John Textor sème la zizanie à Botafogo avec le départ de Jeffinho à l’OL

Par Matthieu Margueritte
4 min.
John Textor et Jean-Michel Aulas @Maxppp

La nouvelle a surpris tout le monde. L’OL négocie l’arrivée du jeune attaquant brésilien Jeffinho de Botafogo. Mais ce deal, avec l’autre club détenu par John Textor, fait grincer des dents. Explications.

Ç’a été la surprise du chef. Très actif durant cette fin de mercato, l’Olympique Lyonnais a décidé d’utiliser la galaxie Textor pour se renforcer. Le 28 janvier dernier, le club rhodanien annonçait officiellement qu’il avait débuté des négociations avec Botafogo -club détenu par John Textor- pour l’arrivée du jeune ailier de 23 ans Jeffinho. Un attaquant capable d’évoluer dans l’axe et sur le côté droit, sous contrat jusqu’en 2025 et auteur de 2 buts et de 3 passes décisives en 24 matches de championnat.

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« L’Olympique Lyonnais et Botafogo annoncent avoir entamé des négociations dans le but d’aboutir à un prêt avec option d’achat de l’ailier gauche Jeffinho. Le joueur de 23 ans se rendra à Lyon dès ce lundi, où il participera à des examens médicaux. Cette négociation ouvre un nouveau marché international pour le club brésilien. Elle renforce le partenariat entre Botafogo, Lyon et Resende, avec une voie solide pour les jeunes sportifs brésiliens qui souhaitent jouer en Europe.» Les discussions entre les deux clubs sont d’ailleurs très bien avancées.

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Un départ qui a surpris tout le monde à Botafogo

Selon nos informations, Jeffinho devrait débarquer sur les bords du Rhône dans le cadre d’un prêt payant de 5 M€ avec une option d’achat de 10 M€. Et ce n’est pas tout. En cas de revente, 20% iraient dans les caisses du club carioca (qui détient 60% des droits économiques du joueur, Resende, club partenaire de l’OL, a les 40% restants). Hier, après la victoire de son équipe sur le terrain d’Ajaccio (2-0), Jean-Michel Aulas se montrait même très confiant sur l’issue du dossier, alors que les Allemands du Bayer Leverkusen étaient également intéressés. «Jeffinho va venir, il est dans l’avion, et John (Textor) est bien embêté, vu la réaction de milliers de supporters de Botafogo.» Et JMA ne croit pas si bien dire. Au Brésil, le départ annoncé de Jeffinho à l’OL fait grincer pas mal de dents.

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Si la presse salue les belles retombées économiques de l’opération, ce départ soudain a surpris toute l’équipe de Botafogo. « (Victor) Cuesta a envoyé ça sur le groupe (WhatsApp) hier, donc tout le monde était au courant. On ne s’y attendait pas, ça a pris tout le monde par surprise. Il avait déjà été dit qu’il voyagerait. Nous ne l’avons pas rencontré personnellement, mais tout le monde lui a souhaité bonne chance par WhatsApp. Notre groupe est uni, nous nous entendons bien et il y a une énergie très positive. Logiquement, nous comprenons tous un peu la frustration des fans par rapport à Jeffinho. Jeffinho est un jeune homme spectaculaire, mais ces choses hors du terrain, nous devons les laisser au conseil d’administration et aux personnes qui décident. Je souhaite le meilleur à Jeffinho, un garçon sensationnel qui mérite le meilleur dans sa carrière », a ainsi déclaré l’ailier brésilien de 28 ans Victor Sá après la victoire 1-0 des siens face à Fluminense en Coupe Guanabara (coupe organisée chaque année par l’État de Rio de Janeiro). Mais ce n’est pas tout.

Textor se justifie

Globoesporte et UOL pointent du doigt John Textor. La raison est simple : les supporters de Botafogo ne comprennent pas pourquoi leur nouveau boss est venu se servir dans leur équipe pour renforcer son autre club. Globoesporte n’a d’ailleurs pas oublié de publier la déclaration que l’Américain avait faite aux médias brésiliens après avoir racheté l’OL. «La priorité reste le Brésil ! Sérieusement ! Le club en France est dirigé par le même président depuis 20 ans, Jean Michel Aulas, et il en restera le président-directeur général. Mon activité à plein temps est, et continuera d’être, à Botafogo. Nous avons une formidable opportunité de rétablir le club et de créer une Premier League pour le Brésil. Tout ce qui se passe au Brésil est une opportunité historique. Il est captivant et je ne passerai pas mon temps à faire autre chose à l’extérieur.» Difficile donc pour les inconditionnels de Botafogo de comprendre le départ de Jeffinho.

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Vivement critiqué, Textor a tenté d’éteindre le début d’incendie en promettant que l’argent reçu grâce au départ de Jeffinho à l’OL allait profiter au club carioca. Mieux, il annonce du mouvement pour Botafogo une fois le mercato hivernal terminé sur le Vieux continent. «Nous pouvons utiliser cet argent pour acheter 10 joueurs qui seront traités aussi bien que lui. Je suis désolé que cette décision, à court terme, blesse les fans, mais c’est ainsi que l’on constitue des équipes de champions. (…) Les fans commencent à s’inquiéter quand ils voient Vasco, Cruzeiro et Gremio signer beaucoup de joueurs, mais ceux-là viennent de monter (en première division), ils suivent le même processus que nous l’an dernier. Mon sentiment est que nous avons beaucoup de temps pour travailler pendant ce mercato, surtout parce que le mercato en Europe se termine le 31 janvier et que le nôtre est encore ouvert, les joueurs évoluant en Europe peuvent venir au Brésil. Non seulement des joueurs européens, mais aussi des joueurs du Brésil et d’Amérique du Sud, que des agents tentent de transférer en Europe. En ce moment, tout le monde demande plus pour ses joueurs. Une fois que le mercato sera fermé en Europe, c’est là que nous avons les meilleures opportunités.» Après ces belles paroles, John Textor sera plus que jamais attendu au tournant.

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