Ligue des Nations : le véritable tour de force de Louis van Gaal avec les Pays-Bas

Par Aurélien Macedo
4 min.
Louis van Gaal en pleine dédicace lors de la sortie de son autobiographie en 2020 @Maxppp

Revenu à la tête de la sélection néerlandaise après une retraite de près de 5 ans suite au fiasco de l'Euro 2020, Louis van Gaal est en passe de réussir son pari. Qualifiant les Oranjes pour la Coupe du monde 2022 et prêt à porter l'équipe vers les sommets au Qatar, le coach de 71 ans a permis à son équipe de briller en Ligue des Nations. Première devant la Belgique, la sélection néerlandaise lorgne le Final Four et s'avance sûre de ses forces.

«J’ai lu une déclaration du pire entraîneur de l’histoire de la Premier League, Frank de Boer, qui a dit que ce n’était pas bon pour Rashford d’avoir un coach comme moi. S’il était entraîné par Frank, il apprendrait à perdre parce qu’il perd tous ses matchs» lâchait en 2018 José Mourinho alors coach de Manchester United au moment d'évoquer Frank de Boer qui était alors coach de Crystal Palace. Arrivé à la tête de la sélection néerlandaise en septembre 2020 afin de compenser un départ de Ronald Koeman vers le FC Barcelone alors que ce dernier avait remis les Pays-Bas en ordre de marche, Frank de Boer a connu un fiasco en se faisant éliminer en huitièmes de finale de l'Euro par la Tchéquie (2-0). Un véritable coup d'arrêt dans la mécanique des Oranjes qui ont su revenir aux fondamentaux afin de retrouver une compétitivité. C'est pour cela que Louis van Gaal a été sorti de la retraite lui qui n'avait plus coaché de manière officielle depuis le 23 mai 2016 et son départ de Manchester United.

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Passé à la tête des Oranjes entre 2000 et 2001 puis entre 2012 et 2014, Louis van Gaal a manqué de qualifier sa sélection à la Coupe du monde 2002 lors de son premier passage et a terminé 3e du Mondial 2014 sur son second mandat. En fonction depuis le 4 août 2021, on peut déjà dire que son bilan se rapproche plus de son deuxième expérience avec la sélection. Pourtant contesté à sa venue, le technicien passé par l'AZ Alkmaar et le Bayern Munich n'a pas hésité à faire des choix forts comme se passer de Matthijs de Ligt quand il estimait qu'il n'était pas assez régulier à la Juventus : «pourquoi De Ligt a-t-il toujours commencé avant et maintenant il ne le fait plus ? Eh bien, parce que je n'étais pas l'entraîneur à l'époque.» Ne faisant pas dans les sentiments et réalisant des choix forts, il a notamment décidé de ne pas convoquer Ryan Gravenberch (finalement de retour suite aux blessures de Frenkie de Jong et Maarten de Roon) car ce dernier ne jouait pas assez au Bayern Munich sur ce début de saison.

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Un climat de confiance

Remettant de l'ambition dans son équipe et dans le jeu, il a connu 10 victoires et 4 nuls sur son début de mandat sans jamais perdre. Qualifiés pour la Coupe du monde 2022, les Pays-Bas sont en tête de leur groupe de Ligue des Nations avant le dernier match contre les Belges avec trois points d'avance sur les Diables de Rouges qu'ils ont battus 4-1 à Bruxelles. Ce dimanche, il faudra donc éviter une défaite de trois buts d'écarts avec au moins 4 buts inscrits (4-1, 5-2, 6-3 ...) ou alors un écart de quatre buts. Une situation très favorable pour les Oranjes qui sont quasiment qualifiés pour le Final Four de la compétition. Une belle réussite qui ne doit pas occulter les travaux restants. Titularisant Remko Pasveer (38 ans, Ajax) contre la Pologne (2-0) lors du dernier match, Louis van Gaal a utilisé Mark Flekken (29 ans, Fribourg), Jasper Cillessen (33 ans, NEC Nimègue) ou encore Justin Bijlow (24 ans, Feyenoord) lors de son mandat.

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Instable, ce poste n'a pas aidé la défense puisque 10 buts ont encaissés en 14 matches depuis l'arrivée de Louis van Gaal pour 6 matches de rang avec au moins un but concédé (0 clean-sheet en 2022). La prestation face à la Pologne a rassuré le technicien de 71 ans sur la solidité de son équipe : «le développement le plus important pour nous doit avoir lieu lorsque l'adversaire est en possession du ballon. Avant le match, j'ai exigé qu'on garde le "clean-sheet" pour une fois. Nous avons maintenant tenu jusqu'au bout en mettant la pression sur le ballon pendant 90 minutes. Et nous avons subi très peu, alors qu'il y avait un attaquant fantastique sur le terrain (Robert Lewandowski ndlr).» De bon augure à moins de deux mois de la Coupe du monde 2022 et ce qui a le don de rassurer la presse nationale.

De Telegraaf s'est notamment montré très élogieux envers Louis van Gaal : «Louis obtient une note élevée, un 8. Il vient de très bien représenter l'équipe nationale néerlandaise. [...] Il est maintenant en train de gagner en Ligue des Nations et si vous êtes numéro 1 dans le groupe, vous vous débrouillez très bien. Alors chapeau à Louis. Ensuite, vous pourrez vous plaindre de lui plus tard. Si les choses ne vont pas bien, il peut recevoir des critiques. Mais une fois qu'il a les choses sur la bonne voie, vous devez lui donner un coup de pouce.» Le principal intéressé lui n'y va pas par quatre chemins et vise clairement le titre au Qatar depuis le jour de son arrivée à la tête de la sélection : «mon objectif personnel est de devenir champion du monde et je veux le transmettre à mes joueurs [...] Je ne le fais pas pour moi, mais je le fais pour aider le football néerlandais. J'ai toujours tout fait pour aider le football néerlandais.» Pour ce qui ressemble à sa dernière danse, le Pélican est en train de livrer un travail majestueux. Premiers éléments de réponse ce dimanche contre la Belgique avant un Mondial 2022 qui s'annonce fort prometteur pour les Oranjes.

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