Les légendes de l’OL réagissent au décès de Bernard Lacombe
Depuis l’annonce du décès de Bernard Lacombe, les hommages se succèdent. Et du côté des (anciennes) gloires de l’OL, les réactions sont unanimes.

Le football français pleure ce soir la disparition de l’ancien attaquant légendaire de l’Olympique Lyonnais, Bernard Lacombe. Gravement malade et hospitalisé depuis le mois de janvier, le deuxième meilleur buteur de l’histoire du championnat de France (255 buts) laisse un grand vide, notamment dans la capitale des Gaules. Quelques instants seulement après l’annonce de la mort de son ancien attaquant, l’OL s’est fendu d’un bel hommage. «C’est avec une immense tristesse que nous avons appris ce mardi soir le décès de Bernard Lacombe. Toutes nos pensées vont vers sa famille et ses proches, mais aussi les amoureux de l’Olympique Lyonnais et du football. Adieu Bernard, vous étiez notre légende, le plus grand de tous.» Depuis, les hommages se succèdent.
La LFP et la majeure partie des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont envoyé leurs messages de soutien aux Lyonnais, ainsi qu’à la famille du défunt. Président de la FFF, Philippe Diallo a lui aussi tenu à rendre hommage à l’un des artisans du sacre européen en 1984 avec l’équipe de France. «C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Bernard Lacombe. Bernard Lacombe a marqué le football français d’une empreinte indélébile, en tant que joueur, entraîneur et dirigeant. Il fut l’un des plus grands attaquants de l’histoire de notre football. Deuxième meilleur buteur de Division 1, il a écrit les pages glorieuses de Lyon, Saint-Étienne et Bordeaux. Il a aussi brillé avec l’équipe de France. Ses buts ont contribué à installer les Bleus sur la scène internationale. Bernard Lacombe fut ainsi un artisan majeur du titre du champion d’Europe en 1984. Il a signé quelques-uns des plus beaux exploits tricolores, je pense notamment à son but dans les premières secondes de jeu contre l’Italie lors de la Coupe du Monde 1978. Il a incontestablement été une source d’inspiration pour de nombreux attaquants. Après sa remarquable carrière de joueur, Bernard Lacombe a mis sa science du football au service de l’Olympique Lyonnais, son club de cœur. Avec Jean-Michel Aulas, auquel je pense très fort en ces instants douloureux, il a formé un duo qui a transformé l’OL en un club à succès. Profondément attaché à sa ville, à son club, à ses amis, Bernard Lacombe va beaucoup nous manquer. La Fédération saura lui rendre hommage. Au nom de tout le football français, j’adresse mes condoléances les plus sincères à ses proches et à ses amis.»
«Il y a des douleurs qu’on ne partage pas.»
Côté lyonnais, les réactions étaient forcément attendues. À commencer par le fidèle partenaire de Bernard Lacombe : Jean-Michel Aulas. Les deux hommes ont partagé 37 ans de l’histoire de l’OL et cette disparition touche forcément celui qui pourrait bientôt briguer le poste de maire de Lyon. «Il y a des douleurs qu’on ne partage pas. Aujourd’hui, c’est celle de perdre Bernard. Trente-sept ans d’une amitié sans masque. Une fidélité rare. Il ne parlait jamais pour ne rien dire. Mais quand il parlait, c’était juste. Et souvent décisif. À Lyon, nous avons tout vécu ensemble : les défaites, les renaissances, les sommets. Ce qu’il incarnait ne mourra pas. L’humilité du joueur. Le respect du club. Et cette foi tranquille qui portait les jours difficiles. Il me manquera dans les jours bruyants, et plus encore dans les jours calmes. À Mireille, à ses enfants, je veux dire mon affection profonde. Et les embrasser comme on embrasse ceux qui savent, même en silence, ce que signifie aimer. Adieu Bernard. Et merci», a posté JMA sur X.
Autre attaquant phare de l’OL, Sonny Anderson a lui aussi été très marqué. « Je parle de l’homme, celui qui comptait comme un père. Quand vous savez qu’un parent est malade, vous savez qu’il va partir, mais vous ne le voulez pas. Quand il n’est plus là, vous perdez quelque chose de votre vie. J’ai eu la chance d’aller pouvoir le voir. C’est quelqu’un que j’ai aimé énormément. Les gens parlent peu de la connaissance humaine qu’il avait. Il aimait les attaquants. Quand j’ai signé à Lyon, c’est grâce à lui. Aujourd’hui, c’est dur. J’ai perdu mon père en 2001, j’ai perdu mon deuxième père en 2025. Lyon sans Lacombe, c’est plus que perdre un titre, un championnat. Pour moi, c’est perdre un père une deuxième fois », a-t-il confié au micro de RMC. Idem chez l’ancien joueur (1985-1995) et entraîneur (2015-2019) des Gones, Bruno Genesio. «C’est très difficile de parler de Bernard ce soir. J’ai appris la nouvelle et m’y attendais malheureusement. Je suis très très triste de sa disparition. (…) Nous avions noué une relation très particulière avec Bernard. C’était un grand monsieur. L’OL, c’était sa vie. Il était la mémoire, l’âme, la Bible de ce club. Je perds un grand ami. Je l’avais encore vu il n’y a pas très longtemps, nous avions pu plaisanter une dernière fois. Qu’il repose en paix», s’est-il ému dans les colonnes de L’Équipe.
«C’est grâce à Bernard que l’OL est un club reconnu partout dans le monde»
Autre légende de l’OL, Juninho est également sorti du silence dans les pages du quotidien sportif pour souligner le travail XXL d’un homme qui se donnait corps et âme pour les nouvelles recrues lyonnaises. «Je savais qu’il était très malade, j’étais en contact avec Stéphane (Bénas), le directeur du musée, qui me tenait informé de son état de santé. Mais ça m’a fait vraiment très mal de recevoir ce message aujourd’hui. Je me rappelle d’abord toute l’aide qu’il m’a apportée au départ. Il me donnait énormément de conseils sur des choses qu’on peut penser anodines, mais qui sont en fait très importantes. J’ai dû m’adapter à une nouvelle ville, à une nouvelle vie, à un football différent, et c’est lui qui m’a permis d’y arriver. La première année, il était très préoccupé quand l’hiver est arrivé, il avait peur du froid pour ma famille et moi. Quand j’étais en équipe nationale, il venait me chercher en vol privé, et il nous racontait énormément d’histoires sur l’OL de son époque, il nous a transmis la mémoire. Bernard était quelqu’un qui nous passait des messages. (…) J’ai beaucoup de peine pour toute sa famille. Tous les joueurs de l’OL et tous les supporters du club, on doit tous un immense merci à Bernard. Il a été l’un des plus grands joueurs de l’histoire du club, un grand dirigeant, et je crois même peut-être le plus grand, car il a été fondamental pour créer notre groupe qui a tout gagné. C’est lui qui a fait cette équipe. J’espère que tous les supporters garderont une très grande gratitude, car c’est grâce à Bernard que l’OL est un club reconnu partout dans le monde.»
Chez les plus jeunes, ce fut en revanche un peu plus bref. Tout comme Bradley Barcola, Rayan Cherki a publié sa première réaction sur ses réseaux sociaux. Le premier s’est contenté d’un émoji prière, tandis que le nouveau joueur de Manchester City a écrit « Légende » dans une story. Désormais ex-capitaine des Gones, Alexandre Lacazette s’est, pour le moment, contenté de reposter le message de l’OL sur X. