Le Havre croit plus que jamais en sa survie !

Par Josué Cassé
7 min.
André Ayew au HAC @Maxppp

Accroché (3-3) dans les ultimes secondes par le Paris Saint-Germain lors de la 31e journée de Ligue 1, Le Havre est passé tout proche de l’exploit en terres parisiennes. Un scénario frustrant qui n’entame cependant pas la motivation des Ciel et Marine, plus que jamais déterminés à l’idée de se maintenir dans l’élite du football français.

Un point aussi précieux dans la course au maintien que frustrant au regard du scénario. Voici le bilan contrasté tiré par Le Havre, désormais 15e de Ligue 1, au sortir de la 31e journée. Sur la pelouse du Parc des Princes, le promu havrais est pourtant passé tout proche de l’exploit face au Paris Saint-Germain. Portés par des réalisations de Christopher Opéri, auteur d’une belle frappe croisée (19e), André Ayew, décisif pour ses retrouvailles avec l’enceinte parisienne (38e) et Abdoulaye Touré, buteur sur penalty (61e), les Normands pensaient infliger la deuxième défaite de la saison aux Rouge et Bleu. Oui mais voilà, malgré deux buts d’avance à un quart d’heure du terme, les Ciel et Marine ont finalement cédé face au nouveau récital de Gonaçalo Ramos, passeur et buteur lors de son entrée en jeu. Un match nul amer au terme d’une rencontre presque parfaite. Après huit défaites lors des dix précédentes journées, synonyme de position de barragiste pour la première fois de la saison, le HAC avait d’ailleurs décidé de changer ses plans pour ce déplacement de gala.

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Un plan presque parfait…

Dès lors, Luka Elsner alignait un 5-2-3 en bloc bas et décidait surtout de se passer des services de Mohamed Bayo et Daler Kuzyaev, les deux plus gros salaires de l’effectif, Étienne Youté Kinkoué, titulaire lors de 18 des 19 derniers matches, ou encore Yassine Kechta, aligné lors des quatre derniers. Des choix forts qui s’avéraient rapidement payants. Portés par ses 1000 supporters et sous les yeux du propriétaire Vincent Volpe, le HAC résistait parfaitement face à des Parisiens, certes, peu inspirés sur le plan offensif. Rigoureux défensivement et globalement repliés, les coéquipiers d’Emmanuel Sabbi profitaient alors de certaines pertes de balle pour mieux piquer. Sur l’ouverture du score, le club doyen s’offrait même un bijou collectif. Après une touche située à proximité de la ligne médiane, et au terme d’une superbe action impliquant huit joueurs, Opéri refroidissait une première fois le Parc. Une séquence prouvant toutes les qualités de l’effectif normand et répétée sur le deuxième but signé Ayew qui trompait Navas après avoir été décalé par une talonnade subtile de Nego.

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Souvent critiqué pour son manque de réussite face au but adverse, le HAC - qui n’avait plus marqué au moins deux buts depuis la 19e journée et un 3-3 à Lorient - se montrait cette fois-ci glaçant de réalisme (6 tirs, 4 cadrés, 3 buts). Un sang-froid finalement insuffisant… Sous pression et impuissant face à l’impact de Gonçalo Ramos lors de son apparition sur la pelouse, le club normand rendait, coup sur coup, les armes dans le dernier quart d’heure. De quoi nourrir d’immenses regrets. «Se dire qu’on part du PSG avec des regrets, c’est une sacrée histoire (…) on doit s’en vouloir. Je suis satisfait dans le jeu produit, dans la solidarité, mais la manière dont on encaisse le deuxième but, ça nous casse la dynamique. De cette manière là, c’est forcément rageant. Ce sont des regrets. Le PSG, c’est une équipe qui est prête depuis le début de la saison pour ces demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui donne encore plus d’ampleur à notre prestation», déclarait notamment Luka Elsner au coup de sifflet final.

