OL : le cas Corentin Tolisso commence sérieusement à poser question

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Corentin Tolisso avec Alexandre Lacazette à l'OL @Maxppp

De retour à l’Olympique Lyonnais l’été dernier, Corentin Tolisso est à la peine. Le milieu de terrain est l’un des symboles de l’échec rhodanien. Sur le terrain comme en dehors, son cas commence à poser sérieusement question.

L’ADN OL. À l’été 2022, les pensionnaires du Groupama Stadium ont décidé de mettre l’Olympique Lyonnais et leur savoir-faire au cœur de leur nouveau projet. Outre les talents made in Lyon déjà en place, comme Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Rayan Cherki ou Castello Lukeba (parti depuis au RB Leipzig), les Rhodaniens ont décidé de rapatrier d’anciens joueurs de la maison. Alexandre Lacazette a été le premier à revenir. Corentin Tolisso n’a pas tardé à suivre les pas de son ami. Libre après plusieurs années au Bayern Munich où il a gagné des titres, le milieu de terrain est revenu chez lui, où il a signé un bail de cinq ans.

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Une première saison décevante

De quoi ravir de nombreux supporters. Mais il y a aussi eu quelques sceptiques. En effet, les nombreuses blessures du champion du monde 2018 en Bavière ont inquiété (17 blessures en Allemagne au total selon le site spécialisé transfermarkt). Malgré cela, la direction en place à l’époque a jugé qu’il pouvait apporter ses qualités et son expérience du très haut niveau, lui qui a évolué au sein de l’un des plus grands clubs du monde et de l’équipe de France. Le 1er juillet 2022, l’OL a donc annoncé son grand retour. Outre le fait d’aider son club formateur, Tolisso avait aussi dans un coin de la tête la Coupe du monde au Qatar.

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Mais il n’a atteint aucun de ses deux objectifs. Rapidement blessé et à court de forme, il n’a pas brillé quand il a joué lors de la première partie de la saison. Peter Bosz puis Laurent Blanc se sont souvent montré prudents avec celui qui avait été absent 31 jours en début de saison. Pour toutes ces raisons, Didier Deschamps n’a donc pas fait appel à lui pour défendre le titre des Tricolores. En club, il n’a pas apporté ce qu’on attendait de lui. Souvent dépassé, Tolisso avait reconnu qu’il lui manquait pas mal de choses lors d’une conférence de presse l’an dernier.

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Il a raté son match face à Brest

«Il me manque encore un peu de volume de jeu. C’est ça qui ressort. Je dois faire plus de courses. Mentalement, ça fait énormément de bien. Je n’ai pas pu enchaîner beaucoup de matchs ces dernières années donc dans la tête ça fait beaucoup de bien.» Lyon espérait que le meilleur était à venir. Mais l’écurie rhodanienne peut encore attendre. Le milieu continue sur sa lancée de l’an dernier en enchaînant les rencontres compliquées, pour ne pas dire médiocres ou catastrophiques. C’est ce dernier mot qui caractérise le mieux sa prestation de samedi face à Brest (défaite 1 à 0).

Titulaire, il a été aligné aux côtés de Maxence Caqueret et de Paul Akouokou dans un 4-3-3. Dépassé, Tolisso est passé à côté de son match. Il n’est pas le seul bien sûr. Mais il n’a pas fait grand-chose et le peu qu’il a fait, il l’a pratiquement raté à chaque fois (14 passes ratées, 21 ballons perdus, moins de 50% de duels gagnés). Outre le fait d’avoir raté son match, ce qui peut arriver, pas de problème, c’est son attitude qui a sauté aux yeux. Il n’a pas semblé impliqué et a manqué d’envie et d’agressivité. Il s’est fait manger comme tout le milieu de l’OL. Physiquement, ce n’est plus le même joueur qu’avant. On le voit moins courir et faire les efforts à un poste où justement on a besoin d’impact et de joueurs prêts à courir et aller à la guerre.

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Des statistiques terribles

Malheureusement pour Lyon, ce constat est un peu souvent le même concernant le Français. Si les chiffres ne disent pas tout, ils montrent aussi que le Français est dans le dur. En 5 apparitions en L1 (418 minutes jouées, 2 cartons jaunes), il a perdu 67 ballons. Il a remporté 54% de ses duels (26 sur 48). Ce qui n’est pas suffisant. En ce qui concerne les passes réussies, c’est bien mieux (231 passes réussies sur 278 tentées, 83% de réussite). Parmi les statistiques que l’on peut retenir, on peut noter qu’il réalise en moyenne 0,8 interception par match en moyenne et 2,4 tacles en moyenne.

Malgré ses difficultés évidentes, Laurent Blanc l’a titularisé à 4 reprises. Fabio Grosso, lui, l’a aligné dans son premier onze samedi. Mais avec de telles performances, il est difficile de comprendre pourquoi il est encore dans l’équipe de départ. Il est l’un des leaders et son expérience est un plus pour les coachs visiblement. Mais actuellement, il n’est ni un leader, ni un joueur qui apporte son expérience. Son statut commence à poser question chez certains supporters, qui réclament qu’il fasse un tour sur le banc. Les plus durs, eux, veulent carrément le voir s’en aller. Une position assez radicale.

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Son cas pose question

Au sein du vestiaire lyonnais, son cas aussi questionne. Certains ne comprennent pas pourquoi il enchaîne autant et jouit d’un tel statut vu ses prestations selon nos informations. De plus, son comportement n’est pas apprécié par certains, qui estiment qu’il contrôle le vestiaire avec d’autres cadres et n’accueille pas correctement les recrues. Pour résumer, il ne fait pas forcément l’unanimité, lui qui toucherait 400 000 euros brut par mois selon L’Equipe. Le tout sans compter une juteuse prime à la signature lors de son retour il y a un peu plus d’un an. Pour le moment, le retour de Corentin Tolisso est globalement décevant.

À Lyon, on espère encore que le joueur de 29 ans retrouvera son meilleur niveau. On aimerait aussi vous écrire que tout va mieux pour lui et pour l’OL. Mais ce n’est pas encore le cas. Il est au fond du trou comme son club. Mais il veut aller de l’avant comme il l’a avoué récemment. « Aujourd’hui, on est l’Olympique lyonnais de 2023-2024. On n’est pas l’Olympique lyonnais de 2002-2003. Ou de 2015-2016 si vous voulez. On a plus de difficultés. On ne va pas se prendre pour d’autres, nous ne sommes pas comme nos prédécesseurs.» On ne lui demande pas de se prendre pour un autre, juste de redevenir celui qu’il était sera suffisant.

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