Salaires impayés, propriétaire au bord de la faillite, menace de rétrogradation : un gigantesque scandale éclate au sein du Cluj de Slimani et Zouma
L’été dernier, le CFR Cluj s’est fait remarquer sur le mercato en accueillant plusieurs visages bien connus de notre chère Ligue 1. Mais l’écurie roumaine est une véritable poudrière, elle qui fait face à de gros problèmes financiers qui impactent également le domaine sportif. Explications.
Une destination inattendue. Durant le dernier mercato d’été, Kurt Zouma, Islam Slimani et Marcus Coco ont posé leurs valises en Roumanie. Tous ont été séduits par le projet du CFR Cluj. Libre et sans club, Hakim Ziyech a bien failli se joindre à la colonie. Mais la signature du Marocain a finalement capoté comme l’avait expliqué le propriétaire de l’écurie roumaine, Nelutu Varga. «Il a échoué. Il a un problème au genou gauche dont j’ai été informé. C’est un très bon joueur, mais je ne risquerais pas autant d’argent pour un joueur qui pourrait avoir des problèmes médicaux. Nous avons décidé de nous retirer des discussions. Je suis désolé, car c’est un joueur spécial, mais nous ne voulons prendre aucun risque (…) Il voulait 2,5 millions d’euros par an et je n’aurais pas donné cet argent à un joueur que nous risquions de ne pas pouvoir utiliser.» Au-delà de l’aspect sportif, l’argument financier a pesé lourd dans la balance.
Et on saisit un peu mieux cela aujourd’hui puisque Cluj traverse une énorme crise. La Gazeta révèle que le plus gros souci du club concerne les arriérés de salaires, aussi bien pour les joueurs que le personnel. Le média roumain évoque une dette d’un montant de 1,2 M€. Cela représente 4 à 5 mois de salaires pour des joueurs, ainsi que des dettes datant de la saison passée concernant «les primes pour la victoire en Coupe de Roumanie, pour l’élimination de Lugano de la Ligue Europa et les primes pour les victoires de la saison précédente». Le 15 octobre dernier, après un contrôle trimestriel de l’UEFA, Cluj devait prouver sa bonne foi et régler ses dettes. Mais le club, sous pression, n’a pas arrangé ses problèmes avant la date butoir. Il risquait donc un retrait de points voire une rétrogradation.
Des salaires impayés depuis plusieurs mois
La Fédération roumaine de football a donc pris les choses en main et analysé les problèmes. Cluj, dont l’absence en Coupe d’Europe a entraîné une partie des problèmes financiers, a ainsi bénéficié d’un délai jusqu’au 17 novembre pour essayer de régler ses soucis ou au moins une bonne partie sous peine d’être sanctionné. Un mois plus tard, la situation est toujours très tendue. ProSport indique que le propriétaire assure avoir remboursé une grande partie des dettes accumulées. Il ne resterait plus que 600 000 euros à rembourser ce qui correspondrait à une partie des salaires impayés. Mais certains joueurs assurent ne pas avoir encore été payés. Le boss a aussi garanti que l’équipe première ne subira aucune pénalité de points de la part de la fédération roumaine, qui peut lui ôter des points si les dettes ne sont pas réglées.
« Cela n’entraînera pas de rétrogradation. Nous remboursons nos dettes jour après jour. Je vois bien qu’ils cherchent simplement à ternir notre image. Tout le monde constatera d’ici quelques jours que nous aurons tout payé. Nous avons réglé tous les litiges ces derniers jours.» Même son de cloche de la part du président Iuliu Mureșan. « Il y a une première chose qui devrait se faire autour du 15-20 novembre. Tout est résolu, c’est pourquoi je vous ai dit que la situation n’est pas aussi catastrophique que certains le prétendent. D’ailleurs, quand je suis arrivé au club, c’est la situation financière qui m’intéressait avant tout.» Mais la situation financière n’a rien de rassurant. Cette semaine, ProSport a révélé que le propriétaire de Cluj est proche de tout perdre.
Un propriétaire au bord de la faillite
«La villa et l’hôtel de Nelu Varga sont mis aux enchères pour 4 millions d’euros ! Le propriétaire du CFR Cluj est au bord de la faillite et fait l’objet d’une saisie immobilière (…) Un complexe immobilier de luxe à Cluj, d’une valeur de près de 4 millions d’euros, a été mis aux enchères par un huissier de justice pour recouvrer des dettes. Ces dettes proviennent d’un prêt garanti par une hypothèque immobilière contractée en 2019. L’homme d’affaires n’ayant pas honoré ses engagements, ces biens immobiliers de luxe ont été mis aux enchères. La vente aux enchères aura lieu le 26 novembre à 12h00. Nelu Varga n’est pas autorisé à participer à la vente, ni directement ni par l’intermédiaire d’intermédiaires.»
Tout cela inquiète les joueurs, qui n’ont pas ou peu été payés pour certains. Cluj n’arrive d’ailleurs plus à les convaincre de continuer à signer des accords selon lesquels ils acceptent que leurs salaires restent impayés. Ils avaient dit oui jusqu’à présent, se montrant patients et compréhensifs, espérant récupérer petit à petit leur argent. Mais ils n’ont perçu que de petites sommes. La coupe est pleine et ils réclament leur dû. Le vestiaire n’a plus confiance en la direction. Pour ne rien arranger, Cristi Balaj et Răzvan Zamfir, qui menaient ces discussions avec les joueurs, ont quitté le club. Si aucun joueur n’a officiellement porté plainte, hormis Denis Ciobotariu et Virgiliu Postolachi selon ProSport, certains envisagent de claquer la porte au mois de janvier lors du mercato. La presse roumaine ajoute que quelques éléments ne souhaitent pas signer de prolongations de contrat.
Les joueurs sont au bout du rouleau
Autre problème pour Cluj : l’UEFA peut sévir en lui infligeant une interdiction de transfert ou une exclusion des compétitions européennes pour les saisons à venir. En ce qui concerne la fédération roumaine, elle peut donc lui enlever des points voire rétrograder le club. Mais cela ne sera pas le cas selon le propriétaire de Cluj. Mais sa parole n’est pas forcément gage de vérité selon la presse locale. La solution à tous les maux du club pourrait venir d’une vente. Justement, La Gazeta a donné de l’espoir aux supporters en indiquant qu’une offre de rachat a été reçue. Celle-ci aurait été faite par le millionnaire Alin Vădan, qui avait déjà discuté avec Varga de ce sujet l’été dernier au moment des premières rumeurs concernant les soucis financiers de Cluj. Mais tout cela est faux à l’écouter.
« Une aberration ! Cette information est fausse ! Il y a probablement eu des spéculations dans le contexte de notre implication en tant que sponsor. Je le déclare publiquement et clairement : je ne suis pas intéressé par le football, je n’ai jamais eu l’intention de racheter le CFR Cluj ! Nous soutenons le CFR en tant que sponsor principal, et c’est tout. Nous sommes honorés de figurer sur le maillot d’un groupe à la tradition historique, mais nous n’avons aucune autre ambition.» Son coup de main aurait été le bienvenu, mais il n’en sera rien. Dans tout ce marasme, Cluj doit enchaîner les matches. L’équipe est actuellement 12e sur 16 du classement avec un bilan de 3 victoires, 7 nuls et 6 défaites (16 points, 21 buts marqués et 28 encaissés). Dimanche à 20h30, les troupes de Daniel Pancu vont recevoir le Rapid Bucarest. Et on peut imaginer que les joueurs auront certainement des difficultés à ne se concentrer que sur le terrain.
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