Rennes : un mercato déjà remis en question

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Jérémy Doku et Martin Terrier lors du match à Séville @Maxppp

Après avoir explosé en Ligue des Champions, le Stade Rennais n'y arrive plus en Ligue 1. Et forcément, les premiers doutes sur le mercato estival commencent à fuser.

Vainqueur de la Coupe de France 2019, troisième du dernier exercice de Ligue 1 et qualifié pour la première fois de son histoire pour la phase de poules de la Ligue des Champions, le Stade Rennais impressionnait les observateurs par sa capacité à squatter les premières places du championnat. Une belle marque de reconnaissance pour un club ayant longtemps eu une étiquette de club échouant systématiquement dans les moments de vérité. Mais alors qu’une saison 2020/2021 des plus excitantes s’annonçait, le ciel est tombé sur la tête des Bretons.

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Lessivés en Ligue des Champions (1 nul, 4 défaites) et déjà assurés d’être privés de Ligue Europa avant la dernière journée de la phase de poules, les hommes de Julien Stéphan ne parviennent pas, contrairement à l’OM, à se consoler en championnat. C’est simple : depuis le match nul concédé à domicile contre Krasnodar lors de la 1ère journée de la coupe aux grandes oreilles le 20 octobre, les Rouge-et-Noir n’ont gagné qu’un seul de leurs dix derniers matches, toutes compétitions confondues. En Ligue 1, sur les six dernières rencontres, seulement un succès (contre Brest), un nul et quatre revers au compteur.

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Des renforts qui pèsent trop peu

Après un terrible mois de novembre sans aucune victoire, le SRFC en a donc terminé avec ses chances européennes, puis a glissé de la troisième à la neuvième place au classement de L1, avec sept points de retard sur le podium et neuf sur le leader parisien. Un constat qui fait mal pour une équipe ayant dépensé 71 M€ lors du dernier mercato. La campagne de recrutement est d’ailleurs devenue une cible de choix pour les observateurs. Et si Julien Stéphan n’a pas voulu s’étendre sur le sujet après la défaite contre Lens (0-2), toujours est-il que le mercato breton fait jaser.

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Certes, le calendrier très chargé a fortement épuisé les corps rennais. Ce qui explique en grande partie la grosse baisse de régime de certains joueurs-clés de l’équipe tels qu’Eduardo Camavinga ou Steven Nzonzi. Mais il est difficile de nier que le dernier mercato a un impact sur cette formation. Tout d’abord, il convient de rappeler que le SRFC a perdu deux de ses meilleurs éléments en toute fin du mercato, à savoir Edouard Mendy et Raphinha. Pour remplacer le premier cité parti à Chelsea, les Bretons ont dû agir en urgence et aller recruter le Dijonnais Alfred Gomis. Un contexte bénéfique pour les Bourguignons qui ont pu vendre le Sénégalais pour 14 M€, un tarif très élevé.

Ensuite, Raphinha, parti à Leeds, a été remplacé par le grand espoir belge Jérémy Doku. Agé de 18 ans seulement, l’ancien pensionnaire d’Anderlecht a coûté pas moins de 26 M€, un record d’achat pour la direction française. Très prometteur, le Belge commence à aligner les titularisations, mais il n’est toujours pas décisif (0 but, 0 passes décisive en L1). 26 M€ pour se contenter pour le moment de quelques accélérations, difficile de ne pas se poser des questions. Cependant, il faut avouer que le contexte n’aide pas non plus beaucoup Doku. L’un des reproches faits au mercato rennais est en effet l’absence de renforts d’expérience. Des recrues habituées aux joutes de la Ligue des Champions ou alors des leaders capables de laisser les jeunes espoirs poursuivre plus sereinement leur progression.

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Dalbert renvoyé à l'Inter en janvier ?

Un constat que n’a pas nié le président du SRFC, Nicolas Holveck, lorsque le cas Doku lui a été évoqué. « On a hésité, car cela faisait un jeune de plus dans un effectif qui en compte déjà beaucoup. Mais, au moment où on le signe, on est premier, et l’équipe fait preuve d’une incroyable force collective. On se dit que ce gamin va y faire des miracles », a-t-il concédé à Ouest-France. Aujourd’hui, les Rennais ne regrettent peut-être pas d’avoir signé le Belge, mais il se peut qu’ils iront chercher des joueurs ayant de la bouteille pour faire face à cette crise. Car les recrues les plus âgées (Daniele Rugani, 26 ans ; Dalbert, 27 ans ; Alfred Gomis, 27 ans) n’apportent pas ce supplément d’âme.

Rapidement blessé fin octobre contre Séville, Rugani n’a toujours pas rejoué. De son côté, Dalbert s’est fait piquer sa place par le prometteur Adrien Truffert et son prêt pourrait s’achever dès le mois de janvier selon Ouest-France. Enfin, si Serhou Guirassy et Nayef Aguerd sont les seuls à ne pas être au cœur des critiques, ce n’est pas le cas de Martin Terrier. Arraché à l’OL pour 14 M€, l’attaquant n’est pas convaincant (1 but, 1 assist en 9 matches) et n’a pas disputé le moindre match retour de la phase de poules de la Ligue des Champions. Et dernièrement, le sort s’est acharné sur lui puisqu’il a contracté la coronavirus. Un bilan compliqué, d’autant que l’ancien Gone est la seule recrue estivale à être présent pendant toute la présaison, contrairement aux autres ayant débarqué après la reprise du championnat.

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