Entretien avec… Sébastien Piocelle : « J’ai deux-trois contacts en Ligue 1 »

Par Aurélien Léger-Moëc
5 min.

En quelques mois, une carrière de footballeur peut basculer. Promis à un grand avenir du temps où il évoluait au FC Nantes, Sébastien Piocelle a eu le malheur de se blesser gravement à ses deux genoux en 2002 et 2004. Alors à Bastia, en Ligue 1, le milieu de terrain blond a dû se battre pour retrouver sa place dans un club instable, qu’il a quitté en 2005 suite à la relégation du club corse. Parti pour l’Italie et la Serie B, il a disparu du radar des dirigeants français trois ans durant. Le voilà désormais de retour en France, où il s’entraîne avec Lorient, en attendant de trouver preneur. Sébastien Piocelle raconte pour Footmercato son parcours atypique et dévoile son envie de retrouver la France du foot au plus vite.

La suite après cette publicité

Footmercato : Comment avez-vous atterri à l’entraînement à Lorient ?

À lire Le PSG veut 5 recrues

Sébastien Piocelle : Je suis venu faire un match d’entraînement au mois d’octobre, par l’intermédiaire de Marama Vahirua. J’ai eu Christian Gourcuff au téléphone. Il savait que j’étais à la recherche d’un club en France et il m’a proposé de venir faire ce match-là un mercredi matin. Dans la foulée, il m’a proposé de rester quelques jours de plus. J’avais un essai de prévu en Angleterre, mais cela a finalement été annulé. Donc je l’ai rappelé et il m’a dit de venir m’entraîner avec eux.

La suite après cette publicité

FM : Est-ce que cela pourrait déboucher sur un contrat avec les Merlus ?

SP : Je suis là sans aucune ambiguïté. Sincèrement, je ne pense pas. Peut-être que dans six mois, après un passage dans un autre club, il se sera fait son idée sur mon état physique. Maintenant je ne suis pas venu ici avec cet état d’esprit là.

La suite après cette publicité

FM : Physiquement justement, où en êtes-vous ?

SP : Je manque de rythme, de compétition. Mais je n’ai jamais coupé. Je m’entraîne tous les jours depuis le mois de juillet. Il n’y a pas de soucis à ce niveau là. Je serais opérationnel quasiment tout de suite.

La suite après cette publicité

FM : Avez-vous eu des contacts avec d’autres clubs ?

SP : Oui, j’en ai quelques-uns. J’ai résilié mon contrat (NDLR : avec l’équipe italienne de Grosseto, Serie B) pour pouvoir revenir jouer en France. J’ai eu des contacts en Italie, en Grèce. J’ai tout mis de côté pour revenir en France. Mais il y a une certaine incertitude des clubs français quant à mon niveau ou à mes aptitudes physiques. On m’a collé une étiquette, par rapport à mes opérations des croisés en 2002 et 2004. Depuis ma dernière opération, je n’ai jamais eu de problèmes. Et puis comme j’ai joué durant trois ans en Italie, et pas en Serie A, il faut que les dirigeants et les entraîneurs me laissent une chance. Aujourd’hui, j’ai des contacts avec des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Donc j’attends, mais je suis assez confiant.

« J’ai une motivation énorme »

FM : Quels clubs ?

SP : En Ligue 1, il y en a deux ou trois. Je ne peux pas citer les noms. Bon ce ne sont pas des clubs qui jouent la Ligue des Champions ! (rires). Ce sont des clubs un peu en difficulté et qui cherchent à se renforcer avec des joueurs d’expérience et, qui comme moi, ont envie de se relancer. J’ai une motivation énorme. Je n’ai que 30 ans et je ne suis pas fini.

FM : Que retenez-vous de vos années italiennes ?

SP : Cela a été une super expérience, au niveau du foot et au niveau humain. J’ai eu deux très bonnes années, les deux premières (NDLR : avec Crotone en Serie B). Il y avait Naples, la Juve, Bologne, Genoa, c’était presque une Serie A bis. Je n’avais pas l’impression de jouer en Serie B. Ensuite cela a été plus compliqué, Crotone est tombé en 3e division. J’aurais dû partir à Amiens, puis j’ai été échangé avec un autre club italien. Donc cela s’est moins bien terminé, mais j’ai passé de belles années là-bas.

FM : Quels sont les meilleurs moments de votre carrière ?

SP : J’ai eu beaucoup de très bons moments. Je retiens plus les pires. Donc ma première blessure au genou en 2002 quand j’évoluais à Bastia, où le contexte n’était pas évident. J’ai connu 6 entraîneurs en 5 ans, et à chaque fois je devais à nouveau m’imposer. Nantes, ce sont mes débuts, j’étais jeune, il y avait une très bonne ambiance. Je suis peut-être parti un peu tôt, mais on ne fait pas toujours les meilleurs choix à 19, 20 ans. Mais je ne regrette pas d’être parti à Bastia. Mes filles sont nées là-bas, j’ai une maison là-bas, j’y ai beaucoup d’amis, c’est là que j’irais vivre après le foot. C’est aussi un club qui mérite amplement de jouer en Ligue 1. Et en Italie, j’ai beaucoup appris, notamment sur le plan tactique, même si c’est cliché de dire cela.

FM : Que peut-on vous souhaiter pour les prochains mois ?

SP : Je prends vraiment les 6 prochains mois comme une sorte de grand essai, peu importe le club dans lequel je jouerai. Pendant ces 6 mois, on va me regarder et peut-être que certains doutes vont s’estomper. Mon passage en Italie m’a fait évoluer, j’ai mûri. Les clubs peuvent faire un pari sur moi, cela n’est pas risqué de prendre un joueur pour 6 mois. C’est assez bizarre pour moi de ne pas avoir encore trouvé preneur. J’ai hâte qu’on me redonne ma chance.

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité