OL : le traitement de Fabio Grosso enflamme l’Italie

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Fabio Grosso   @Maxppp

Remercié par l’Olympique Lyonnais hier, Fabio Grosso n’a pas fait long feu sur le banc rhodanien. En Italie, son éviction a fait réagir.

Ciao Fabio ! Jeudi, l’Olympique Lyonnais a annoncé la fin de sa collaboration avec Fabio Grosso. L’histoire avait pourtant tout pour être belle. Quatorze ans après son départ en tant que joueur, l’Italien, devenu entraîneur, avait été choisi pour venir jouer les pompiers de service et aider les Gones à se relancer. Une première grande expérience au plus haut niveau pour celui qui avait connu des débuts convaincants en Serie B à Frosinone. Mais la magie n’a pas opéré. Après un peu plus de deux mois et sept rencontres sur le banc olympien (1 victoire, 2 nuls et 4 défaites), le champion du monde 2006 a été remercié. Il a payé ses mauvais résultats, mais aussi ses choix parfois très surprenant et ses relations compliquées avec certains éléments du groupe. Une issue inéluctable pour de nombreux observateurs et médias français.

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De l’autre côté des Alpes, le départ de Grosso n’est pas passé inaperçu non plus. En effet, les principaux médias sportifs ont évoqué la fin de son aventure lyonnaise comme Il Corriere dello Sport. «L’aventure de Grosso à Lyon est terminée», a titré la publication transalpine avant d’ajouter : «l’ancien champion du monde italien 2006 avait été appelé sur le banc lyonnais en septembre pour remplacer Laurent Blanc mais la dernière série de résultats négatifs - une énième défaite dimanche, 2-0 contre Lille - a précipité la situation. L’expérience de Fabio Grosso se termine sur un bilan bien maigre : 1 victoire, 3 nuls et 4 défaites. Le moment le plus dramatique a été l’attaque du bus de Lyon par des supporters marseillais le 29 octobre, qui a entraîné une blessure au visage de Grosso et l’annulation du match.»

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Le coach italien défendu

De son côté, la Gazzetta dello Sport a tenté de défendre un peu plus le coach de 46 ans, sans forcément tout lui pardonner. «Le bilan depuis le 16 septembre n’a pas été positif pour Grosso, même si sept matchs ne suffisent pas pour exprimer un avis équilibré sur son travail. Aussi parce que l’Italien avait relevé le défi de remettre sur les rails un groupe désorganisé par une préparation estivale, miné par les incertitudes du marché et des perspectives, son prédécesseur Blanc étant mécontent du mercato. Bref, un climat délétère où Grosso est arrivé pour tenter de transmettre son enthousiasme et ses idées de jeu, après l’année positive à Frosinone, qu’il a mené en Serie A. Et au lieu de cela, après la première défaite contre Brest (1-0), les choses est allé de mal en pis.»

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La publication au papier rose a ajouté ensuite : «l’Italien a demandé une flexibilité tactique et une disponibilité maximale (face au LOSC). Les changements tactiques au cours du match ont rendu encore plus fragile une équipe, également minée par des tensions internes, entre l’ancienne garde et la nouvelle génération. Le cas de Cherki est emblématique, un talentueux jeune de 20 ans qui a été immédiatement titillé par Grosso pour mettre un plus grand engagement, à l’entraînement et éventuellement sur le terrain. Au lieu de cela, le jeune meneur de jeu, qui représente une valeur marchande importante pour un club aux prises avec une profonde crise financière, a sombré dans l’anonymat. Grosso doit alors gérer le mécontentement des sénateurs, de Lovren à Tagliafico, en passant par Tolisso. Et même le capitaine Lacazette, deuxième meilleur buteur de la saison dernière en L1, a finalement été dépassé par les événements, incapable de faire sortir le groupe du gué.»

Il n’est pas l’unique responsable

La GdS a terminé sa plaidoirie en rappelant que Grosso «a risqué de perdre un œil, mais a continué à travailler pour tenter de remettre sur orbite le club où il a joué entre 2007 et 2009.» En effet, on ne peut pas lui enlever le fait qu’il était très investi et prêt à tout pour aider l’OL. Tuttosport a également commenté le cas Grosso. Le média italien a évoqué évidemment les mauvais résultats qui ont précipité sa chute. Mais pas seulement. Tuttosport a parlé du communiqué des Gones où il est écrit : «l’Olympique Lyonnais remercie Fabio Grosso et ses adjoints pour leur implication et leur professionnalisme.» Pour le média italien, le coach et son staff sont "disculpés". Il s’agit surtout d’une formule de politesse comme on peut en lire dans tous les communiqués du genre.

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Tuttosport a ensuite précisé : «Fabio Grosso a passé deux mois plutôt tourmentés sur le banc lyonnais. Il y a d’abord eu l’attentat de Marseille où l’entraîneur italien a reçu douze points de suture au risque de perdre un œil, puis les nombreux malentendus avec le vestiaire : de Tagliafico et Cherki jusqu’au cas Lacazette, où le capitaine a d’abord été publiquement critiqué puis titularisé mais remplacé à la pause du dernier match de championnat.» Plus que des malentendus, on peut parler de tensions. D’ailleurs, comme expliqué sur notre site, certains joueurs lyonnais étaient soulagés après l’annonce de son départ. Sans parler d’injustice, puisque ses mauvais résultats ont été pointés du doigt, Fabio Grosso a trouvé quelques soutiens en Italie. Un pays où il pourra certainement relever un nouveau challenge après son retour contrarié à Lyon.

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