Le revanchard Benjamin Mendy lâche toutes ses vérités
Libre après son passage express au FC Zürich, Benjamin Mendy a posé ses valises en Pologne, au Pogoń Szczecin. Discret depuis son arrivée, le Français est sorti du silence pour évoquer ses premiers mois dans ce championnat qui le surprend, ainsi que son avenir.
Benjamin Mendy a pris tout le monde par surprise. Sans club depuis la fin de son aventure au FC Zürich, où il n’a pas réussi à se relancer, le Français de 31 ans était en quête d’un nouveau challenge. Le 16 septembre, la presse polonaise a annoncé son arrivée imminente au Pogoń Szczecin. Le lendemain, le club a officialisé sa signature par le biais d’un communiqué de presse. «Benjamin Mendy rejoint le Pogoń Szczecin ! Le vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France a signé un contrat d’un an avec notre club, avec une option de prolongation de douze mois. Il rejoint le club poméranien en tant qu’agent libre.» Sa venue a fait parler. Certains se sont réjouis de la signature du champion du monde 2018, passé notamment par Manchester City. D’autres étaient sceptiques concernant son niveau de jeu et son état physique.
Une recrue qui fait parler
Très heureux de découvrir ce nouveau championnat, l’ancien joueur de l’OM et de l’AS Monaco devait avant tout se retaper physiquement. La saison dernière, il avait participé à 8 matches toutes compétitions confondues avec le FCZ (1 assist, 352 minutes). Son dernier match remontait d’ailleurs au 12 avril 2025. Il avait joué 36 minutes face à Bâle. Après presque 5 mois sans jouer, le natif de Longjumeau a donc travaillé physiquement. Annoncé dans le groupe pour jouer avec la réserve au début du mois de novembre, il a finalement été intégré dans celui de l’équipe fanion face au Wisla Plock le 2 novembre. Il est resté sur le banc sans entrer en jeu. Quelques jours plus tard, le 9 novembre, il a disputé ses premières minutes de la saison lors de la défaite 2 à 1 face au Jagiellonia Białystok. Remplaçant, Mendy a joué 5 minutes.
Une première étape importante pour le joueur, dont le cas pose toujours question en Pologne. Beaucoup se demandent ce qu’il a dans le ventre puisqu’ils n’ont pas eu vraiment l’occasion de le juger. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne laisse pas indifférent comme l’explique Goal en Pologne : «c’est l’un des transferts les plus inattendus de l’histoire de l’Ekstraklasa. Benjamin Mendy, ancien joueur de Manchester City et champion du monde avec la France, a rejoint Pogoń (…) Il est seulement le deuxième champion du monde, après Lukas Podolski, à rejoindre l’Ekstraklasa. Mendy fut un temps le meilleur défenseur du monde, et Manchester City avait déboursé la somme astronomique de 57,5 M€ pour s’attacher ses services à l’AS Monaco, un record pour un défenseur à l’époque. Sa carrière a connu des hauts et des bas.» Mais il s’est accroché.
Mendy évoque son choix
Discret, le joueur de 31 ans, qui ne s’était exprimé que sur le site officiel de son club lors de son arrivée, a donné sa première interview à Goal. Il a évoqué sa décision de rejoindre le club polonais. «Je tiens tout d’abord à remercier la direction du Pogoń pour l’intérêt qu’elle m’a porté et, par conséquent, pour m’avoir permis de poursuivre ma carrière dans d’excellentes conditions. J’ai déjà évoqué l’ambiance et les supporters. Cependant, l’approche pertinente de la direction du Pogoń a également joué un rôle primordial (…) Il était primordial pour moi d’avoir le temps de retrouver la forme. Je ne voulais pas avoir à jouer immédiatement après avoir signé le contrat. Je ne voulais pas me retrouver sur le terrain sans être préparé, juste pour jouer. Cela n’aurait été bon pour personne. Ni pour moi, ni pour le club.»
