Ajaccio-PSG : les notes du match

Prêt pour la saison, le PSG ? Ce qu'affirmait avec force Ancelotti avant le premier match le week-end dernier n'est toujours pas crédible après la seconde journée de Ligue 1. Les joueurs d'Ajaccio étaient aux premières loges pour en témoigner, le PSG n'est pas encore un ogre ni même un chien méchant. Cela reste pour l'instant une somme d'individualités au-dessus de la moyenne. Avec de l'envie, du culot et une grande concentration, les Corses ont éteint sans grande difficulté apparente le PSG au cours d'une première période assez consternante. Quelques moments chauds sur la cage de Sirigu pour l'ACA et une énorme occasion vendangée par Ménez, voilà le bilan des 45 premières minutes.

La seconde période partait sur de meilleures bases, avec un PSG plus volontaire mais vite refroidi par un poteau d'Eduardo, conséquence d'une erreur de relance de Sakho, puis par l'expulsion de Lavezzi, qui n'a pas encore apporté grand-chose à son nouveau club en deux rencontres. Quoique... Suite à l'expulsion de l'Argentin et l'entrée de Gameiro, le PSG s'est montré plus tranchant et a parfois su se montrer dangereux sans jamais réellement affoler Ochoa. Ajaccio, de son côté, se faisait un point d'honneur à ne pas craquer. Au final, le match nul et vierge est un résultat logique au vu de la prestation des deux équipes, mais c'est bien Ajaccio qui pourra s'en féliciter. Le PSG, lui, n'a pris que deux points et affiché ses faiblesses avant d'affronter Bordeaux puis Lille...

L'homme du match : Blaise Matuidi (7) : avec Nenê, ce fut le seul à sortir du lot côté parisien ce soir. Déjà très en jambes lors de son entrée en jeu la semaine dernière face à Lorient, il a démontré à quel point il était important en l’absence de Motta et Sissoko. Des jambes de feu et une intelligence dans le remplacement, voilà le cocktail qui a permis au PSG d’assurer une bonne couverture de terrain devant la défense. Il mérite sa place dans le onze de départ.

AC Ajaccio :

Ochoa (7) : malgré une prestation parisienne relativement insipide, le gardien mexicain a tenu la baraque et repoussé les rares tentatives franciliennes. Un arrêt réflexe incroyable à bout pourtant face à Ménez (27e), une bonne sortie devant Chantôme à la réception d'un centre de Nene, un dégagement des poings sur un centre de Chantôme (43e) et enfin un bon arrêt sur un tir puissant de Gameiro (77e). Irréprochable.

Diawara (6) : grosse activité du latéral droit ajaccien qui a arpenté son côté droit avec conviction pour apporter le surnombre, centrer et offrir des solutions à ses partenaires. Averti pour une main volontaire (18e).

Medjani (7) : grosses prestation du défenseur algérien qui a tenu sa défense de main de maître. De bons jaillissements, souverain de la tête, solide dans ses interventions, il a aussi multiplié les petites fautes pour ralentir le jeu adverse avec intelligence. Blessé il est remplacé par Maire (77e).

Poulard (6) : solide dans l'ensemble, il s'est distingué par quelques bonnes interventions et des retours plein d'à propos. Averti pour une faute sur Ménez qui filait au but (36e).

Bouhours (5) : bonne présence défensive dans son couloir gauche mais un apport offensif quasi-nul avec très peu de montées et donc peu de solutions offertes à ses partenaires pour créer le surnombre dans le camp parisien.

Pierazzi (4) : il a souffert de la comparaison avec Faty. En sentinelle devant la défense, il n'a pas vraiment pesé sur le jeu de son équipe, a perdu beaucoup de ballons et peiné à remporter ses duels.

Faty (6,5) : certainement le meilleur Ajaccien sur la pelouse de François-Coty avec une grosse activité et une présence de tous les instants au milieu de terrain. Les meilleures occasions de son équipe sont à mettre à son actif avec une frappe trop enlevée d'entrée de match (2e), une tête au-dessus sur corner (10e) et une frappe à l'entrée de la surface facilement captée par Sirigu (34e). Moins en vue en deuxième période.

Cavalli (6) : très actif, le petit milieu de terrain corse a fait valoir sa belle vision en orientant à merveille le jeu de son équipe grâce à son pied gauche. Une précision diabolique sur coups de pieds arrêtés, des ballons grattés dans les pieds adverses et une belle agressivité. On peut déplorer encore une fois sa propension à plonger et à provoquer verbalement ses adversaires qui lui a d'ailleurs valu un avertissement pour un accrochage avec Clément Chantôme (55e). Remplacé par Lasne (81e).

