Jean-Claude Dassier annonçait un mercato calme sur la Canebière. Il s'est lourdement trompé. Niang a quitté le club et c'est désormais Ben Arfa qui entame un bras de fer à distance avec ses dirigeants, en annonçant qu'il est prêt à mettre sa carrière en péril pour parvenir à quitter le club !

Des bonnes nouvelles ? La Canebière n’en a pas eu depuis un bon mois déjà. Depuis l’arrivée de César Azpilicueta qui laissait augurer un mercato de qualité, l’Olympique de Marseille voit une situation empirer jour après jour. Le départ de Niang officialisé, il s’agit maintenant de régler le cas Ben Arfa. Et l’on souhaite bon courage aux dirigeants olympiens, car l’international français est déterminé à quitter le club. Il l’a affirmé avec force dans un entretien à L’Équipe.
« Je ne retournerai plus à la Commanderie. C’est fini. Je suis prêt à ne pas jouer de la saison. J’ai ma fierté, ma dignité. Je ne suis pas un bouche-trou. Je ne suis pas un paquet de lessive, je ne suis pas de la merde. C’est parce que mes dirigeants se foutent de ma gueule qu’aujourd’hui je vous annonce que je suis prêt à mettre ma carrière entre parenthèses s’ils n’acceptent pas la proposition de Newcastle comme c’était prévu au départ. L’OM voulait un prêt. Que l’OM ne revienne pas là-dessus », lance Hatem Ben Arfa. L’ancien Lyonnais ne faiblira donc pas, quitte à mettre en péril sa carrière et son parcours en équipe de France notamment, où il avait montré ses qualités mercredi soir.
Ben Arfa est outré par le revirement des dirigeants phocéens. « Tout a été mal géré. Dans une situation comme celle de l’OM, c’est important d’avoir un président fort. Pape Diouf m’aurait dit « oui » ou « non » dès le départ. Lui, au moins, il savait gérer ses hommes et ces moments-là. Les vrais hommes, c’est dans ces moments-là qu’on les voit, pas quand tout va bien, après un titre » tance Ben Arfa, passablement énervé après Dassier. « J’ai essayé de le mettre face à ses responsabilités. Qu’il assume », dit-il au sujet de son président. « Je crois qu’il a du mal à assumer. Le ton est monté (ndlr : lors de l’entretien à son retour de Norvège, jeudi). J’ai ressenti quelqu’un de fermé. Il m’a demandé de parler avec le coach. Je lui ai dit que c’était fini. On peut faire des choses avec des objets, mais pas avec des êtres humains. Je suis parti vers le vestiaire prendre mon sac. J’ai croisé le coach. Il m’a dit : "Hatem, on discute ?" Je lui ai répondu : "écoutez, on a assez parlé. Je n’ai plus envie de discuter maintenant." Je lui ai fait comprendre que c’était fini. »
Didier Deschamps n’échappe pas aux critiques de Ben Arfa.« Le coach peut me raconter ce qu’il veut, c’est fini. J’étais indésirable il y a trois semaines et je suis indispensable maintenant ? Je ne suis pas une marionnette. À lui d’expliquer ce grand écart. Je n’ai plus envie de travailler avec ce coach. C’est un problème de confiance. Je ne sens pas de sincérité chez lui. Le courant ne passe pas », affirme-t-il. L’état d’esprit de l’international français ne laisse guère de place au doute. Dans sa tête, il porte déjà le maillot de Newcastle.
Pourtant, à ce sujet, il y a matière à s’inquiéter. Car l’OM nie avoir trouvé un accord avec le club anglais, et l’entraîneur Chris Hughton a de son côté affirmé qu’il ne s’intéressait pas au joueur. Cela ressemble plus à du bluff qu’à une véritable information. Pour Ben Arfa, le club anglais est en voie de trouver un accord. « Il y a eu des discussions avec l’OM, mais, aujourd’hui, Newcastle s’est engagé à répondre favorablement à ce que l’OM demandait à l’origine. Un prêt avec option d’achat », raconte-t-il. La situation peut-elle alors évoluer dans les prochains jours ? Quoi qu’il arrive, l’une des parties sera lésée. Reste à savoir comment l’OM va se positionner. S’il se heurte à la volonté de son joueur, le club phocéen ne pourra pas compter sur lui, comme l’a clairement affirmé Ben Arfa. Le bras de fer s’est engagé, qui en sortira gagnant ?
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