Evian-PSG : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Evian TG @Maxppp

Coup de tonnerre à Annecy ! Evian Thonon-Gaillard a éliminé le PSG en quart de finale, aux tirs au but (1-1, 4-1) !

Jouer en milieu de semaine a souvent réussi au PSG cette saison. Tout du moins en Ligue des Champions. En Coupe de France, cela s’est avéré bien plus compliqué ce soir face à Evian, mais en plus avec le même résultat que face au Barça : une élimination. Et celle-là ne sera pas saluée par la presse, c'est une certitude. Evian Thonon-Gaillard débutait mieux la rencontre que son adversaire, un poil endormi. C’est donc Ninkovic qui se chargeait de réveiller la défense parisienne sur une première alerte (5e). Paris pouvait-il craindre un match plus délicat que prévu ? Non, répondait Pastore d’une splendide reprise sous la barre de Laquait (8e, 0-1). L’Argentin bonifiait un joli centre tendu de Jallet, lui-même bien lancé par une transversale de Beckham. Le PSG se facilitait la vie, mais ne s’épargnait pas des frayeurs. Evian, même un peu timide, lançait l’opération frappes lointaines (17e, 18e, 24e, 27e) mais tombait sur un Douchez vigilant. Paris, lui, loupait l’opportunité de doubler la mise, par Thiago Silva d’abord (29e) puis par Alex (42e), à chaque fois sur corner, mais échouait sur Laquait. Dans la foulée de la tête d’Alex, Khlifa chipait un ballon à Jallet, et finissait le travail après une frappe écrasée de Sagbo (43e, 1-1). Les Savoyards relançaient le suspense juste avant la pause, idéal.

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Idéal d’autant plus que les Parisiens ne revenaient pas transfigurés des vestiaires et paraissaient toujours aussi amorphe. Ibrahimovic, si discret jusque-là, avait beau placer une reprise en demi-volée sur le poteau (56e), le PSG pataugeait dans la semoule, laissant Evian s’offrir les meilleures situations (64e). Le coaching d’Ancelotti, qui sortait Beckham pour faire entrer Lavezzi et ainsi recentrer Matuidi, ne changeait rien au scénario de la rencontre. Sans idées, sans occasions, Paris était poussé à la prolongation par de courageux Savoyards. La prolongation achevait de souligner la fébrilité et la passivité parisiennes d’un soir. Ancelotti attendait bizarrement la 96e et la 105e minute pour effectuer ses deux derniers changements, avec les entrées de Gameiro et Verratti. L’expulsion de Thiago Motta, étrangement laissé sur le terrain, pour un coup de pied sur Barbosa venait invalider les choix d’Ancelotti, qui aurait dû le sortir bien avant. Evian n’obtenait malgré tout pas d’occasion franche, tandis que Lavezzi butait sur un Laquait en état de grâce (112e). Seule la séance de tirs au but pouvait départager les deux formations. Laquait a fini de dégoûter Ibra en stoppant son penalty, Thiago Silva a encore raté le sien (comme face à Saint-Etienne) tandis qu'Evian réalisait un sans-faute. Voilà les Savoyards en demi-finale avec Lorient, Troyes et Bordeaux. Le PSG ne réalisera lui pas le doublé Coupe-Championnat. Et ce match pourrait bien laisser des traces dans les esprits parisiens en vue de la fin de saison.

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L'homme du match : Bertrand Laquait (8) : battu sur le premier tir du PSG, alors qu’il était sur la trajectoire, le portier savoyard a par la suite été impérial dans ses cages durant la rencontre. Ses bonnes sorties au pied et sa lecture du jeu ont parfaitement annihilé les velléités d’attaque des Parisiens. Auteur de parades décisives (11e, 29e, 42e, 48e, 111e), il a emmené son équipe jusqu’au tirs aux buts. Le gardien s'est même permis d'arrêter la tentative de Zlatan Ibrahimovic.

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Evian TG :

  • Laquait (8) : lire ci-dessus.

  • Dja Djédjé (5) : invisible en première période, l’Ivoirien n’a que très peu pris son couloir pour apporter le surnombre. Formé au PSG, il s’est régulièrement fait prendre à défaut, souvent dans son dos, par les passes dans les intervalles des Parisiens. Mieux en seconde période quand son équipe avait la possession du ballon, il s’est enfin décidé à faire parler sa vitesse.

  • Betao (6,5) : solide dans ses interventions, le défenseur brésilien a gagné la plupart de ses duels face aux attaquants du PSG (10e, 28e, 58e, 63e). Ses interventions aériennes ont également bien soulagé son équipe. Précis dans la relance, il a livré une très belle prestation.