André (4) : peut-être le joueur offensif le moins en vue côté ajaccien. On l'a très peu vu, si ce n'est sur une frappe trop enlevée qui a fini dans les tribunes du stade François-Coty. Remplacé par Belghazouani (75e)

Diarra (5) : une bonne reprise d'entrée de match contrée par Sirigu (9e), plus discret offensivement par la suite mais quelques bons replis défensifs qui ont contribué à soulager son équipe.

Eduardo (4) : excentré côté droit, il s'est montré plutôt discret et a eu du mal à faire la différence jusqu'à cette superbe frappe croisée repoussée par Sirigu sur son poteau (53e).

PSG :

Sirigu (6) : pas grand-chose à faire mais très vigilant et il a bien fait. Bien sorti face à Diarra (9e), il s'est surtout distingué en touchant du bout des doigts la frappe d'Eduardo qui a finalement fini sa course sur le poteau (53e). Moins serein dans les airs où il capte rarement les ballons.

Maxwell (5) : assez neutre. Défensivement, il n'a pas eu de problème à contrôler André et a été plus mis en difficulté par les mauvais replacements de Pastore sur les montées de Diawara, le latéral adverse. Offensivement, il a apporté trop peu alors qu'il s'agit normalement de son point fort.

Sakho (5,5) : auteur de 50 premières minutes impeccables avec des interventions franches et propres, il a failli tout gâcher avec une mauvaise relance qui a abouti au poteau d'Eduardo. Il doit progresser dans la relance sous peine d'être bientôt mis de côté au profit de Thiago Silva.

Alex (5) : plus serein que le week-end dernier mais il n'a que peu de marge. Souvent à la limite, il défend souvent en taclant, handicapé par sa lenteur sur les interventions. Face à Eduardo, cela aura suffi.

Jallet (5,5) : une première période compliquée sur le plan technique avec beaucoup d'imprécisions dans ses transmissions et des contrôles ratés. Il s'est bien repris en seconde période mais ce n'est pas encore le meilleur Jallet que l'on voit en ce début de saison.

Matuidi (7) : lire ci-dessus.

Chantôme (5,5) : une grosse activité sur le côté droit du milieu de terrain. S'il a manqué de précision, il aura eu le mérite de se battre et d'être présent dans les duels. Mais il reste parfois trop brouillon.

Pastore (4) : quel drôle de joueur ! Il est capable de rater deux passes latérales consécutives à 3 mètres avant de réussir une ouverture de 40 mètres... Reculé à un poste de milieu relayeur, il touche énormément de ballons mais il peine à avoir une réelle influence, étant trop éloigné de la zone de vérité. Quant à la récupération du cuir, s'il fait quelques efforts, ce n'est clairement pas sa tasse de thé et il a trop souvent rechigné à suivre les montées de Diawara sur son aile, laissant Maxwell livré à lui-même. Auteur d'une bonne préparation physique, il doit désormais prouver qu'il peut s'installer définitivement à ce poste. Ce n'est pas gagné. Remplacé à la 90e par Hoarau.

Nenê (7) : le seul avec Matuidi à avoir évolué à son véritable niveau, finalement pas un mince exploit. Il a surnagé offensivement, en offrant toujours de bonnes solutions au porteur du ballon et se montrant très collectif, ce qui n'est pas toujours le cas. Il aurait dû être crédité d'une passe décisive si Ménez avait converti son centre parfait (27e). Juste techniquement et bizarrement remplacé à la 74e minute par Verratti, dont le premier fait d'armes aura été de contrer du talon une frappe de Cavalli qui filait au but. Il aura montré aussi ses qualités techniques sur un ou deux dribbles de grande qualité.

Ménez (4) : il n'est pas encore à 100 % physiquement et cela se voit dans ses prises de balle et ses accélérations. Il n'a quasiment jamais réussi à éliminer son adversaire direct et a surtout manqué la plus grosse occasion, à deux mètres du but suite à un excellent service de Nenê (27e). Remplacé à la 65e minute par Gameiro, auteur d'une bonne entrée, mais qui n'a pu faire mieux que Ménez.

Lavezzi (3) : pour ceux qui ne le connaissent pas, il s'est offert une très mauvaise publicité ce soir. Une première période d'une tristesse infinie, à l'image de son équipe, où il n'a jamais provoqué et rarement proposé d'appels de qualité. Il semblait beaucoup mieux parti en seconde période avant d'exprimer sa frustration de la pire des manières en allant au contact sur André les deux pieds décollés. Rouge direct après 59 minutes de jeu et un apport offensif toujours incertain après deux matches.