Pologne-France : les notes du match

Pour leur dernier match avant des vacances bien méritées, les Bleus ont su faire parler leur réalisme pour aller s'imposer face à une équipe de Pologne qui n'a pas fermé le jeu. Les co-organisateurs de l'Euro 2012 ont d'ailleurs pris les devants dès l'entame de match. Plus volontaires, ils ont sans doute profité du visage new-look de l'équipe de France (N'Zogbia et les paires Diarra/Cabaye et Abidal/Kaboul) pour apporter le danger dans la surface de Carrasso. Mais malgré une possession de balle de 60% durant le premier quart d'heure de jeu et quelques actions chaudes (7e, 9e), les partenaires d'Obraniak vont céder très vite.

Dans une première période où le ballon allait d'une surface à l'autre grâce à des défenses assez larges, c'est N'Zogbia qui va trouver la faille. Positionné sur le côté droit, le joueur de Wigan repique dans l'axe et profite de l'aide d'un défenseur adverse pour ouvrir la marque. Le match était lancé. Aligné pour ravitailler l'attaque en munition, Martin a bien tenté de s'exécuter, mais seul N'Zogbia a semblé pouvoir combiner avec lui. Valbuena ayant été assez brouillon tandis qu'Hoarau n'a pas été assez en mouvement pour en profiter. Défensivement, la paire Diarra/Cabaye n'a pas non plus marqué les esprits. D'ailleurs lorsque le duo Diaby/M'Vila l'a remplacée, le changement a été brutal.

Au retour des vestiaires, les hommes de Blanc ont en effet pris la direction des opérations. Dominateurs dans la possession de balle, les Bleus ont évolué plus haut. M'Vila est resté en position plus reculée devant sa défense pour aérer le jeu, alors que Diaby a parfaitement rempli son rôle de milieu percuteur pour aller presser l'arrière-garde polonaise. Sur les côtés, N'Zogbia et Valbuena ont du coup eu plus de libertés et les deux hommes ont manqué à plusieurs reprises d'inscrire un but. En pointe, même si Hoarau a eu la balle de break (74e), il a fallu attendre la rentrée de Gameiro pour voir plus de mouvement. Chahutée en fin de match, mais essentiellement sur des frappes lointaines, l'équipe de France a tout de même su conserver son avantage pour s'imposer. Un dixième match sans défaite pour Blanc. Mais si des joueurs tels que N'Zogbia, Martin ou Gameiro continuent de marquer des points, d'autres ont encore déçu.

Homme du match : N'Zogbia (7) : si Valbuena ne s'est pas trop mis en valeur, le joueur de Wigan a, quant à lui, été plus en verve. Plus costaud dans les duels que le Marseillais, il a réussi à ouvrir le score pour les siens. Servi par Sagna, il se remet sur son pied gauche, repique dans l'axe et profite d'une déviation d'un défenseur polonais pour tromper le portier adverse et ouvrir le score (12e). En deuxième période, il a pu tenter plus de une-deux avec Sagna. Virevoltant et très actif, il manque le doublé sur une frappe cadrée repoussée par le gardien polonais (64e). Remplacé par Rémy (73e).

Pologne :

• Szczesny (6,5) : le gardien d’Arsenal a fait bonne figure dans cette rencontre. Il s’est employé sur une tête de Hoarau en début de match (4e) et a également remporté son duel face à l’attaquant parisien en seconde mi-temps (74e),mais ne peut pas grand-chose sur l’ouverture du score française après la frappé détournée de N’Zogbia (12e). Une présence plutôt rassurante de la part du Gunner.

• Piszczek (5,5) : le joueur du Borussia Dortmund a bien bloqué Valbuena sur son côté. Il a notamment fait preuve d’une bonne présence offensive à droite, mais a commis trop de déchet dans la transmission de balle.

• Glik (6) : le défenseur de 23 ans a bien muselé Hoarau puis Gameiro durant la majeure partie de la rencontre. Solide et appliqué dans ses duels, il a semblé plus serein que son coéquipier en charnière centrale.

• Wojtkowiak (4) : il est le grand malheureux côté polonais ce soir, puisqu’il détourne la frappe de N’Zogbia dans ses propres filets sur l’ouverture du score (12e). Une erreur malheureuse pour le joueur de 27 ans, qui n’a pourtant pas affiché un visage catastrophique ce soir.

• Wawrzyniak (5) : alors qu’il évoluait à domicile ce soir, le défenseur du Legia Varsovie a eu du mal à saisir N’Zogbia durant la rencontre. Moins en vue que son homologue du côté droit en défense, il a eu du mal à faire parler le talent ce soir.

• Murawski (5,5) : placé en véritable sentinelle devant la défense aux côtés de Dudka, le joueur de 29 ans a eu du mal à répondre au défi physique imposé par les Bleus malgré une belle combativité. Une prestation en dent de scie.

• Dudka (5,5) : l’Auxerrois, véritable pilier du milieu de terrain, n’a pas vraiment rendu la tâche facile aux tricolores. Bien présent à la retombée du ballon lors des duels aériens, son jeu au sol a néanmoins laissé à désirer. Il s’est surtout montré remuant en seconde période, avec notamment de bonnes frappes lointaines.

• Blaszczykowski (6) : très en vue techniquement, le champion d’Allemagne avec le Borussia a été l’un des rares locaux à sortir la tête de l’eau ce soir. À l’instar d’Obraniak, il a été auteur de quelques gestes de classe.

