Arsenal – OM : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Arsenal FC Jack Wilshere @Maxppp

Au terme d’une prestation insignifiante, en dépit d’un Mandanda des grands soirs, l’OM a récolté sa cinquième défaite de rang dans sa phase de poules de LdC. Défaits par un Arsenal très tranquille (2-0), les Olympiens n’ont absolument rien montré, si ce n’est des lacunes. Les voilà officiellement éliminés de toutes compétitions européennes.

Avec un zéro pointé dans son groupe F de LdC, l’Olympique de Marseille sait avant même le début de sa rencontre à l’Emirates qu’il n’a plus rien à espérer de la compétition continentale. Néanmoins, et comme Elie Baup l’a souvent souligné, les Olympiens ont à cœur de terminer leur parcours européen en montrant une belle image. Mais avec les enjeux du championnat, le coach a préféré pour l’occasion faire tourner : pas de Valbuena dans le onze, mais des jeunes – Imbula et Lemina – ainsi que tous les 9 à disposition alignés ensemble. La traduction d’une volonté offensive ? Ce n’est définitivement pas ce que l’on constate dans les premiers instants de la rencontre. Au bout de 30 secondes, on déplore au contraire une défense aux abois. C’est tout du moins le temps qu’il faut à Wilshere pour s’échapper étonnement seul dans le couloir droit, éliminer Mendes d’un crochet dans la surface et placer un enroulé dans la lucarne (1-0, 1e). La suite ne fait que confirmer cette fébrilité, notamment sur ce fameux couloir, d’où une nouvelle percée intervient quelques minutes plus tard, Mandanda étant cette fois l’auteur d’un exploit pour éviter à Ramsey de doubler la mise pour les Gunners (7e).

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L’OM n’y est donc clairement pas. Dans l’attitude, comme dans l’ambition de développer du jeu. Pour tout dire, surfant sur ce rythme, Arsenal s’endort également au fil des minutes, donnant lieu à une rencontre clairement molle. Comme si les Gunners, conscients de l’inefficacité olympienne, avaient décidé de ne pas trop pousser. Pour tout dire, ils n’en ont pas trop besoin. Après que Gignac se soit procuré l’unique opportunité de l’OM sur le premier acte (21e), Özil a l’occasion d’offrir le double avantage aux siens sur pénalty, après une faute de Nkoulou sur Ramsey dans la surface – en réalité, à l’extérieur. Là encore, il faut un grand Mandanda pour éviter la sentence. À la pause, si l’écart est moindre, on se dit qu'Arsenal, en poussant davantage, n'aurait aucun mal à faire la différence. À la reprise, une légère hausse de niveau de l’OM s’accompagne d’ailleurs de celle des Gunners. Ces derniers, monopolisant le ballon, ne tardent d’ailleurs pas à se procurer des occasions : Abdallah manque d’abord de tromper son portier en détournant la frappe de Giroud (54e), avant que ce même gardien ne s’interpose brillamment devant Özil (56e).

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Comme conscients des difficultés des siens, et aussi que le match n’est finalement pas encore joué, Elie Baup décide alors de faire rentrer deux de ses habituels titulaires, Valbuena et Thauvin. Ce qui ne change finalement rien à la physionomie. Au contraire, c’est après cela, qu’Arsenal trouvera enfin la faille pour valider le 2-0 et les trois points qui vont avec. Sur une attaque placée, Özil prend la profondeur côté droit et sert instantanément un Wilshere esseulé qui n’a qu’à pousser le cuir au fond (2-0, 65e). Avec ce deuxième but, Arsenal relâche la pression. C’est seulement dans ce contexte que l’OM existera enfin devant le but adverse, Thauvin s’offrant deux occasions (75e, 77e), toutes deux sorties par Szczesny. Une réaction trop tardive pour effacer un si long manque d’intensité. L’OM sort donc officiellement de l’Europe, l’Europa League, si elle était déjà un mirage, étant désormais hors d’atteinte. Constat plus rude encore, l’OM devient le premier club français à perdre ses 5 premières rencontres d’une phase de poules de LdC…

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L'homme du match : Wilshere (8) : quel volume de jeu impressionnant pour le milieu de terrain anglais ! Buteur après seulement trente secondes de jeu d’un joli enroulé du pied gauche, il a par la suite appliqué un pressing constant sur les Marseillais, récupérant ainsi bon nombre de ballons. Excellent passeur, notamment dans les petits espaces, il s’est appliqué à bien servir ses partenaires. Auteur de plusieurs interventions défensives de grande qualité. S’offre le doublé après l’heure de jeu (65e) sur un service d’Özil. Un match plein. Remplacé par Walcott (75e).

