Vladimir Petkovic, le nouveau souffle des Girondins de Bordeaux

Par Josué Cassé
5 min.
Vladimir Petkovic est le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux @Maxppp

Officiellement présenté à la presse ce vendredi à 18 heures, Vladimir Petkovic est le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux. Arrivé à la surprise générale après sept années passées à la tête de la sélection helvétique, le technicien âgé de 57 ans débarque dans un contexte de profondes mutations au sein du club au scapulaire et aura la lourde responsabilité de redonner confiance à l'effectif bordelais, tout en proposant un football séduisant pour renouer le lien dégradé avec les supporters du FCGB. Sous la houlette de Gérard Lopez, récemment nommé propriétaire du club, l'ancien sélectionneur de la Nati incarne cette nouvelle ère avec une philosophie tactique et un management spécifique.

Un nouveau projet débute aux Girondins de Bordeaux. En prise à de nombreux conflits opposant les supporters girondins à la précédente direction et auteur d'un bilan sportif décevant ces dernières saisons, le club bordelais aspire à un horizon plus dégagé dans les mois à venir. Pour ce faire, le vent d'un nouveau cycle souffle aux abords du Haillan. Intronisé le 23 juillet dernier, Gérard Lopez - nouveau propriétaire du FCGB - dessine ainsi progressivement les contours d'un staff prêt à assumer ces nouvelles ambitions, à savoir l'Europe d'ici trois ans.

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Aux côtés d'Admar Lopes, le directeur technique, l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois a donc décidé de se séparer de Jean-Louis Gasset et de donner à Vladimir Petkovic la responsabilité du renouveau footballistique chez les Girondins. Une arrivée inattendue mêlant interrogations et scepticismes pour l'artisan en chef de l'élimination des Bleus en huitième de finale de l'Euro (3-3, 5-4 aux t.a.b.).

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Une expérience de clubs à confirmer

Méconnu du grand public et ne faisant pas forcément l'unanimité dans son pays, Vladimir Petkovic ne dispose pas d'un CV colossal à la tête d'un club. Après des débuts contrastés en Super League (la première division suisse) que ce soit au FC Lugano (15 victoires, 8 nuls, 13 défaites) aux Young Boys (79 victoires, 20 nuls et 32 défaites en trois saisons) puis lors de sa brève intérim au FC Sion (1 victoire en 4 matches), ce Bosnien d'origine croate compte également une expérience peu flatteuse en Turquie avec le Samsunspor (5 victoires, 8 nuls, 14 défaites lors de la saison 2011-2012). Sa dernière expérience à la tête d’un club professionnel remontant finalement à son passage à la Lazio Rome - le seul club de prestige qu’il a entrainé pour le moment - entre juin 2012 et décembre 2013 avec une coupe d’Italie à la clé. Mais la 9e place du club laziale après 18 journées en Serie A avait notamment précipité son départ.

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Une philosophie de jeu incarnée

À Bordeaux, celui qui fêtera ses 58 ans le 15 août prochain pourra tout de même s'appuyer sur une expérience internationale remarquée. Succédant à Ottmar Hitzfeld, sur le banc de la Nati, après le Mondial 2014, le désormais ex-sélectionneur de la Suisse a démontré tout son savoir-faire. Adepte du jeu offensif et reconnu pour sa capacité à lancer et développer de jeunes joueurs, Vladimir Petkovic, de nature discrète, s'est forgé un véritable crédit. Avec un bilan de 42 victoires, 14 nuls et 22 défaites, le grand tacticien d'1m90 détient dès lors le record de matches dirigés à la tête de la Nati (78) mais restera surtout comme l'architecte principal de la plus belle page de l'histoire du football helvète, écrite face aux Tricolores en juin dernier.

En un septennat, ce modèle de longévité au pays des horlogers a progressivement instauré sa vision du football, permettant à la Nati d'élever considérablement son niveau de jeu. Avec un pressing haut, «Vlado» souhaite voir son équipe portée vers l'offensive tout en cherchant au maximum à contrôler le match. Un jeu de possession qui demande des efforts considérables à ses joueurs mais qui s'avère payant (sous ses ordres la Suisse a inscrit 164 buts pour 95 encaissés). Ainsi, le nouveau coach des Girondins de Bordeaux attache beaucoup d'importance aux transitions rapides afin de déstabiliser l'adversaire. En prônant la rigueur et la combativité, celui qui fut naturalisé suisse en 2003 ne s'avoue jamais vaincu. Des valeurs essentielles à l'aube du séduisant projet bordelais.

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Et si le mercato estival est loin d'être terminé et que les lignes vont très certainement bouger d'ici là pour l'effectif girondin, Vladimir Petkovic arrive également avec un système tactique préférentiel et des ambitions de jeu parfaitement huilées. Un schéma bien connu d'un certain Loris Benito qu'il va retrouver au FCGB après avoir eu la confiance du tacticien helvète pour ses débuts avec la Nati : « je le connais depuis très longtemps, quand il entraînait les Young Boys (2008-2011) », confiait le défenseur à L'Equipe, avant l'Euro. « À l'époque, déjà, il était passionné du 3-4-3 ou du 3-5-2. Il est très attiré, aussi, par l'école italienne. C'est un passionné de la possession, avec une organisation très structurée. Il aime avoir le ballon dans les pieds, donc on ne joue que rarement long. S'il veut une défense solide, on a beaucoup de liberté sur le plan offensif. »

La psychologie au cœur du management

L'arrivée d'une nouvelle méthode confirmée par François Moubandje (31 ans), international suisse et ancien joueur du TFC : « c’est quelqu’un qui aime le jeu, prendre des risques et qui sait donner beaucoup de confiance à ses joueurs. Il va aller au bout de ses idées, quitte à mourir avec. Il a un côté autoritaire. Quand les choses ne vont pas, il va mettre les points sur les i. Mais il sait aussi se montrer relax, discuter et rigoler avec les joueurs. » Car au-delà de l'aspect purement tactique, Vladimir Petkovic se caractérise par un management propre à lui.

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Titulaire d'une formation de psychologue et d’assistant social, qu’il a suivi parallèlement à sa formation d’entraîneur à l’époque, le nouvel homme fort des Girondins porte une attention toute particulière à la gestion émotionnelle du groupe. Proche de ses joueurs, il souhaite avant tout une adhésion commune de son effectif aux idées qu'il cherche à mettre en place. Une justesse dans la communication également présente à l'extérieur, notamment lors des conférences de presse où il se concentre seulement sur le football tout en protégeant au maximum ses joueurs.

Une approche émotionnelle qui avait d'ailleurs marqué Lorik Cana, passé par la Lazio : « j'ai le souvenir d'une super personne sur le plan humain. Il est très proche de ses joueurs et il sait s'appuyer sur les plus expérimentées. C'est quelqu'un qui sait bien faire vivre son groupe mais, attention, il est intransigeant sur le respect des règles. » Proximité, confiance, ambition, rigueur autant d'atouts nécessaires dont dispose Vladimir Petkovic pour insuffler ce renouveau tant attendu chez des Bordelais en proie à la déliquescence ces derniers mois.

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