Real Madrid : le triomphe de Carlo Ancelotti
Pour sa première saison à la tête du Real Madrid, Carlo Ancelotti a fait très fort : en plus de remporter la Coupe du Roi, l’Italien a ramené dans la capitale la tant attendue dixième Ligue des champions.

Le 25 juin 2013, le Real Madrid annonçait l’arrivée sur son banc de Carlo Ancelotti, alors entraîneur du PSG. Après trois saisons chaotiques sous l’égide de José Mourinho, Florentino Pérez pariait sur l’Italien pour remporter, enfin, la Décima, cette dixième Ligue des champions attendue désespérément depuis 12 ans. Sur le papier, le choix était sensé : il faut dire qu’avec quatre coupes aux grandes oreilles remportées dans sa carrière (deux comme joueur, deux comme entraîneur), Carletto s’affichait comme un grand spécialiste de l’épreuve. Encore fallait-il le confirmer sur le terrain.
Dès ses premiers pas du côté de Bernabéu, l’ancien guide du PSG a séduit par son côté consensuel, à des années lumières de son prédécesseur, mais aussi par la légitimité apportée par son palmarès. « Après la tornade Mourinho, il y avait besoin d’un peu plus de calme et un peu plus de légitimité dans le vestiaire, nous expliquait en mars dernier Frédéric Hermel, correspondant L’Equipe et RMC à Madrid. Non pas que Mourinho n’était pas légitime en tant qu’entraîneur. Mais comme ancien joueur, il ne l’a quasiment pas été. Ancelotti a une autorité naturelle. Il n’a pas besoin d’élever la voix parce qu’il a été un grand joueur. » Une vision partagée par Sergio Ramos : « Il a été joueur lui-même. Il sait se mettre dans la peau du footballeur. En ce sens, il y a une réelle alchimie entre lui et l’équipe. »
Di Maria, le symbole
Une alchimie qui a donc porté ses fruits. Car force est de constater que cette Décima porte la marque du technicien italien. Bon nombre de symboles sont là pour le souligner. D’abord, l’importance des cadres que sont Iker Casillas et Sergio Ramos, deux hommes qui ont souffert lors du règne de Mourinho dans la Casa Blanca. Si Ancelotti a suivi l’avis de son prédécesseur en maintenant sa confiance à Diego Lopez comme gardien titulaire en Liga, il a gardé San Iker dans le coup en lui « offrant » une place en Coupe du Roi et en Ligue des champions. Choix payant, puisque le capitaine merengue a brillé et mené son équipe à la victoire dans ces deux compétitions. Son erreur presque fatale en finale de C1 n’effacera rien. De son côté, Sergio Ramos avait entretenu une relation conflictuelle avec Mourinho. Cette saison, c’est lui qui a montré la voie aux Merengues, grâce à trois buts décisifs inscrits en demie et en finale de Ligue des champions.
Capable de souder son groupe et de transcender ses cadres, Carlo Ancelotti a également su imposer sa patte sur le plan tactique. Avec dans le rôle du symbole : Angel Di Maria. De fait, le paradoxe est saisissant : loin d’être indiscutable sous Mourinho, Di Maria semblait promis au départ après l’arrivée de Bale. Mais Carletto l’a relancé, lui offrant une nouvelle vie au poste de milieu relayeur dans un milieu à trois. Une résurrection qui a connu son apothéose ce samedi soir, quand l’Argentin est reparti de Lisbonne avec le trophée de meilleur joueur de la finale, après une performance bluffante. Alors certes, les détracteurs avanceront que le technicien italien a pu compter sur les moyens dantesques mis en œuvre par un Florentino Pérez désespéré, mais le travail de l’Italien n’en reste pas moins impressionnant. Sa double victoire face au Bayern Munich de Guardiola (1-0 ; 4-0) restera sans aucun doute dans les annales. En l’espace de 11 mois, il a balayé le souvenir encombrant de José Mourinho et ramené le Real Madrid sur le toit de l’Europe. Le tout en rejoignant Bob Paisley comme l’entraîneur le plus titré en C1 avec 3 trophées, ainsi que Miguel Muñoz, vainqueur à cinq reprises comme joueur et entraîneur. Chapeau l’artiste.
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