Arsenal :

  • Szczesny (6) : S’il n’a pas eu grand-chose à faire ce soir, le portier polonais a su rester vigilant quand il le fallait. Auteur d’une sortie autoritaire dans les pieds de Gignac (21e), il s’offre deux belles parades sur des tentatives de Thauvin (75e, 78e). Du reste, il a assisté à la domination des siens depuis ses buts.

  • Sagna (6,5) : très offensif ce soir, l’ancien Auxerrois a fait preuve de beaucoup de justesse dans ses choix de passes. Décisif après seulement 30 secondes de jeu, c’est lui qui lance Wilshere sur l’ouverture du score des Gunners. Excellent dans les duels, il aura en plus délivré de très bons centres à ses attaquants. Attentif jusqu’au bout, il a livré une très belle copie aujourd’hui.

  • Mertesacker (7) : excellent match pour le grand défenseur allemand. Très solide dans les duels, il a affiché une sérénité à toute épreuve, se permettant quelques gestes techniques du plus bel effet. Maître des airs dans sa surface, il aura superbement rempli son rôle de rempart ce soir.

  • Koscielny (5,5) : match tranquille pour le défenseur de l’équipe de France. Rarement mis en difficultés, l’ancien Lorientais s’est contenté de bien ajuster ses relances et s’est offert plusieurs transversales de qualité. Doté d’une bonne lecture du jeu, il n’a jamais été pris à défaut sur ses rares interventions.

  • Monreal (6,5) : préféré à Gibbs, le latéral espagnol a dû donner des motifs de satisfactions à Arsène Wenger. Très précis dans ses passes et, surtout, sur ses centres, l’ancien joueur de Malaga a été omniprésent offensivement. Défensivement très solide, jusqu’à l’entrée de Thauvin qui l’a mis un peu plus en difficulté, il n’aura rien laissé passer sur son couloir. Auteur d’un joli sauvetage sur sa ligne (75e).

  • Flamini (5) : régulateur du jeu des Gunners au milieu, l’ancien Marseillais aura livré une partie somme toute tranquille. Pas inquiété par le pressing marseillais, il a eu tout le loisir d’ajuster ses transmissions, sans prendre trop de risque.

  • Ramsey (6,5) : très disponible en début de partie, le Gallois a causé beaucoup de soucis aux défenseurs marseillais. Malchanceux face au but, il a fait briller Mandanda sur un tir à bout portant (7e). Combattif, il n’aura jamais relâché ses efforts au pressing mais n’a pas toujours fait les bons choix lors des phases d’attaque. Quelques très beaux gestes techniques à mettre à son crédit.

  • Rosicky (6) : très technique, ses fulgurances balle au pied ont fait mal à la défense marseillaise en première période. Intenable sur son couloir, il a offert de bons centres à ses attaquants et aura fait vivre un calvaire à Abdallah. Moins en vue après la pause, il a toutefois fait preuve de justesse sur chacune de ses prises de balle. Remplacé par Cazorla (75e).

  • Özil (6,5) : très facile techniquement, l’international allemand a parfois manqué de concentration, comme sur ce penalty très mal tiré (38e). Pour autant, l’ancien Merengue a parfaitement rempli son rôle de meneur de jeu, délivrant de véritables offrandes à ses partenaires. Omniprésent au milieu, il est passeur décisif sur le deuxième but de Wilshere (65e).

  • Wilshere (8) : voir ci-dessus.

  • Giroud (6) : véritable point de fixation pour ses coéquipiers devant la défense marseillaise, l’international français n’a cessé de peser, offrant de très bons ballons à ses coéquipiers grâce à des déviations toujours aussi astucieuses. Auteur de très bons appels dans le dos des adversaires, il aura toutefois manqué de réussite face à Mandanda. Dommage.

OM :

  • Mandanda (7) : les supporters marseillais peuvent se rassurer quant à la forme de leur portier et capitaine, apparu bien juste lors du match du weekend à Ajaccio : Mandanda va bien. Très bien, même. Si le gardien n’a pas pu faire grand-chose sur les deux buts de Wilshere (1e, 65e), il a tenu la baraque, en sortant d’abord une parade folle devant Ramsey (7e), puis un pénalty d’Özil (38e), le troisième arrêt de sa saison dans ce registre. Il s’interposera d’ailleurs une seconde fois face au numéro 10 allemand en second période (56e) avec une belle manchette. Costaud.

