait le joueur le mieux payé du monde à l'époque. Avec des stars russes comme Yuri Zhirkov, Fyodor Smolov, Igor Denisov et Aleksandr Kokorin, mais aussi des étrangers comme Lacina Traoré, Willian, Emir Spahic et Lassana Diarra, le club va progresser en terminant 5e du championnat russe en 2012 et 3e en 2013. Atteignant des huitièmes de finale de Ligue Europa, le club russe semble sur la bonne voie, mais ce sera finalement une catastrophe. Les 450 millions d'euros dépensés en trois ans ont vidé les comptes du club ce qui poussera à la vente de tous ses éléments susceptibles de ramener de l'argent. Dernier puis relégué en deuxième division, l'Anzhi Makhachkala remontera, mais jouera quatre années de suite le maintien en Russie. De nouveau relégué en 2019 et ans une situation de banqueroute, les Aigles ont failli disparaître, mais ils ont finalement évité le pire et se retrouve désormais en troisième division.

Le Cheikh (en bois) de Malaga

Membre de la famille dirigeante du Qatar, Abdullah bin Nasser bin Abdullah Al Ahmed Al Thani se fait plaisir en 2010 en achetant à Lorenzo Sanz le club de Malaga. Un an avant que sa famille et QSI prennent en main le Paris Saint-Germain, il met en place un projet ambitieux et apporte des fonds à Malaga. Recrutant des stars comme Ruud van Nistelrooy, Santi Cazorla ou Joaquin et de prometteurs éléments comme Isco et Nacho Monreal, il lutte pour le haut de tableau rapidement. Onzième en 2011, Malaga terminera 4e en 2012 et 6e en 2013, s'affirmant comme une nouvelle force de Liga. Le club connaîtra d'ailleurs sa première - et unique à ce jour - participation à la Ligue des Champions en 2012/2013 en terminant premier d'une poule où l'AC Milan, le Zenit et Anderlecht figuraient puis effacera Porto avant de craquer à la dernière seconde en quart de finale contre le Borussia Dortmund. Interdit de participer à la Ligue Europa la saison suivante et creusant de plus en plus ses dettes, le club est relégué sportivement en D2 espagnole en 2018 après une 20e place et se retrouve actuellement 11e du championnat. Le climat avec la direction est cependant très délétère et même si le propriétaire qatari est toujours là, le divorce est consommé.

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Racing Santander un échec total

Club fiable de Liga dans les années 1990 et 2000 malgré une présence plus accrue en seconde partie tableau que dans les 10 premiers, le Racing Santander a depuis disparu de la circulation. Racheté en janvier 2011 par l'Indien Ahsan Ali Syed qui injecte 40 millions d'euros, le club pense reprendre des couleurs avec un projet qui est censé se calquer sur ce qu'a fait Malaga. Douzième lors de la saison du rachat, le club mettra aux commandes Héctor Cùper pour un échec cuisant. L'Argentin sera limogé après 13 matches avec seulement 9 points au compteur. La suite sera encore pire et le club de Cantabrie sera relégué avec une 20e place. Terminant 20e de deuxième division en 2013, le Racing Santander ira en D3. Remontant en 2014 puis redescendant en 2015, le club n'arrive plus à se maintenir dans les deux premières divisions espagnoles depuis. Un échec de gestion sportif qui touchera même le cadre financier avec des joueurs impayés pendant 7 mois. Une erreur sur toute la ligne.

Peter Lim et la gestion de Valence

Toujours aux commandes de Valence, l'homme d'affaires singapourien est à la tête du club ché depuis 2014. Malgré une Copa del Rey remportée en 2019 et quelques bonnes saisons (4e en 2015, 2018 et 2019), le club s'est plus souvent retrouvé dans le ventre mou et sans réelles perspectives sportives. Seule parenthèse enchantée entre 2017 et 2019 quand Marcelino dirigeait le club. Si la situation sportive n'est pas catastrophique, c'est quand même un aveu d'échec puisque Valence n'est plus considéré comme une force d'opposition majeure au FC Barcelone et au Real Madrid. Devenu une passerelle afin que certains joueurs soient ensuite revendus, le club s'est construit sous l'impulsion des contacts de l'agent portugais Jorge Mendes. D'une grande instabilité sur le banc avec pas moins de 14 changements de coachs depuis 2014, le Valencia CF n'a eu de cesse de recalibrer son projet. Parfois consentant à faire des investissements avant de repartir sur une phase de récession. Le plus gros échec de Peter Lim incontestablement c'est le conflit avec les fans. Avec un comportement méprisant et une image peu reluisante, il apparaît détaché des Murciélagos puisqu'il se rend rarement à Mestalla.

L'AC Milan sous pavillon chinois

Après l'ère Berlusconi qui a duré 30 ans entre 1986 et 2016, c'est un AC Milan en perte de vitesse qui tente de se relancer. Finalement, un consortium chinois composé de Yonghong Li et Haixia Capital achète le club pour 740 millions d'euros hors endettement soit 220 millions d'euros. Arrivant avec des ambitions et la volonté d'investir 350 millions d'euros en 3 ans, les investisseurs font fort lors de la saison 2017/2018 avec pas loin de 195 millions d'euros dépensés sur Leonardo Bonucci (Juventus), André Silva (Porto), Lucas Biglia (Lazio), Hakan Calhanoglu (Bayer), Franck Kessié (Atalanta), Andrea Conti (Atalanta), Ricardo Rodriguez (Wolfsbourg), Mateo Musacchio (Villarreal) et Nikola Kalinic (Fiorentina). Résultat ? Vincenzo Montella est viré au mois de novembre et le club termine sixième sous les ordres de Gennaro Gattuso. Face aux rappels du Fair-Play Financier, les investisseurs ne parviennent pas à rembourser leur dette et leur créancier, le fonds Elliot reprend le club. Ce dernier a depuis remis de l'ordre et Milan qui a terminé deuxième l'an dernier et redevenu un cador de Serie A.

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