  • Mongongu (6,5) : à l’instar de Betao, l’international congolais a été impérial dans ses interventions défensives. Dur sur l’homme, il s’est parfaitement débrouillé pour contenir les assauts adverses. Auteur de plusieurs récupérations décisives (25e, 37e, 67e), notamment sur les longues transmissions, il a permis de retarder l’échéance pour les Hauts-Savoyards.

  • Wass (6) : très présent, il n’a cessé d’emprunter son couloir pour apporter du soutien à ses partenaires du front de l’attaque. Appliquant un pressing intense, il a permis à son équipe de récupérer de nombreux ballons. Ses passes bien senties et ses bons centres ont permis à Evian de bien combiner dans le camp parisien.

  • Sorlin (6) : à 34 ans, le capitaine savoyard n’a rien perdu de son talent. Très actif dans l’entrejeu, il a touché énormément de ballon. Précis dans ses transmissions, il a très bien orienté le jeu de son équipe. Cependant, son pressing trop laxiste sur les milieux parisiens leur a laissé tout le loisir d’ajuster leurs passes en première période. Plus pressant au retour des vestiaires, il n’a jamais relâché ses efforts même s'il a logiquement pêché physiquement en fin de rencontre et pendant les prolongations.

  • Rabiu (7) : gros match de la part du jeune milieu ghanéen. Omniprésent dès le début de la partie, il ne s’est pas laissé impressionner par les stars parisiennes et a livré un sacré duel avec Zlatan Ibrahimovic. Devant l’apathie des joueurs de Paris ce soir, il s’est souvent projeté vers l’avant, à l’image de sa belle incursion conclue par une lourde frappe instantanée, difficilement repoussé par Douchez (17e). Averti (82e), il est remplacé par Lacour (85e) dans la foulée.

  • Ninkovic (5) : tout près d’ouvrir le score en début de partie avec cette frappe un petit peu trop croisée (4e), l’international serbe prêté par le Dynamo Kiev a bien lancé son match. Mais hormis 15 bonnes premières minutes, le natif de Belgrade n’a pas montré grand chose. Moins disponible que ses partenaires du milieu de terrain, il s’est rarement trouvé en situation favorable. Brouillon dans ses transmissions, il a souvent fait les mauvais choix. Logiquement remplacé par Barbosa (69e). Le vétéran offrira la qualification grâce à son tir au but décisif.

  • Khlifa (6,5) : auteur du but de l'égalisation, l'international tunisien a réussi son match. Bien servi par Sagbo, après un contre qu'il avait lui-même initié, il n'avait plus qu'à pousser le but dans le but vide (44e). Poison constant dans la défense parisienne, il a énormément tenté sans parvenir à trouver la faille une seconde fois. Sa qualité de passe est un régal pour ses partenaires.

  • Bérigaud (6) : très intelligent dans ses déplacements, l’avant-centre de 24 ans a fait un bon match. Sans complexe, il a beaucoup tenté. C’est aussi lui qui mène parfaitement la contre-attaque conclue par le but de l’égalisation (44e). Profitant d’une entente parfaite avec Khlifa et Sagbo, il s’est souvent retrouvé en bonne position de frappe et aurait pu devenir le héros du match sans l’intervention miraculeuse de Matuidi (72e) sur son pointu du pied droit. Dommage. Remplacé par Mbarki (90e).

  • Sagbo (6,5) : à l’image de ses compères de l’attaque, l’ancien Monégasque s’est démené dans le camp parisien. Si sa belle frappe enroulée ne trompe pas Douchez, il servira parfaitement Khlifa pour le but de l’égalisation (44e). Tir trop écrasé ou passe intentionnelle ? Toujours est-il que l’Ivoirien a été décisif. Puissant et rapide, il a causé bien des soucis aux Parisiens.

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PSG :

  • Douchez (7) : la seule réelle satisfaction de la soirée côté parisien. Ou seul remplaçant habituel à avoir montré un beau visage. Il a été très sollicité en première période, et n'a jamais failli (18e, 20e, 24e, 27e). Il ne peut rien faire sur le but encaissé. Plus tranquille en seconde mi-temps, il est resté vigilant. Pas en veine lors de la séance de tirs au but.

  • Armand (4) : il doit se contenter des miettes laissées par Maxwell mais Armand n'en a pas profité ce soir. Mal entré dans la rencontre, avec trois relances ratées, le Français n'a pas offert une belle prestation, ni défensivement, ni offensivement. Sa toute fraîche association avec Matuidi sur l'aile gauche n'a jamais fonctionné et il n'a jamais été en mesure de délivrer le moindre centre. Décevant.

