Lopetegui, Zidane, Ancelotti : les franches explications d’Isco sur sa descente aux enfers avec le Real Madrid

Par Aurélien Macedo
5 min.
Isco sous le maillot du Real Madrid. @Maxppp

Ancienne gloire du Real Madrid désormais en difficulté et sans club, Isco est bien loin de sa période dorée. Le milieu espagnol de 31 ans, qui attend un nouveau défi pour relancer sa carrière, est revenu sur sa fin d’aventure très compliquée avec le Real Madrid.

Les confessions d’Isco épisode 2. Libre depuis le 21 décembre dernier et une courte expérience de quelques mois au Séville FC, Francisco Román Alarcón Suárez dit Isco (31 ans) est toujours à la recherche d’un club après notamment une signature avortée l’hiver dernier du côté de l’Union Berlin. Revenu sur ses mercatos agités dans un entretien pour Marca, le milieu offensif n’a éludé aucun sujet et a été franc sur sa situation alors qu’il n’avait pas pris la parole dans les médias depuis cinq ans. Le média espagnol a sorti aujourd’hui la deuxième partie de ce long entretien où il est revenu sur sa descente aux enfers avec les Merengues.

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Jeune pépite talentueuse formée à Valence, Isco a explosé véritablement avec Malaga lors de la saison 2012/2013 où il a atteint les quarts de finale de la Ligue des Champions avec les Andalous. De quoi convaincre le Real Madrid de miser 30 millions d’euros pour s’adjuger ses services. Alternant entre le onze et le rôle de premier remplaçant sur ses trois premières saisons, le droitier a véritablement pris une autre dimension entre 2016 et 2018. Devenu indiscutable et mettant notamment Gareth Bale sur le banc, le natif de Benalmádena était aussi devenu le leader technique de l’Espagne de Julen Lopetegui (38 capes, 12 buts). C’est d’ailleurs là que ça s’est compliqué.

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Le départ de Lopetegui, un tournant pour Isco

Au sommet de sa carrière en 2018, il devait d’ailleurs prendre plus d’importance quand Julen Lopetegui est devenu le coach du Real Madrid. Cristiano Ronaldo était parti à la Juventus tandis qu’Isco était amené à avoir un rôle plus important, c’est là que son corps l’a lâché au pire des moments : «j’ai subi une intervention chirurgicale d’urgence pour une appendicite. Les médecins m’ont dit que le dossier était complexe, avec plus d’un mois d’arrêt maladie. Mais après vingt jours, je jouais déjà. Là, les médecins m’avaient prévenu qu’ils allaient faire pression sur moi pour que je rentre tôt, que j’allais me sentir bien, mais je n’allais pas bien, je souffrais… Mais l’équipe traversait un mauvais moment, avec plusieurs défaites comme contre Alavés, le CSKA Moscou et j’ai senti qu’il fallait que je fasse un effort pour aider mon équipe.»

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Un début de saison 2018/2019 assez chaotique du Real Madrid qui aura poussé Julen Lopetegui vers le départ. Et Isco en a été la première victime lors de l’intérim de Santiago Solari où il a été subitement déclassé : «c’est ça. Et à partir de là, Isco n’existait plus pour personne. Ni pour l’entraîneur, ni pour les assistants, ni pour personne. Personne ne m’a expliqué pourquoi j’avais soudainement arrêté d’avoir des minutes et quand j’ai demandé directement à Solari, il m’a dit que tout allait bien, mais que l’entraîneur avait décidé. J’ai joué, je m’en souviens, contre Melilla et sans dire un mot, il m’a laissé plusieurs matchs dans les tribunes comme contre la Roma. Pas même sur le banc. Il m’a fait voyager pour me laisser assis à regarder le match dans les gradins. Et je n’ai ressenti aucun soutien du club ni de qui que ce soit.»

La pandémie de Covid-19 l’a fauché en plein vol

Dès lors, Isco aurait pu partir du club madrilène, mais l’arrivée Zinedine Zidane à la place de Santiago Solari lui a fait revoir sa position : «j’aurais dû partir. Mais quitter Madrid est très difficile. Parce que, comme je le disais, j’avais toujours réussi à renverser la situation. […] Mais cette fois c’était différent… J’aurais dû partir […] Mais Zidane était arrivé et avec lui j’avais bien performé.» Un espoir est revenu du côté d’Isco, mais il n’a pas duré : «Zizou est arrivé dans la dernière ligne droite de la saison et je n’étais pas bien, vraiment. Ce fut une année très dure à cause de ce que je vous raconte, j’étais totalement démoralisé. Même après la Coupe du Monde, ma tête et mon corps n’ont pas pu tenir.»

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«La saison suivante, j’ai commencé sans jouer, mais il y a eu un déclic dans ma tête et ce qui s’est passé les autres années (renverser la concurrence ndlr) est passé, quand j’ai commencé à jouer des matchs importants : le PSG en Ligue des Champions, le Barça au Camp Nou, la Super Coupe d’Espagne en Arabie saoudite, contre City en Ligue des champions, j’ai marqué un but… Je revenais encore. Mais vint ensuite la pandémie. Et après la pandémie, j’ai arrêté de jouer» a-t-il poursuivi. Redevenu remplaçant, il aura un rôle sporadique lors de la saison 2020/2021 (29 apparitions, 0 but, 2 passes décisives), la dernière de Zinedine Zidane à la tête des Merengues.

L’arrivée de Carlo Ancelotti n’a rien changé

Après le départ du technicien français, Carlo Ancelotti est arrivé, mais il a vite expliqué à Isco qu’il aurait un rôle tertiaire pour sa dernière année de contrat. «J’ai joué deux ou trois matchs avec Carletto et c’est tout, mais il a été honnête avec moi et je l’ai accepté. J’ai essayé de bien m’entraîner et de profiter des minutes qu’il m’a accordées» a déclaré le joueur espagnol. Disputant 17 matches (2 buts et 1 offrande) pour sa dernière saison avec la Casa Blanca, il y a néanmoins glané une cinquième Ligue des Champions, la seule où il a eu un rôle anecdotique et n’a pas participé à la finale.

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Globalement pour Isco, le point de bascule est arrivé en 2018 juste après la Coupe du Monde où l’Espagne a été éliminée en 1/8e de finale face à la Russie : «j’ai eu de bons moments, vraiment. L’année de la Coupe du Monde en Russie et la saison précédente ont été formidables. Mais après la Coupe du Monde, tout s’est mal passé […] Quand Julen est parti, Solari est arrivé et je n’avais aucune opportunité, j’étais apathique. "Merde", ai-je pensé, "j’ai passé quelques années formidables et maintenant je suis comme ça. Que dois-je faire d’autre pour être considéré comme important au club?» Une question à laquelle il n’aura jamais réussi à trouver la réponse lui qui est parti du Real Madrid avec un statut de joueur de bout de banc.

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