Mercato : Luis Enrique dévoile ses destinations préférées

Par Léo Scalco
7 min.
Luis Enrique dans sa zone technique @Maxppp

Luis Enrique est sorti du silence. L’ancien sélectionneur de l’Espagne s’est exprimé pour la première fois dans les médias depuis son éviction de la sélection ibérique. L’occasion, pour l’entraîneur asturien, d’aborder plusieurs sujets, comme son passage sur le banc de la Roja mais aussi ses éventuels projets pour l’avenir.

Après la déroute de la Roja face à la Tartan Army ce mardi lors des éliminatoires de l’Euro 2024 (2-0), Luis de la Fuente semble déjà sur un siège éjectable. Déjà vivement critiqué dans les médias et surtout sur les réseaux sociaux avant cet échec retentissant, le sélectionneur espagnol a encore perdu des points durant cette trêve internationale. Alors que son équipe n’a pas montré grand-chose face à une valeureuse sélection écossaise, le technicien ibérique a surpris son monde en se réjouissant de la physionomie de la rencontre. «En analysant les premières minutes du match, je pense qu’on a fait les choses bien, suffisamment pour obtenir un autre résultat. Je retiens ces choses positives, il faut s’améliorer mais je suis très heureux de l’attitude de mes joueurs. Je ne reproche rien aux joueurs et ça doit servir d’apprentissage. La première période a montré à quel point on a bien travaillé. Je suis content et optimiste» a notamment confié le principal intéressé. Tout simplement lunaire.

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Et si Luis de la Fuente ne fait plus l’unanimité et semble déjà au fond du gouffre, Luis Enrique, son prédécesseur, en profite, de son côté, pour se reposer loin des projecteurs et du tumulte inhérent à la pratique d’une telle fonction. À l’ombre des médias depuis son licenciement à la fin de la Coupe du monde au Qatar, l’entraineur asturien a livré sa première interview à SER Deportivos Gijón, la station de radio de sa ville natale, pour rompre ce long silence et s’exprimer sur plusieurs dossiers chauds tels que son passage sur le banc de la Roja et ses éventuels projets pour l’avenir. «J’ai beaucoup de demandes d’interviews et elles sont toujours intéressantes, de la part de médias et de journalistes qui sont tout à fait sérieux et qui veulent en savoir un peu plus sur ma façon de donner mon opinion. Mais je suis assez passionné quand je travaille et, quand j’ai fini de travailler, je m’éloigne de la foule et je fais ce que j’aime» a tout d’abord déclaré l’ancien sélectionneur de l’Espagne, comme pour dissiper tout malentendu sur ses intentions.

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De la fierté malgré les erreurs commises

Luis Enrique a d’ailleurs tenu à rappeler qu’il n’avait vu aucun des deux matches de l’Espagne dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2024, l’ex-coach du Barça ayant participé à la Cape Epic en Afrique du Sud, une épreuve de cyclisme connue pour sa difficulté. «Je ne regarde pas la presse espagnole, je ne regarde pas les réseaux sociaux… Je ne lis que la presse anglaise. Quand vous êtes plongé dans le football professionnel, vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et vous ne pouvez pas contrôler ce qui se dit sur vous. Je m’efforce de faire face à tout avec intensité. Et parce que je ne me soucie pas de ce qu’ils disent, j’en profite à ma façon» a confirmé le technicien de 52 ans avant de poursuivre sur son expérience à la tête de la Roja : «je suis très fier de mon passage en tant qu’entraîneur. J’ai fait beaucoup d’erreurs, bien sûr. Les débats sur le plan A ou le plan B ne m’intéressent pas, ce sont des débats gratuits, faits par des gens qui manquent cruellement d’informations.»