  • Thiago Silva (6) : comme toujours, il a dévoilé l'étendue de sa palette : jaillissement, anticipation, jeu de tête. Impérial dans le duel, il a cependant été moins inspiré qu'à son habitude dans les relances, peu aidé il est vrai par l'apathie des attaquants. Comme à Saint-Etienne, il a raté son tir au but.

  • Alex (5) : sa lenteur dans les interceptions a parfois sauté aux yeux ce soir face à Khlifa ou Bérigaud. Son gabarit l'a sorti de quelques situations chaudes, mais il a souffert face aux mouvements des attaquants adverses. Il aurait pu éviter les prolongations à son équipe si sa tête surpuissante avait été moins centrée (42e).

  • Jallet (5,5) : sa prestation aurait pu être mieux notée s'il n'avait pas perdu le ballon sur l'égalisation savoyarde (43e) en voulant sauver une passe en retrait de Pastore. Car tout au long de la rencontre, le latéral droit a bien pris son couloir droit, délivrant plusieurs centres dangereux. L'un a notamment été concrétisé par Pastore (8e). Un autre a failli être expédié dans le but par Ibrahimovic.

  • Thiago Motta (3) : intéressant dans son jeu entre les lignes, il a paru fatigué assez rapidement. Il a joué au métier. Il a eu du mal à accélérer le jeu parisien par ses transmissions. Le match avançant, il a pioché de plus en plus, commettant quelques fautes. On a senti son énervement monter au fil des minutes et il a craqué à la 118e minute en adressant un stupide coup de pied à Barbosa.

  • Beckham (5) : le pied droit fonctionne toujours. L'Anglais l'a prouvé avec une splendide transversale pour Jallet qui a amené le but parisien de Pastore (8e). Ses coups de pied arrêtés ont également bien été tirés. A la récupération, il n'a pas le même rendement que Matuidi, c'est certain, et il joue parfois à un rythme de sénateur, qui a pénalisé parfois le jeu parisien. Cuit dès l'entame de la seconde période, il se replaçait trop lentement. Remplacé à la 66e par Lavezzi, permettant à Matuidi de retrouver son secteur de prédilection. L'Argentin est tombé sur un grand Laquait à la 112e sur un service en retrait de Gameiro, et n'a pas su réveiller le secteur offensif parisien.

  • Matuidi (4,5) : une grosse première à heure à dépanner au poste de milieu gauche. Décisif à Troyes dans ce même schéma, il a cette fois-ci peiné dans un rôle qui ne lui convient clairement pas. Sur une aile, il ne peut pas utiliser sa percussion et ne peut imprimer ce pressing qui fait sa force. Sa relation avec Armand fut aussi très décevante. Tout de suite plus à l'aise à l'entrée de Lavezzi qui lui a permis de récupérer sa place dans l'axe, il a connu malgré tout plus de déchet qu'à l'accoutumée.

  • Pastore (4) : un début de match tonitruant avec un but splendide, d'une frappe puissante sous la barre. A l'origine, il ne devait pas faire partie du groupe, mais finalement c'est bien lui qui se montrait le plus dans l'entrejeu parisien, réclamant beaucoup de ballons. Le problème avec Pastore, c'est qu'il continue d'alterner coup d'éclat et déchet technique surprenant, comme sur deux passes consécutives ratées et dangereuses (17e, 18e). Il a peu à peu disparu de la rencontre, perdant de son influence. Au final, son but rehausse une médiocre performance. Remplacé à la 105e par Verratti.

  • Ménez (3) : il sait qu'il ne part pas avec les faveurs d'Ancelotti en Ligue 1. Pourquoi alors offrir si peu lorsqu'il peut se montrer ? Ce soir, Ménez a montré son visage le plus triste. Mauvaises prises de balle, quasiment aucune initiative personnelle, des passes dans le mauvais tempo, il a tout raté et n'a pas su réaliser le geste juste. Bien pris par Mongongu, il a erré tel un fantôme. Il ne risque pas de bousculer la hiérarchie actuelle avec ce genre de prestation. Remplacé à la 97e par Gameiro, auteur d'une bonne entrée, avec plusieurs tentatives de frappe.

  • Ibrahimovic (2) : un Ibra des très mauvais soirs. Catastrophique dans son jeu de passes, pas concerné, souvent hors-jeu, il a donné l'impression de ne pas vouloir jouer cette rencontre. Agaçant, il a râlé auprès de ses partenaires mais n'a jamais élevé son niveau de jeu pour sortir le PSG de sa mauvaise passe. Son seul fait d'armes : une frappe sur le poteau, en étant pour une fois bien placé sur un centre. C'est bien trop peu. Et en plus, il a échoué sur son tir au but.

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