Arsenal : la dernière chance de Mikel Arteta

Par Lucas Billard
4 min.
Mikel Arteta pendant le match contre Villarreal à l'Emirates Stadium @Maxppp

Nommé entraîneur d'Arsenal en décembre 2019, Mikel Arteta a connu des hauts et des bas à l'Emirates Stadium. Après une saison 2020-2021 décevante, l'ancien disciple de Pep Guardiola est attendu au tournant par les dirigeants des Gunners, dont la confiance à son égard ne sera pas éternelle. La nouvelle saison, qui démarre ce vendredi par un Brentford-Arsenal (21h), s'annonce cruciale pour l'Espagnol de 39 ans.

22 décembre 2019. Arsenal entre, du moins l'espère, dans une nouvelle ère en nommant Mikel Arteta, ancien capitaine du club londonien, sur son banc. Après l'échec Unai Emery et la transition assurée par Freddy Ljungberg, le technicien espagnol inexpérimenté se lance alors, pour sa première expérience en tant que numéro 1, dans une aventure pour le moins épineuse avec l'objectif de redresser la barre au sein d'un club en pleine dérive depuis de longues années, encore plus depuis le départ du Boss Arsène Wenger, en 2018.

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Il débarque toutefois chez les Gunners débordant d'ambition, avec sa philosophie inspirée de son maître Pep Guardiola, dont il a été l'adjoint pendant plus de trois ans à Manchester City. Une philosophie synonyme de beau jeu, de possession, dont il espère bien se servir pour ramener Arsenal sur le devant de la scène. «Je donnerai chaque goutte de sang pour ce club pour le rendre meilleur. Je connais les attentes et la stature de ce club, ce qu'il mérite. J'ai de bonnes sensations, j'ai de l'énergie. L'ambition de ce club de football est très claire. Il faut se battre pour les trophées et être en Europe. Le reste n'est pas assez bon», disait-il lors de sa présentation officielle, conscient du défi qui l'attendait.

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Des Gunners trop irréguliers

Un an et demi après sa nomination, le bilan est très mitigé. Dans le jeu, Mikel Arteta a d'abord insufflé une nouvelle dynamique ayant laissé entrevoir des signes encourageants sur le rectangle vert. Les joueurs ont mis du temps avant de parfaitement imprégner sa patte et son style. Un résultat visible par intermittence. Et c'est là où le bas blesse. Si la qualité technique des joueurs est forcément d'un autre calibre qu'à Manchester City, les Gunners tentent d'appliquer à la lettre les consignes de leur coach. Les prises de risques dans le jeu sont certes assumées mais elles ont coûté bien des buts à la défense d'Arsenal, coupable de nombreuses erreurs de relance ces derniers mois. La préparation estivale 2021 n'a d'ailleurs rien laissé apercevoir de bon pour les fans du club londonien, à l'image des nombreuses frayeurs contre Chelsea (1-2).

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Les progrès effectués lors les premiers mois de l'ère Arteta ont laissé place à la stagnation, matérialisée par une domination stérile illuminée de quelques coups d'éclats, comme en Ligue Europa, comme lors de la victoire éclatante sur la pelouse du Slavia Prague (4-0, le 15 avril dernier). À côté de cela, dans les résultats, là où Arsenal prenait leçon sur leçon face aux cadors de Premier League, les Londoniens semblent aujourd'hui plus à même de leur tenir tête. Sauf que dans le même temps, les Gunners enchaînent les contre-performances contre les équipes jugées plus faibles en championnat. Lors de sa première conférence de presse d'avant-match de la saison avant l'ouverture du championnat sur le pelouse de Brentford ce vendredi (21h), Mikel Arteta a d'ailleurs insisté : il exige que ses joueurs soient «réguliers» cette saison, aussi bien dans la performance et les résultats que dans le jeu.

Pas d'Europe à l'Emirates, Arteta sous pression

Ce phénomène a en tout cas conduit à la descente aux enfers d'Arsenal, qui n'est guère plus qu'un club du ventre mou outre-Manche (8ème à l'issue des deux dernières saisons). Si Arsenal s'est solidifié défensivement (3ème défense d'Angleterre en 20-21), réglant un problème de longue date du côté de l'Emirates Stadium, cela s'est fait au détriment de l'efficacité offensive (8ème attaque du Royaume ex-aequo avec Aston Villa l'an passé). Mikel Arteta se trouve désormais à la croisée des chemins, à l'aube de la saison 2021-2022. Pour sa première année, l'Espagnol avait réussi à remporter la FA Cup pour sauver sa saison et accrocher l'Europe. La saison dernière a constitué un échec total : cela avait bien démarré avec le gain du Community Shield, mais à côté de son année décevante en championnat, Arsenal s'est arrêté dans le dernier carré en C3 tout en étant éliminé de la Cup au 4e tour, dès janvier.

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Pour la première fois depuis 25 ans, les Gunners se disputeront donc aucune Coupe d'Europe. Un véritable échec, un aveu d'impuissance difficilement vécu par les fans des Canonniers et la direction nord-londonienne. Si le board d'Arsenal a confirmé Mikel Arteta dans ses fonctions et que les dirigeants sont conscients qu'il faut lui laisser du temps, la patience a ses limites et cela pourrait avoir raison de l'Ibérique. L'ancien numéro 8 londonien va néanmoins pouvoir pleinement se concentrer sur la Premier League, où le bilan à la mi-saison pourrait être décisif pour lui. Arteta avait évoqué ces dernières semaines qu'Arsenal allait vivre cet été le mercato le plus décisif de son histoire. Un mercato pour le moment alimenté par les arrivées de Lokonga, Tavares et surtout de White, qui lui permet de bricoler et d'ajuster les derniers réglages pour avoir les armes qu'il souhaite à disposition. Avec l'objectif et l'espoir d'atteindre son but ultime : ramener Arsenal à sa place en Angleterre.

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