  • Abdallah (3,5) : hésitant. Le latéral olympien, souvent mis à mal par son vis-à-vis Rosicky, pourtant pas le plus rapide et dangereux des éléments offensifs d’Arsenal, aura passé une sale soirée. Peu d’interventions et de sérénité.

  • Nkoulou (4,5) : dans une défense olympienne globalement perdue, le central camerounais est apparu comme le plus solide. De bons jaillissements pour intercepter des ballons, des interventions judicieuses pour éviter à Mandanda déjà très sollicité d’avoir à s’interposer davantage. Mais le pénalty qu’il provoque pour stopper Ramsey gâche un peu le tableau, quand bien même la décision arbitrale soit discutable.

  • Mendes (3,5) : difficile retour aux affaire pour le Brésilien, qui n’avait plus joué depuis le 18 octobre dernier. En dépit de quelques interventions, il a beaucoup souffert devant Giroud, lequel a finalement fait ce qu’il voulait. Pas en jambes, le central a eu du mal. Comme un symbole, sur le premier but du match, il est éliminé facilement par Wilshere, qui l’a effacé d’un simple coup de rein avant de frapper pour ouvrir le score (1e).

  • Morel (2) : sans aucun doute le moins bon élément sur le terrain de l’Emirates. Coupable d’erreurs de placements inacceptables à un pareil niveau, le latéral gauche n’a eu de cesse de mettre les siens en difficulté. Ce n’est pas un hasard si la plupart des offensives londoniennes ont été menées sur son côté, pas un hasard si les deux buts adverses ont été inscrits suite à l’abandon de son poste – ce qui est plus flagrant encore sur le premier but de Wilshere, lequel s’est payé une chevauchée de 30 mètres dans son couloir. Un comble, son collègue offensif Khalifa aura effectué davantage d’interventions défensives que lui.

  • Romao (5) : le milieu marseillais, habituel récupérateur d’Elie Baup, a eu du travail, et a fait ce qu’il a pu. Il a apporté une hargne entrevue chez bien peu de Marseillais ce soir, et de ces interventions rugueuses, quelques offensives des Gunners n’ont pas abouti. Suffisant vu le contexte, pour invoquer une prestation honorable.

  • Imbula (3,5) : au visionnage des dix premières minutes, on peut estimer qu’il est le seul marseillais à montrer une intention de se projeter, d’aller de l’avant. Mais passé ce laps de temps, inexplicablement, le jeune milieu de terrain a tout simplement disparu. Remplacé par Thauvin (57e), qui a lui montré son envie instantanément, et s’est en outre procuré les plus belles occasions olympiennes, entre un enchaînement amorti poitrine-volée (75e), et une frappe sèche (77e), toutes deux sorties par le portier adverse.

  • Lemina (5,5) : sans doute l’une des seules satisfactions de la soirée pour Elie Baup. Titularisé pour la première fois avec l’OM, l’ancien Lorientais a en effet fait le boulot. D’abord apparu timides avec quelques maladresses dans les transmissions, le jeune homme s’est par la suite libéré, faisant preuve d’une belle capacité à la récupération et à la relance. Une volonté de bien faire indéniable. Remplacé par Cheyrou (81e).

  • Khalifa (4) : hormis une ouverture lumineuse pour Thauvin (75e), l’attaquant olympien n’aura été que peu en vue offensivement. Pour tout dire, il a davantage colmaté les brèches dans son couloir gauche, où Morel a bien souvent abandonné son poste. Une bonne volonté également, qui sera sans nul doute appréciée par son coach.

  • Gignac (3,5) : une tête (17e), un certain manque de lucidité face au gardien dans un face à face (21e), et puis… rien. Alors qu’il apparaît en bonne forme en championnat – deux buts inscrits lors de ses deux dernières sorties – l’avant-centre olympien n’a finalement pas existé sur ce match de LdC. Peu servi, mais finalement peu disponible et surtout, maladroit.

  • J.Ayew (3) : en un mot : insignifiant. Pas un débordement, pas un geste qui aurait permettre aux siens de faire la différence. Au contraire de son pendant Khalifa, le plus jeune des frères Ayew n’a pas joint à cette faible activité une attitude positive. Remplacé par Valbuena (57e) qui aura apporté un peu de fraîcheur, sans se montrer transcendant.

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