Coupe du Monde U20 : comment le Maroc a terrassé la planète football
Tombeur de l’Argentine (2-0), dans la nuit de dimanche à lundi, le Maroc a été sacré champion du monde U20. L’aboutissement d’une stratégie efficiente mise en place par la Fédération depuis 2021.
Un parcours parfait. Opposés à l’Argentine, ce dimanche soir, les Lions de l’Atlas ont remporté la Coupe du monde U20 en venant à bout de l’Albiceleste (2-0). Un succès historique pour la sélection africaine après son sacre lors de la CAN U23 en 2023, sa médaille de bronze glanée aux JO 2024 et cette finale de la CAN U20. Au Chili, les hommes de Mohamed Ouabhi, sélectionneur des U20, ont une nouvelle fois brillé de mille feux. La donne est simple : excepté cette défaite face au Mexique lors de la 3e journée de la phase de poules, les Lionceaux ont terrassé tous leurs adversaires. De la Corée du Sud en huitième de finale aux Argentins en passant par les Etats-Unis ou encore la France en demi-finales, le Maroc a bluffé tout son monde.
Outre le talent indiscutable de cette nouvelle génération - à l’instar d’Othmane Maamma, élu meilleur joueur de la compétition - ce succès porte le sceau d’une stratégie ambitieuse menée par la Fédération depuis 2021. «Depuis 2021, nous sommes engagés dans une dynamique de performance portée par une vision stratégique claire, impulsée par le président M. Fouzi Lekjaa. Nous avons un modèle hybride et intelligent : certains joueurs sont issus de la formation locale, via les académies nationales et les centres de formation des clubs, tandis que d’autres ont été détectés en Europe, grâce à une cellule dédiée qui suit les jeunes talents binationaux, avec six scouts», indiquait à ce titre le DTN Jamal Fathi.
Essor de la formation locale et détection des binationaux
Avec un accent clair mis sur la formation, le Maroc est ainsi en train de bâtir une sélection plus que jamais compétitive, tout en continuant son travail dans la détection de binationaux. «La Fédération fonctionne avec des listings de joueurs binationaux. Et tous ces joueurs font l’objet de rapports de la part de nos scouts. Et quand le rapport est bon, il y a une première prise de contact pour savoir si le joueur a déjà posé un choix. Il n’y a rien d’agressif. On ne propose rien. Pas d’argent, rien. Ce que je fais, en revanche, quand c’est du ressort de mon équipe, c’est me rendre sur place pour parler avec les parents et proposer un projet sportif à court, moyen et long terme», ajoutait, dans cette optique en mars dernier, le sélectionneur U20 Mohamed Ouabhi.
Résultat ? Près de la moitié de la sélection marocaine actuelle est composée de binationaux, à l’image de Yanis Benchaouch (Monaco, né à Périgueux), Naïm Biyar (Foggia, né à Reims), Othmane Maamma (Watford, né à Alès), Ibrahim Gomis (OM, né à Perpignan) ou encore Gessime Yassine (Dunkerque, né à Salon-de-Provence). Mais ce n’est pas tout. Outre ce travail de repérage, le Maroc continue également de grandir au niveau de sa formation locale. «La Fédération a aussi enclenché un processus au pays, avec la création d’un fonds de formation via un partenariat avec des opérateurs privés et la création d’académies régionales», assurait ainsi Youssef Moutmaïne, directeur des sports.
«Ces dernières prennent un peu le relais des centres de formation des clubs, qui sont moins performants. Elles sont en lien direct avec l’académie nationale Mohammed VI», réputée comme l’une des plus grandes académies au monde. Avec ce modèle en expansion, le Maroc permet finalement aux meilleurs profils, qu’ils soient formés localement ou à l’étranger, de se réunir autour d’un projet national ambitieux. Et force de constater que la stratégie s’avère, aujourd’hui, plus que jamais gagnante. Un modèle qui pourrait un peu plus être salué à l’issue de la Coupe du monde U17, organisée le mois prochain au Qatar.
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