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Une frustration logiquement partagée par l’ensemble du vestiaire havrais. «C’est rageant, on est venu avec une idée de jeu, on a bien mis en place ce qu’on voulait faire, on a été efficace sur nos occasions. Réussir à mettre trois buts au Parc et avoir des regrets, c’est dur à accepter», lançait de son côté André Ayew au micro de Canal + avant d’axer son discours sur les enseignements positifs de ce scénario. «Il faut regarder le positif, c’est de bonne augure pour la suite, on est encore dans cette guerre, on va aller jusqu’au bout pour maintenir le club en Ligue 1. Ca reste le PSG, une grosse équipe, ils ont fait les changements, ils ont mis la pression, on a tenu, c’est à nous d’utiliser ça pour faire un gros match le weekend prochain, ce qui nous attend à domicile c’est fort, on doit se préparer pour ça». Plus que jamais ambitieux, l’ancien Marseillais, qui ne cachait pas non plus sa joie d’avoir été décisif face au rival parisien, renouvelait d’ailleurs sa détermination lors de son passage en zone mixte.

Le vestiaire du HAC ne baisse pas les bras

«On a montré qu’on peut venir marquer 3 buts au Parc, maintenant on doit continuer dans cet état d’esprit, continuer à bosser et bien se préparer pour le week-end prochain parce que ça va être très compliqué et on doit tout faire pour garder ce club mythique en Ligue 1. On était à deux, peut-être à quatre minutes de créer l’exploit. C’est le football. On repart d’ici avec un point, ils ne sont pas champions ici devant nous, devant moi, un Marseillais, voilà je suis content. C’est une très grosse équipe, on comprend pourquoi ils sont en demi-finale de la Ligue des Champions, quand ils font des changements, c’est encore plus compliqué on dirait. On a fait un gros match et je pense qu’il ne faut pas que ce soit quelque chose qui nous fasse avoir la grosse tête ou quoi que ce soit mais au contraire mettre le bleu de chauffe et comprendre qu’on doit faire beaucoup d’efforts, pas moins que ce qu’on a fait aujourd’hui si on veut garder ce club en L1». Un sentiment partagé également présent dans le discours de Loïc Nego, venu rendre visite aux journalistes après sa très belle performance dans son couloir droit.

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«Bien sûr, arriver au temps additionnel avec cet avantage et finir le match et repartir avec un point, c’est vrai que c’est frustrant mais c’est Paris en face. On était préparés à ce qu’ils aient le ballon pendant une partie du match, on a joué nos coups à fonds, on a mis 3 buts mais voilà on ne peut pas avoir plus que de la frustration parce qu’on sait que Paris était capable à tout moment de même nous en mettre 4 donc voilà on repart avec un point mais on a ce petit truc qui fait qu’on sait qu’on aurait pu repartir avec les 3 points. On va se battre jusqu’au bout. Je pense que ça va nous permettre d’engranger de la confiance parce que partir d’ici avec un point ce n’est pas donné à tout le monde. On va bien préparer le match face à Strasbourg la semaine prochaine parce que ça va être une rencontre ô combien importante pour cette course au maintien». Questionné à son tour sur la tournure des événements, Christopher Opéri, premier buteur de la soirée, se montrait lui aussi mitigé.

Le classement de la Ligue 1

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
15 Le Havre Le Havre 32 33 -10 7 11 15 33 43
16 Metz Metz 29 33 -21 8 5 20 35 56
17 Lorient Lorient 26 33 -28 6 8 19 38 66
18 Clermont Clermont 25 33 -29 5 10 18 26 55
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Contre les très grandes équipes, il faut rester concentré 90 minutes, ce qu’on n’a pas fait malheureusement mais on peut être fier de notre match et du point pris qui va compter en fin de saison. On a mis quelque chose en place et ça été efficace, il faut se concentrer sur Strasbourg à la maison, ça va être un match important. On a un groupe costaud, on veut obtenir le maintien et on va tout faire pour atteindre l’objectif du club. Oui, c’était frustrant parce qu’on était proche des trois points mais on ne va pas cracher dessus, c’était un match dur au Parc. Amer après ce scénario, le HAC - qui a provisoirement laissé la place de barragiste à Metz à la différence de buts (-11 contre -18) tout en prenant trois points d’avance sur le premier relégable, Lorient - veut désormais se servir de cette prestation encourageante pour aller chercher le maintien face à Strasbourg, Nice puis Marseille, lors de l’ultime journée. Le sprint final est plus que jamais lancé…

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