Coupe du Monde 2014 : Marco Verratti, la (seule) satisfaction italienne

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Italie Marco Verratti @Maxppp

Sortie au premier tour du Mondial, l’Italie vit mal son fiasco. À l’heure de tirer les bilans, un seul élément rassemble les critiques positives : le jeune milieu parisien Marco Verratti.

Au lendemain d’une élimination au premier tour du Mondial, l’Italie a la gueule de bois. La belle génération de la Squadra Azzurra, annoncée à son apogée, a failli à sa tâche. Et sitôt le séisme provoqué par les trois coups de sifflet finaux du dernier match face à l’Uruguay, les têtes sont tombées, les langues se sont déliées. Prandelli et Abete ont démissionné, Balotelli fut critiqué par ses pairs, la presse italienne se faisant pour sa part l’écho d’une ambiance délétère au sein du vestiaire azzurro et d’une préparation inadéquate. Pas de doute quant à l’évocation d’un tremblement de terre. Mais sur les décombres, subsiste une satisfaction. Une seule pourrait-on dire, qui sonne comme la promesse d’un avenir plus radieux : Marco Verratti.

La suite après cette publicité

Sensation… inattendue

Marco Verratti et le Mondial. Une évidence pour le fan de Ligue 1, une surprise de l’autre côté des Alpes, dans la mesure où le petit prodige parisien n’était absolument pas attendu. Quelques jours avant le top départ de la compétition, il n’était même pas donné partant pour le Brésil. Dans la hiérarchie de coach Prandelli au milieu de terrain, Verratti était en effet loin derrière les indéboulonnables, ainsi que de deux sélectionnés récents, les Parolo et Rômulo, qui affichaient des profils plus intéressants aux yeux du Mister – respectivement « box to box » et polyvalent.

À lire Le PSG songe toujours à l’hippodrome de Saint-Cloud pour construire son stade

Certains éléments ont joué en la faveur du natif de Pescara, avec en premier lieu le match amical face à l’Irlande le 31 mai dernier. Aligné d’entrée, Verratti a rendu une belle copie, tandis que Riccardo Montolivo, indiscutable du groupe azzurro, est sorti sur blessure, victime d’une fracture du tibia qui le privait du Mondial. Le forfait d’un autre concurrent, l’oriundo Rômulo – « Prandelli m’avait inséré dans les 23, je lui ai dit que je n’étais qu’à 70% de mes moyens, et qu’il ne me semblait pas juste qu’un partenaire en forme soit mis de côté à mon profit », a raconté l’intéressé –, a achevé de confirmer Verratti dans les 23.

La suite après cette publicité

Le futur métronome de la Squadra Azzurra

La suite, c’est donc de l’implication, et sur la base de bons amicaux, une titularisation d’entrée face à l’Angleterre. Timide mais sérieux, le Parisien fait le job. Préservé contre le Costa Rica, il atteint le brillant contre l’Uruguay, où son audace empli de justesse, son football décomplexé à l’image de celui qu’il pratique au PSG, saisit les observateurs. Ceux-là qui préféraient mettre la pression sur un Immobile en le présentant en Totò Schillaci, n’attendaient pas Verratti à un tel niveau. Plus que la lecture de ses bonnes notes hebdomadaires en Ligue 1, il leur fallait une preuve de sa maturité.

Aujourd’hui, la preuve est faite. Et passé l’immense « grazie » formulé au PSG, déterminant dans l’évolution d’un jeune joueur qui, s’il était resté en Italie, évoluerait sûrement en prêt dans une écurie de bas de tableau, les médias transalpins s’unissent pour octroyer un nouveau statut à Verratti. Passé de probable évincé de la pré-liste à surprise du Mondial, il est aujourd’hui érigé en futur porte-étendard de la nouvelle Nazionale. La retraite présumée de Pirlo – qui est néanmoins revenu sur ses propos pour entrouvrir la porte à la poursuite de sa carrière internationale – ferait du joueur le nouveau playmaker italien. De l’identité du nouveau sélectionneur et de son désir – ou non – d’instaurer de nouvelles bases dépendront l’avenir de Verratti à court terme. Sur le long, pas de doute, il sera bien un élément indispensable à la sélection italienne. Dans ce post-Mondial apocalyptique où l’heure est à la chasse aux sorcières et à la remise en cause de tout un système, Verratti est la lueur d’espoir. En attendant confirmation, petit hibou a fait son nid. A lui de couver au mieux les attentes et la pression.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité