Ligue 2

Entretien avec… Olivier Quint : « La musique de la Ligue des Champions quand on entre sur le terrain, un souvenir extraordinaire »

Passé par Sedan et Nantes, Olivier Quint a depuis raccroché les crampons. L'ancien milieu offensif revient sur son parcours, et sa nouvelle vie.

Par Khaled Karouri
5 min.
Sedan Maxppp

**Foot Mercato : Tout d'abord, que devenez-vous aujourd'hui ?

Olivier Quint :** Je suis resté sur Nantes à la fin de ma carrière. Je m'occupe d'un restaurant, d'une salle de sport, et je suis coordinateur sportif au club de La Chapelle en Division d'Honneur.

**FM : Cela fait énormément d'activités. Comment s'est passée votre reconversion ?

OQ :** Très bien. J'avais choisi d'arrêter ma carrière, je ne voulais pas arrêter faute de club ou sur blessure, donc j'avais décidé quand j'arrêterai. J'avais préparé mes diplômes juste avant la fin de ma carrière, ça se passe bien, sans aucun regret. Même si c'est parfois difficile de tourner la page, dans mon cas ça se passe bien. J'ai continué à prendre des licences au niveau amateur, simplement pour continuer à jouer, avoir ce plaisir.

**FM : Durant votre carrière de joueur, réfléchissiez-vous déjà énormément à la suite ?

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OQ :** Oui, oui. Passer mes diplômes était déjà une évidence pour moi. Et puis, le restaurant qu'on a acheté, on l'a acquis avant la fin de ma carrière. J'avais anticipé les choses.

**FM : Avec le recul, quel bilan faîtes-vous de votre parcours en tant que joueur ?

OQ :** J'en suis fier. J'étais au fond du trou à un moment donné, avec deux dépôts de bilan coup sur coup à Rouen et à Épernay. Le club de Sedan m'a permis de rebondir, de goûter au plus haut niveau, avant que Nantes ne me fasse goûter à la Ligue des Champions. Donc, quand je me retourne sur ma carrière, j'en suis très fier. Elle aurait pu ne pas avoir lieu après les dépôts de bilan, je me suis accroché, je n'ai rien lâché, et j'ai été récompensé.

**FM : Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?

OQ :** Il y en a plein. Il y a déjà mon premier match en Ligue 1 avec Sedan, il y a ensuite et surtout l'épopée en Coupe de France avec Sedan, où on était allé jusqu'en finale. Et puis, avec Nantes, la Ligue des Champions, la musique quand on entre sur le terrain... C'est quelque chose d'extraordinaire, malheureusement je ne l'aurai fait qu'une saison, c'est une compétition géniale à jouer.

**FM : Comment avez-vous vécu ce passage à Sedan ?

OQ :** Je suis arrivé en National, le club a failli déposer le bilan. Le club était très mal financièrement, mais on a réussi à monter en Ligue 2, et derrière ça s'est enchaîné avec la Ligue 1, la construction du nouveau stade. C'était une période formidable, j'ai vécu cinq années magiques. C'est une fierté d'avoir permis à ce club de retrouver la Ligue 1 tant d'années après.

**FM : Il y a même un moment où vous étiez deuxièmes de L1 juste derrière Bordeaux, avec la possibilité de passer devant...

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OQ :** Vous ne dîtes effectivement pas de bêtises, on avait reçu Bordeaux avec la possibilité de remporter le titre de champion d'automne en cas de victoire, mais on avait fait 0-0. On avait fini cinquième, on avait fait une très belle saison, et je sais que ça avait dérangé pas mal de clubs. Malheureusement, on a eu des blessés à la trêve, et je pense que si on n'avait pas eu ces blessés, on aurait pu accrocher la Ligue des Champions.

**FM : Une équipe faite de potes, avec des joueurs comme Nicolas Sachy, Cédric Mionnet...

OQ :** Oui, nous étions des joueurs qui avions connu la galère à l'époque. Ce club de Sedan nous a permis de rebondir, on a formé une bande de potes. Après, ça ne suffit pas, il faut avoir des qualités, et avec notre entente et l'euphorie de la montée ça nous a permis d'avoir des résultats en Ligue 1.

**FM : Quel regard portez-vous sur le club qui se bat actuellement pour son maintien en Ligue 2 ?

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OQ :** C'est décevant, c'est triste, de voir que ce club va peut-être descendre en National. Si c'était le cas, ce serait compliqué derrière de remonter, car économiquement il ne peut pas en être autrement.

**FM : Si le club faisait appel à vous pour coacher, cela vous intéresserait-il ?

OQ :** Je signe tout de suite ! Amenez-moi le contrat et je signe (rires). Effectivement, ce serait une superbe opportunité. Je ne sais pas quelles seront les décisions des patrons, mais entraîner Sedan serait génial pour moi.

**FM : Après Sedan, direction Nantes. Quel bilan faîtes-vous de votre aventure là-bas ?

OQ :** J'étais venu pour franchir un palier, et me rapprocher de l'équipe de France dont on me parlait. Malheureusement, ça ne s'est pas fait. Il y a eu beaucoup de changements d'entraîneur, un changement de direction, je me suis blessé au genou. Je m'attendais à autre chose, j'espérais mieux. Maintenant, j'ai trouvé un club très bien structuré, avec de belles installations, un vrai club de Ligue 1. J'ai conservé des liens, mais sur le plan sportif j'ai été déçu et j'espérais faire mieux.

**FM : Comment l'expliquez-vous ?

OQ :** C'est simple. Au bout de six mois, l'entraîneur Denoueix qui m'avait fait venir a été licencié. Il misait énormément sur moi, et du jour au lendemain tout est remis en cause, avec un entraîneur qui ne compte pas forcément sur moi. Il s'est passé aussi des choses en coulisses, j'aurais pu partir mais j'ai voulu rester pour m'imposer. Le bilan sportif est mitigé, ça m'a déçu un petit peu.

**FM : À l'inverse de Sedan, Nantes joue la montée en cette saison...

OQ :** Il est temps, il est temps ! Après cinq saisons en Ligue 2, il était temps de voir des grands matches à La Beaujoire. Mais rien n'est fait, ça sera compliqué jusqu'au bout, j'espère que le club retrouvera l'élite à la fin de la saison.

**FM : Vous avez parlé des Bleus. Ne pas avoir connu la sélection vous frustre-t-il ?

OQ :** Oui, forcément. L'équipe de France, c'est le summum. Mon nom circulait quand j'étais à Sedan, un joueur de Sedan en équipe de France ça aurait été exceptionnel. J'ai attendu la liste, je n'étais pas dedans. Il me fallait partir, franchir un palier dans un grand club de Ligue 1 pour y accéder, mais je n'ai pas su franchir ce palier.

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