Liga Portugal

La presse portugaise s’inquiète déjà pour le Benfica de José Mourinho

Pour sa grande première en championnat au Estadio da Luz, le Special One a vu Benfica concéder un match nul rageant face à Rio Ave (1-1). Un résultat qui n’est pas catastrophique, mais les médias s’inquiètent de voir un SLB aussi fébrile, même avec l’arrivée d’un coach comme José Mourinho.

Par Matthieu Margueritte
5 min.
José Mourinho sur le banc de Benfica @Maxppp

Hier soir, Benfica clôturait la 6e journée du championnat portugais en recevant Rio Ave. Une rencontre qui était annoncée comme une formalité pour l’équipe entraînée désormais par José Mourinho, Rio Ave pointant à la 16e place (sur 18) du classement. Malheureusement pour le Special One, rien ne s’est passé comme prévu. Après avoir battu la lanterne rouge AVS pour son premier match à la tête des Aguias, Mourinho a dû se contenter d’un piètre 1-1 à domicile après avoir encaissé le but égalisateur dans les arrêts de jeu du match. Une mauvaise opération pour le club lisboète. Au classement, Benfica (14 points) compte quatre unités de retard sur le leader, le FC Porto, et a manqué l’occasion de dépasser le Sporting CP (2e, 15 points).

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Mourinho s’en prend déjà aux arbitres

À trois jours de rencontrer son premier poursuivant, Gil Vicente (4e, 13 points), le SLB a de quoi être frustré. À l’issue du match, Mourinho a d’ailleurs fait du Mourinho en s’en prenant aux arbitres. « Première mi-temps, peu de choses. Deuxième mi-temps bonne, dans la mesure de nos limites. L’équipe est dominante, agressive, elle a eu des occasions, elle a toujours joué dans le camp adverse et de manière agressive. Les deux joueurs qui sont entrés ont donné un autre visage au match. Nous marquons un but, mais si c’est ça le nouveau football, où un but est invalidé parce qu’un petit doigt en touche un autre… Je n’aime pas ce football, mais si c’est le nouveau football, nous devons l’accepter comme tel », a-t-il déclaré, avant de s’en prendre à l’assistance vidéo.

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« Il marque un but et, si c’est ça le football moderne, parce que quelqu’un a marché sur un ballon ou tiré sur un maillot, je n’aime pas ça. Le protagoniste est finalement un homme qui était à la Cidade do Futebol et qui appelait l’arbitre pour voir ce que nous avions tous vu, et un arbitre sans personnalité qui suit les instructions de la VAR. Quand j’ai vu son appel, j’ai su que ce serait refusé. Nous avons tout fait pour entrer dans la surface, mais nous ne sommes pas une équipe avec une forte présence dans la surface. Nous avons essayé d’autres stratégies, nous y sommes parvenus, nous avons marqué un beau but, puis un résultat injuste. Mais le football ne tolère pas ce genre de résultat. » Face à ces réactions, la presse portugaise n’a pas franchement voulu donner raison à Mourinho. Pour rappel, le Special One a surtout été considéré comme un dernier coup de poker du président Rui Costa avant les prochaines élections présidentielles. Aucun traitement de faveur n’a donc été accordé à l’ex-coach de Chelsea.

«José Mourinho : la lune de miel s’est terminée prématurément»

« Une première de Mourinho au Estadio da Luz avec très peu d’éclats », écrit O Jogo. « C’est moche de pointer les autres du doigt. Benfica se plaint de l’arbitrage, mais aurait dû faire davantage pour renverser la situation », souligne de son côté Record. Enfin, le troisième gros quotidien sportif, A Bola n’a pas épargné lui non plus le nouvel homme fort des Aguias. « José Mourinho : la lune de miel s’est terminée prématurément. Il n’est pas facile pour un entraîneur de faire bouger les choses. Qu’il s’agisse de José Mourinho, Pep Guardiola, Carlo Ancelotti ou Jürgen Klopp. Et Mourinho le savait, même s’il n’aimait pas les défis au cours de sa brillante carrière. Il a fait un départ canon en dehors du terrain, captivant les supporters de Benfica lors de ses conférences de presse de présentation. C’était crucial après des mois où Bruno Lage était loin d’être un choix consensuel, mais c’est lui-même qui a rapidement voulu mettre les choses au clair et se concentrer sur l’essentiel : retrouver l’identité perdue d’une équipe qui, sous son prédécesseur, s’était habituée à jouer avec parcimonie », écrit le journal, avant de dresser un constat inquiétant sur le niveau des Aguias.

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« Le match à Vila das Aves (contre AVS) n’a pas été très rassasiant ; la première mi-temps a été presque déprimante, et Mourinho a été mis à contribution à la pause. Une équipe différente a fait son apparition en seconde période et, face à l’un des candidats à la relégation, le problème a été résolu. Hier, à la Luz, le même scénario s’est répété, révélant le manque d’identité qui manque à Benfica, et dont font preuve le FC Porto et le Sporting, par exemple : en championnat portugais, commencer les matchs lentement, en croyant qu’un but viendra, invite les adversaires à prendre confiance. Cette léthargie affichée par les Encarnados n’est pas aidée par les adaptations constantes, qui, en elles-mêmes, révèlent un effectif déséquilibré et peu profond, notamment en attaque, où le manque de créativité est criant. Après avoir dépensé plus de 100 millions d’euros sur le marché des transferts, Aursnes, le pompier de service, a une fois de plus terminé un match au poste d’arrière gauche, comme aux pires jours de Roger Schmidt avec Obrador sur le banc ! (…) Difficile de prédire l’avenir, mais il est facile de se souvenir du passé, et le José Mourinho d’antan n’aurait pas laissé Rio Ave égaliser après avoir ouvert le score à la 86e minute. Le derby au Dragão approche à grands pas, le FC Porto de Farioli se porte bien et fait ses preuves, et Benfica risque de le laisser à sept points. Et les élections (présidentielles du SLB) ont lieu dans un mois… » 6 jours seulement après le retour officiel de José Mourinho au Portugal, la presse locale tire déj la sonnette d’alarme.

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