L’énorme coup de gueule de l’international congolais Gaïus Makouta contre sa fédération

Le football congolais traverse une période sombre de son histoire. Après avoir manqué les quatre dernières CAN, les Diables Rouges sont aujourd’hui confrontés à des problèmes qui les dépassent au sein même de la fédération. En février, la FIFA a en effet annoncé la suspension avec effet immédiat de la Fécofoot (la Fédération de football du Congo-Brazzaville) «en raison de l’ingérence de tierces parties dans les affaires de la fédération». Concrètement, cette décision faisait suite à la révocation du président de la Fecofoot, Jean Guy Blaise Mayolas, et de son comité exécutif, par l’assemblée générale de la fédération contre son propre avis. Aujourd’hui, les joueurs de la sélection sont les premiers impactés par cette situation, puisqu’ils ont dû déclarer forfait pour les rencontres qualificatives à la Coupe du Monde 2026 face à la Zambie et la Tanzanie le mois dernier. Au cours d’un entretien qu’il nous a accordé, Gaïus Makouta, international congolais (20 sélections, 2 buts) et cadre de l’effectif, a appelé au changement dans ce qui sonnait comme un cri du cœur. «Beaucoup de pays évoluent pendant que le mien ne fait que de régresser footballistiquement. Certaines sélections n’ont pas notre vivier, mais elles bossent. Il faut qu’on mette des choses en place, qu’on construise quelque chose, mais ça, ils ne le comprennent pas. C’est trop frustrant parce qu’on a des joueurs de qualité, et qu’on pourrait se qualifier sans problème à la CAN. Mais la sélection, c’est n’importe quoi en termes d’organisation», peste le milieu de terrain d’Alanyaspor.
«On devait jouer un match face au Niger, la fédération avait 5 mois de préparation, et on s’est retrouvé avec un terrain pas aux normes. On voulait nous envoyer en RDC (République Démocratique du Congo), mais le président ne voulait pas. La FIFA a décidé d’annuler le match et on a déclaré forfait. Tout est toujours fait à la dernière minute, on connaît la réalité de l’Afrique, mais nous, on n’avance pas. Aujourd’hui, des joueurs préfèrent rester dans leurs clubs parce qu’ils savent qu’ils vont perdre leur temps en venant. Regardez les Comores, c’est un tout petit pays. Regardez ce que fait Madagascar… En RDC , c’était le bazar avant, mais ils ont mis des choses en place et ont fait de bonnes CAN (deux 1/2 finales, un 1/4 de finale et un 1/8e depuis 2015). Avec le Pakistan, on est le seul pays à être suspendu par la FIFA, pour ingérence. Il y a je ne sais combien de pays dans le monde, mais il faut que ce soit le Congo dans ce genre d’affaires. Il faut mettre des gens compétents en place : des coachs, des staffs, des joueurs, des dirigeants à la fédération. Il faut que le championnat local devienne plus compétitif, que les sélections de jeunes aussi. Ici, certaines personnes occupent des postes sans connaître grand-chose. On aime venir en sélection mais on n’est pas aidé en tant que joueurs, on kifferait jouer des tournois majeurs pour notre pays, c’est notre rêve à tous.» Le message est passé.
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