Barrages Mondial 2014 : Patrice Evra sera-t-il de la partie ?

«Je regrette les propos de Patrice Evra. J’ai découvert le contenu de l’interview comme vous, ce matin. Je peux comprendre ce qu’il a dit, sur le fond, parce que c’est quelqu’un qui est poussé à bout. C’est un problème de personnes entre Patrice Evra et les consultants. On recevra Patrice Evra avec le président Le Graët, pour qu’il s’explique. Il pouvait penser ces mots-là, les dire, ce n’était pas une bonne chose... Je ne suis pas là pour faire son procès. Je ne donne pas raison à Patrice Evra. C’est dur. C’est un dérapage.» Hier soir, sur le plateau du Canal Football Club, le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps s'est excusé de la sortie médiatique remarquée de Patrice Evra. Mais DD n'a pas condamné son latéral gauche pour autant.

Déjà sanctionné de cinq matches de suspension pour son implication dans la grève de Knysna en 2010, Patrice Evra a de nouveau été convoqué par la FFF. La date de l'entretien n'a pas été communiquée, mais il y a de fortes chances pour qu'il ait lieu avant le premier match des barrages pour la Coupe du monde. Car aujourd'hui, outre le tirage au sort de cette double confrontation qui attend les Bleus, l'autre interrogation est de savoir si le Mancunien sera de la partie ou non. Une chose est sûre : ce dernier n'a pas été épargné par la presse nationale et régionale ce matin.

«Evra met le barrage sous tension», titre L'Équipe, «Evra a perdu une occasion de se taire», peste Le Parisien qui regrette comme beaucoup le timing de la sortie médiatique du joueur, «Evra, pyromane en série», ose La Provence dans un titre plus offensif rappelant l'épisode sud-africain de 2010. Peu encensé par les médias français, Patrice Evra a sans doute définitivement perdu toute chance d'inverser la tendance en exprimant son ras-le-bol par rapport au traitement médiatique qui lui est infligé. Et comme en 2010, les conséquences pour l'international tricolore vis-à-vis de l'opinion publique risquent d'être désastreuses à l'heure où la FFF devra trancher.

Pour rappel, Jérémy Ménez et Samir Nasri avaient écopé respectivement d'un et de trois matches de suspension pour avoir nui à l'image des Bleus lors de l'Euro 2012. Déjà épinglé en 2010, Evra a donc des chances de rater ces deux rencontres importantes en tant que récidiviste (à degré moindre certes) et surtout si l'on se base sur les deux cas évoqués précédemment. Tout ça sans parler du poids de l'opinion publique si cette dernière se montre virulente à l'encontre du joueur. Ce qui semble être le cas puisque selon un sondage publié sur le site du Parisien, 80% des Français veulent qu'Evra soit exclu de l'équipe de France. Forcément déçus de leur impopularité encore très présente chez les Français alors qu'ils sortent d'un mois d'octobre de bonne facture, les Bleus n'avaient pas besoin de ça.