Ligue des Champions : Maurizio Sarri joue déjà son avenir à la tête de la Lazio

Par Valentin Feuillette
5 min.
L'entraîneur de la Lazio Rome Maurizio Sarri @Maxppp

Auteur d’un très mauvais début de saison, la Lazio est déjà en pleine crise et c’est Maurizio Sarri qui doit déjà sauver sa tête dès ce mercredi soir, contre le Celtic en Ligue des Champions.

En jetant un coup d’œil au classement de Serie A, après sept journées disputées, plusieurs éléments pourraient étonner les non-suiveurs assidus de la Serie A. Si Lecce est une agréable et étonnante surprise, la Lazio porte un fardeau opposé. Comment les Biancocelesti peuvent-ils pointer à la 16ème position du championnat, alors qu’ils ont terminé juste derrière le Napoli champion la saison passée ? Après un mercato juteux, où la direction a dépensé une enveloppe de 38 millions d’euros pour attirer notamment Valentín Castellanos, Gustav Isaksen, Daichi Kamada, Luigi Sepe, Mattéo Guendouzi, Nicolò Rovella et le retour en prêt de Luca Pellegrini, la Lazio ouvrait sa nouvelle campagne avec un effectif rajeuni qui semblait plutôt polyvalent, renforcé et complémentaire. Le bilan de ces deux premiers parait anormal, au vu de la qualité présente au sein du groupe, toujours entraîneur par Maurizio Sarri. Avec ce déplacement toujours périlleux à Glasgow pour affronter le Celtic ce mercredi soir en Ligue des Champions, l’avenir de Sarri reste plus que jamais incertain… Surtout que le président Claudio Lotito ne semble pas le porter dans son cœur et même le principal intéressé paraît pessimiste : «Si vous me demandez si nous pouvons être compétitifs en Ligue des Champions, je dirais non, voyons étape par étape. L’idée est d’être compétitif au moins en phase de groupes. S’ils continuent à établir un calendrier comme celui-ci, j’arrêterai d’entraîner, ce n’est plus un football que j’apprécie. Je me réveille le matin et je ne me souviens même pas contre qui nous jouons»

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«Je ne vois plus ce petit truc en plus qu’il y avait la saison passée. Cela semble étrange à dire en voyant les résultats, mais je constate une bonne ambiance dans le groupe même pendant les entraînements. Nous sommes inquiets car nous ne comprenons pas ce qui a pu se passer. J’ai une idée mais je la dis seulement à mes gars, pas à vous», a-t-il déclaré en conférence de presse mardi soir, avant une rencontre décisive pour son avenir face au Celtic. Car oui, il n’est pas impossible de voir l’ancien coach du Napoli prendre la porte dans les prochaines semaines. Depuis plusieurs mois, la relation avec son président Claudio Lotito est au plus, à l’image de cette réunion de crise organisée en pleine fin de mercato, symbole de la cristallisation des échanges entre les deux hommes. En sujet de discorde : les promesses non-tenues par la direction sportive sur le marché. Ni Domenico Berardi, ni Samuele Ricci, n’ont signé à la Lazio cet été, alors qu’ils formaient les deux cibles prioritaires de Sarri. Toutes les alternatives proposées (Milos Kerkez, Djibril Sow, Arsen Zakharyan, Alejo Véliz) ont toutes été rejetées par l’entraîneur : «Les joueurs que j’avais indiqués ne sont pas arrivés. Nous sommes partis d’un plan A, mais ensuite j’ai dû choisir entre le profil X et le profil Y», s’était lamenté l’entraîneur de 64 ans, suite à la défaite contre l’AC Milan, habituel concurrent direct.

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Un début de saison désastreux !

Un mercato décevant donc, selon les propos de Maurizio Sarri, du moins pas en adéquation avec son projet tactique. Et cela se ressent sur ce début de saison. En championnat, la Lazio pointe à la 16ème position avec un total de quatre défaites (Lecce, Genoa, Juventus, AC Milan) en sept journées disputées et même les succès remarqués contre le Napoli (1-2) et le Torino (2-0) ne masquent pas la chute évidente de la force offensive dont jouissait la Lazio l’année dernière. Une statistique est frappante : sept buts en sept matchs pour la Lazio cette année en Serie A, et la plupart ont été l’œuvre des milieux de terrain, notamment l’Espagnol Luis Alberto. L’effondrement des performances offensives des Biancocelesti par rapport à l’année dernière prend surtout racine dans la méforme de Ciro Immobile qui vieillit et qui peine à enchaîner d’aussi belles prestations en comparaison à certains exercices passés. Dans le rapport entre les occasions créées et les buts marqués, la Lazio est la troisième pire équipe d’Italie. Un manque criant d’efficacité, de réalisme et de créativité dans l’aspect offensif. En ce sens, la perte du milieu serbe Sergej Milinkovic-Savic, parti en Arabie saoudite, commence dangereusement à se faire sentir puisqu’il pesait, encore l’année dernière, 9 buts et 9 passes décisives.

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Ce qui est bien plus grave, c’est que dans ces mêmes matchs âpres et tristes, seuls deux buts ont été marqués par un jeu ouvert et un par un penalty des autres coéquipiers. Une crise qui dure donc depuis quelques temps et pour laquelle, l’entraîneur biancoceleste et les joueurs eux-mêmes ne semblent pas avoir trouvé de solution : «Je m’attendais à un début de saison différent, mais je vois comment se porte l’équipe et comment nous travaillons avec nos coéquipiers et je suis convaincu que les résultats viendront. Je peux dire sur le controverses des derniers jours que ma femme et moi avons été plus blessés», a détaillé le capitaine Immobile. Du côté de Sarri, il ne faut pas se mettre de pression, même si les cadres se font critiquer et que certains noms de successeurs, dont Igor Tudor, circulent dans la presse : «Ce ne sera pas un match de rédemption. La Ligue des Champions a sa propre histoire. Il ne faut penser qu’à ramener le résultat pour être compétitif jusqu’à la fin de ce groupe. Nous jouons une compétition avec les équipes européennes les plus fortes, cela devrait suffire à trouver la motivation nécessaire sans penser immédiatement aux classements et aux envies de se racheter». En tout cas, Maurizio Sarri continue son bras de fer en interne avec Claudio Lotito… Et pas certain qu’il remportera ce combat.

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