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Une réponse qui explique en partie la volonté de Luis Enrique de passer par la plateforme Twitch durant le Mondial qatari. L’ancien sélectionneur de l’Espagne a voulu rompre le schéma classique entre les médias dits traditionnels et le grand public. «Grâce aux séances de streaming pendant la Coupe du monde, qui a été une bombe qui a explosé à ce moment-là, nous avons pu recevoir l’affection des supporters, aussi bien les joueurs que moi-même. Il y a une chose que les médias disent et une autre qui est la réalité, et les streamings ont permis d’unir les joueurs et les supporters. C’est une expérience très positive» s’est réjoui l’entraineur asturien. Et si cette expérience s’est avérée réussie, Luis Enrique ne souhaite pas forcément reprendre du service tout de suite comme il l’a confirmé à nos confrères espagnols. «Je ne sais pas si je reviendrai, je ne pense pas. J’aime mieux profiter de ces moments où l’on ne fait pas partie de l’actualité. J’aime vraiment être entraîneur, mais j’aime aussi ma vie en dehors du football. Je ne sais pas quand je reviendrai à l’entraînement, cela dépendra des offres intéressantes que je recevrai. Mais j’apprécie mes deux vies.»

Une prochaine expérience en Angleterre ou à Gijón, sa ville natale ?

Visiblement très sûr de lui sur ce coup-là, l’ancien sélectionneur de la Roja a quand même confirmé qu’il avait plusieurs pistes. S’il n’a encore reçu aucune offre, Luis Enrique sait qu’il a plusieurs prétendants, dont des sélections de renoms, même s’il ne veut pas s’enflammer. «Je n’ai reçu aucune offre d’équipe à ce jour, mais je sais que certaines équipes nationales s’intéressent à moi. Je ne vais pas citer de noms, mais je n’exclus pas d’entraîner une équipe nationale. Je ne pense pas être le bon entraîneur pour une équipe nationale comme le Brésil. Personne au Brésil ne m’a appelé. Vous savez, les médias vont si vite qu’une rumeur devient une nouvelle. J’aime les joueurs de qualité, je les choisis toujours. Mais je ne sais pas si je serais le meilleur pour une équipe nationale de ce niveau» a reconnu l’entraîneur espagnol avant d’en dire un petit peu plus sur son attirance pour l’Angleterre et la Premier League.

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«J’ai une attirance particulière pour l’Angleterre, j’aimerais y aller pour travailler. Je suis aussi les grandes équipes en Espagne. L’Angleterre est un championnat intéressant. Il est clair que je suis influencé parce que j’aimerais y travailler. Mais je ne vais pas vous tromper, je ne vais pas aller dans n’importe quelle équipe. J’aimerais aller dans une équipe qui peut faire des choses importantes. Et il y a beaucoup d’entraîneurs de classe mondiale qui veulent aller en Premier League. Je ne me fais donc pas d’illusions. Mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas entraîner en Espagne», s’est enthousiasmé l’ancien sélectionneur de la Roja. S’il ne ferme aucune porte, Luis Enrique se verrait bien également revenir à ses premiers amours et pourquoi pas tenter une expérience dans sa ville natale à Gijón. Si le challenge semble l’intéresser, le traitement réservé à Abelardo, licencié avec perte et fracas à la mi-janvier, lui laisse un goût amer.

«Dans le futur, pourrais-je entraîner le Sporting ? Certainement. Mais après ce qui est arrivé à Pitu (Abelardo, ndlr)… C’est difficile d’entraîner son équipe nationale. Il est évident qu’il faut que ce soit dans un contexte où il n’y a rien à prouver. J’ai eu la chance de partir en laissant beaucoup d’argent dans l’équipe de mon cœur. Je ne voudrais pas partir en étant sifflé ou vilipendé. Votre crédit en tant qu’entraîneur dure 18 secondes et demie. Je pense qu’El Pitu devrait être entraîneur du Sporting pendant cinq ou dix ans, car cela signifierait consolider la première pierre de ce qu’est un club. Si à chaque fois que le navire vacille un peu, on licencie une légende comme El Pitu… Je durerais deux minutes. Dès que j’aurai foutu en l’air deux des miens…» a tenu à rappeler Luis Enrique, dont les projets pour l’avenir restent encore très flous comme il l’a confirmé en terminant cet entretien : «je me concentre sur des activités bénéfiques pour mon corps et sur des activités personnelles qui m’enrichissent mentalement. Je me consacre à la vie, j’ai du temps libre. Je profite de ce temps libre, je voyage autant que possible, je rends visite à mes amis… Je fais de plus en plus de choses basiques, mais je les trouve plus épanouissantes.» L’avenir de la Roja n’est donc pas une priorité pour Luis Enrique qui n’a pas l’intention de se précipiter pour retrouver un banc de touche.

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