• Mierzejewski (5) : opposé directement à Sagna, l’ailier gauche de 24 ans a eu du mal face au Londonien. Trop souvent surpris par la rapidité de son vis-à-vis, il ne s’est pas vraiment montré à son avantage. Cède sa place à Matuszczyk (78e), qui n’a pas eu le temps de se mettre en évidence.

• Obraniak (5,5) : très actif en début de match, le Lillois ne s’est par la suite montré que par intermittence. Très précieux dans l’animation, il a lui aussi manqué de tranchant dans le dernier geste. Il cède finalement sa place à Pawlowski (87e).

• Lewandowski (5,5) : esseulé en pointe, le buteur polonais n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent hormis une tête non cadrée (9e) ainsi qu’une belle frappe (62e). Une bonne présence sur le front de l’attaque cependant, qui aurait pu lui permettre de trouver la faille au sein d’une défense tricolore parfois hésitante.

France :

• Carrasso (6) : si les Polonais ont souvent su s'approcher de sa surface, le Bordelais n'a pas eu de grosses interventions à réaliser hormis à la 63e et la 85e.

• Evra (6) : présent pour venir prêter main-forte à la charnière centrale, le Mancunien n'a cependant pas eu l'apport offensif qu'il a habituellement avec les Red Devils, même s'il a davantage su s'entendre avec N'Zogbia qu'avec Valbuena.

• Abidal (6) : positionné dans l'axe, le Blaugrana a certes été solide dans ses duels. Rarement mis en difficulté, il a su maîtriser la fougue des attaquants polonais, même si leur maladresse l'a bien aidé.

• Kaboul (non noté) : l'ancien Auxerrois n'a pas vraiment eu l'occasion de se mettre en valeur ce soir. Bousculé dans les airs, auteur d'un dégagement dévissé qui a failli tromper Carrasso (22e), il a dû sortir avant la demi-heure de jeu à cause d'un adducteur douloureux. Remplacé par Rami (27e) (noté 6,5). Plus en vue que Kaboul, le futur Valencian a surtout été un renfort de poids dans le jeu aérien, que ce soit défensivement ou offensivement.

• Sagna (6) : offensivement parlant, le Gunner a bien tenté de combiner successivement avec N'Zogbia et Valbuena, mais à l'image d'Evra, il s'est davantage distingué dans ses tâches défensives. Pour preuve, c'est lui qui vient sauver deux fois Carrasso face à un Polonais et sur sa ligne en deuxième période. Offensivement, le fait d'avoir eu plus d'espaces au fil des minutes lui a permis de combiner davantage avec N'Zogbia. En revanche, il n'a pas été très précis avec ses centres.

• Martin (6,5) : propulsé au rang de star et comparé avec Zidane, le Sochalien a été moins spectaculaire qu'en Ukraine, mais il a livré un match de bonne facture. Très recherché par ses coéquipiers pour créer le décalage, il s'est rendu très disponible et précieux dans son jeu long. Propre dans ses transmissions, il s'est même permis de tenter un lob sur Szczesny.

• Diarra (5,5) : bien qu'il se soit montré engagé dans ses duels, le Bordelais a peiné pour contenir les vagues d'assauts polonaises. Remplacé par Diaby (45e) (noté 6,5). Le Gunner, souvent absent pour cause de blessure, a réalisé une entrée intéressante. Offensif et percutant dans l'axe, il est venu arracher un grand nombre de ballons pour apporter le danger devant la surface adverse.

• Cabaye (5,5) : le Lillois a failli être décisif dès la 5e minute lorsqu'il a trouvé Hoarau de la tête sur coup franc. Même s'il a tenté de combiner, il a manqué de percussion. Remplacé par M'Vila (45e) (noté 6,5). Le Rennais a, comme Diaby, apporté une touche plus technique à l'entrejeu. À l'aise lorsqu'il a fallu aérer le jeu avec des transversales.

• Valbuena (6) : installé sur le côté gauche en début de match, le Marseillais a très vite permuté avec N'Zogbia pour retrouver son flanc droit fétiche. Mais sans grande réussite. Son premier centre n'est intervenu qu'à la 12e minute et il a fallu attendre la 57e minute pour voir sa première frappe dangereuse. Mais après une première période où il a perdu beaucoup de ballons et eu peu d'impact sur la défense, Valbuena a su profiter des largesses défensives polonaises pour tenter plus de tirs comme un retourné ainsi qu'une frappe à bout portant. Remplacé par Malouda (73e).

• Hoarau (4,5) : s'il fallait noter le Parisien en tant que défenseur, il aurait peut-être été l'homme du match. Présent dans les duels aériens, prêt à se jeter pour contrer des frappes, le Francilien a évité à Carrasso de s'employer pour écarter le danger. Sauf que Hoarau est attaquant et qu'il doit marquer des buts. Hormis une tête dangereuse suite à un coup franc de Cabaye (5e), le Parisien n'a pas été plus brillant que ça. Attaquant nº 3 derrière Benzema et Gameiro, Hoarau n'a pas vraiment marqué des points. Il a d'ailleurs raté un face à face sur un caviar de Malouda (74e). Remplacé par Gameiro (78e).

• N'Zogbia (7) : voir ci-dessus.