Il poursuit : «à Pogoń, j’ai bénéficié d’une compréhension totale de ma situation. Non seulement le club a accepté d’attendre patiemment mon retour en forme, mais il a également mis en place un excellent plan d’entraînement. De ce point de vue, Pogoń est également au top niveau en matière de spécialistes. Par ailleurs, le défi est de taille, notamment celui de remporter un trophée… Mais cela a aussi pesé dans ma décision. C’est un défi formidable de contribuer à une première victoire, une victoire historique. Et je pense que Pogoń est en bonne voie d’y parvenir. Ils ont récemment atteint la finale de la Coupe de Pologne à deux reprises, donc je pense qu’ils sont sur la bonne voie. Et je ferai tout mon possible pour les aider à y arriver». Il se sait aussi très attendu, mais il a préféré prendre son temps.
Des débuts retardés
«J’ai rejoint l’Olympique de Marseille jeune. Et tout le monde sait quel genre de club c’est, la pression qui y règne, etc… J’ai appris à vivre avec cette pression tout au long de ma carrière. Disons que si vous êtes bon, ça ne dérange pas. Mais si vous ne l’êtes pas… ça pourrait vous tuer (…) J’étais satisfait de la rapidité de ma convalescence. Physiquement, je me sentais bien. En général, aucun joueur ne vous dira qu’il ne veut pas jouer. La décision revenait à l’entraîneur. Il est vrai aussi qu’aucun entraînement, ni match amical, ne peut remplacer un match officiel. Surtout pas à ce rythme-là, etc. Il valait mieux attendre que de revenir trop tôt et de mettre fin prématurément à la saison. L’idée était d’être prêt le moment venu. Concernant ma décision de rejoindre Pogoń, j’ai contacté Kamil (Grosicki) juste avant de signer. Je lui ai posé deux ou trois questions supplémentaires.»
Il en dit plus sur leurs échanges, puisqu’ils n’avaient jamais joué ensemble. «Je me souvenais de lui en Ligue 1. Il était déjà très dangereux à l’époque. À Rennes, il donnait du fil à retordre à ses adversaires. Quant à nos contacts ? Il a joué avec Kamil Glik en équipe nationale polonaise, et j’ai joué avec Glik à Monaco. Retrouver les coordonnées de Grosicki n’a donc pas été difficile. C’est un grand joueur, un grand leader. C’est un plaisir de le regarder dans les yeux avant un match, car on peut y lire la flamme de la victoire pour son club.» Un club que Benjamin Mendy découvre, tout comme le championnat. «Franchement, je ne m’y attendais pas ! Le championnat est très physique, dynamique, et d’un excellent niveau. J’ai aussi été très impressionné par les stades d’Ekstraklasa.»
Le Français se livre sur son avenir
Il a été emballé par l’ambiance et l’aspect des stades. «Partout, il y a des tribunes pleines à craquer. Quant à Pogoń, je m’y suis senti bien dès le premier instant. Quand Tan et le président Alex m’ont montré des vidéos de notre stade, le calendrier des matches, l’ambiance générale, j’ai été moi aussi surpris. "Waouh, c’est notre stade ?", c’est ce que je leur ai demandé. Les gens qui ne sont pas en Pologne ne se rendent pas compte à quel point le football polonais est beau.» Sur le pré, le Français, qui a fait ses débuts il y a trois jours, se sent également bien. «Personnellement, je suis content d’être de retour. Mais collectivement… difficile d’être satisfait. On avait une belle occasion de prendre les 3 points, et puis dans les dernières secondes, tout a basculé. C’était incroyable, en un sens.»
Son équipe, qui a tiré plus d’une trentaine de fois au but, s’est inclinée 2 à 1. Mais elle n’a pas réussi à marquer plus. «L’efficacité. Tout simplement l’efficacité. C’est ce qui nous a coûté la victoire. Le résultat est évidemment très décevant, mais notre jeu ne l’est pas. Je pense que nous progressons. Je suis convaincu que nous serons encore plus forts après la trêve internationale. Il nous faut juste être plus efficaces.» Enfin, le footballeur sous contrat jusqu’en juin 2026 a été invité à évoquer son avenir et son après-carrière. «Je pense rester dans le monde du football. Je ne sais pas encore quel rôle, mais je me vois bien au sein de la communauté footballistique. Pas en dehors.» En attendant, Benjamin Mendy veut retrouver du plaisir sur les terrains en Pologne.
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