Liga : l'Espanyol, l'échec d'un projet qui se voulait si ambitieux...

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Les joueurs de l'Espanyol face à Osasuna @Maxppp

L'Espanyol jouera en deuxième division l'an prochain. Une sacrée surprise et un énorme échec au vu des ambitions que nourrissait le club.

« L’objectif, c’est d’aller en coupe d’Europe la saison prochaine et de progresser au fur et à mesure. J’espère aller en Ligue des Champions dans moins de trois ans, même si je ne veux pas mettre la pression à l’entraîneur présent à cette conférence de presse. » En 2016, lorsque l'homme d'affaires chinois Chen Yansheng reprenait l'Espanyol, le projet s'annonçait pour le moins ambitieux. Forcément, un peu plus de quatre ans plus tard, ces déclarations peuvent faire rire, voire pleurer si on est supporter perico. Pourtant, la direction chinoise de l'écurie catalane n'a pas forcément mal travaillé, et s'est au contraire plutôt bien débrouillée, tant sportivement que financièrement.

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Globalement, depuis la prise de pouvoir chinoise, l'équipe s'est renforcée d'année en année, n'ayant plus forcément besoin de vendre ses meilleurs éléments pour survivre. La saison dernière, l'équipe a même réussi, sous les ordres de Rubi, à arracher une belle septième position, permettant aux Bleu et Blanc de disputer l'Europa League cette saison. Il faut dire que, tant l'année dernière que cette année, l'effectif avait fière allure, avec des joueurs du calibre de Borja Iglesias (parti au Betis l'été dernier), Mario Hermoso (également parti depuis), Sergi Darder, le grand espoir Marc Roca et Adria Pedrosa par exemple. Sans compter Raul de Tomas ou Adrian Embarba, tous deux arrivés lors du mercato hivernal de cette année. Depuis le début du projet, l'Espanyol a su trouver un bel équilibre entre jeunes formés au club et joueurs recrutés un peu partout en Liga, avec une certaine réussite. Le coup Wu Lei, intéressant sportivement mais surtout sur le plan financier, a aussi été assez intelligent, permettant au club d'exploser ses revenus en Chine.

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Un mercato estival 2019 raté

Si tout est aussi bien géré, que fera l'Espanyol en deuxième division la saison prochaine vous demanderez-vous ? C'est l'été dernier que le club a fait des erreurs considérables. Rubi et deux joueurs majeurs sont partis : Borja Iglesias, auteur de 18 buts en Liga, qui s'en est allé au Betis avec son entraîneur. Mario Hermoso, le patron derrière, a lui rejoint les rangs de l'Atlético. Et force est de constater que si Pablo Machin avait un profil intéressant, il n'a pas réussi à prolonger la bonne dynamique instaurée par Rubi. Dans le même temps, les joueurs qui sont arrivés pour remplacer les partants n'ont pas été au niveau. C'est le cas de Fernando Calero, que le club est allé chercher à Valladolid pour remplacer Hermoso, et devant, Jonathan Calleri a été très loin d'avoir l'apport statistique d'Iglesias. Un joueur comme Matias Vargas, redoutable ailier argentin, a dû se contenter d'apparitions anecdotiques malgré un talent indéniable.

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Rufete et compagnie ont beau avoir tenté de rattraper le coup cet hiver, dépensant 40 millions d'euros pour recruter Raul de Tomas, Adrian Embarba et Leandro Cabrera, le mal était trop profond, et ce alors que les joueurs cités ont été assez performants depuis leur arrivée. En Espagne, beaucoup soulignent aussi un vestiaire avec certains maillons faibles, et une équipe globalement assez faible sur le plan mental. Il faut dire que l'Espanyol, quatrième club avec le plus de saisons dans l'élite du football ibérique (85) à égalité avec Valence, n'a pas l'habitude de se retrouver dans ce type de situation et ni les joueurs, ni les dirigeants n'étaient probablement préparés à un tel scénario. C'est aussi probablement pour cette raison que le club a peut-être paniqué, allant jusqu'à licencier trois entraîneurs cette saison déjà (Pablo Machin, David Gallego et Abelardo).

Des bonnes affaires cet été

Et forcément, de nombreux joueurs vont quitter le navire. Les bonnes affaires vont être nombreuses, puisque le club ne pourra pas conserver la plupart de ses gros salaires. On parle là d'un effectif normalement bâti pour jouer une place en Europe, avec une bonne dizaine de joueurs qui peuvent prétendre à une place dans un club de première partie de tableau, tant en Espagne qu'ailleurs, et pourquoi pas en France... Le goleador Raul de Tomas, arrivé de Benfica cet hiver pour 20 millions d'euros, pourrait sans soucis occuper la pointe de l'attaque d'un bon club européen. Dès son arrivée, il avait donné énormément d'espoirs, avec quatre buts lors de ses quatre premiers matchs avec les Pericos. Mais lorsqu'il s'est blessé, l'équipe a recoulé...

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Marc Roca semble lui promis à un gros club européen, et ces derniers mois, on a notamment beaucoup parlé du Bayern pour le milieu de terrain organisateur de 23 ans. Sergi Darder (26 ans) sera aussi un bon coup, tout comme le jeune milieu de terrain Oscar Melendo (22 ans), les ailiers Victor Campuzano (23 ans), Matias Vargas (23 ans) et Adrian Embarba (28 ans), l'attaquant Wu Lei (28 ans) ou Leandro Cabrera (29 ans) et Adria Pedrosa (22 ans) dans le secteur défensif. David Lopez, taulier capable de jouer en défense centrale comme au milieu, peut aussi être précieux pour des clubs d'un standing supérieur. Les directeurs sportifs européens sont prévenus...

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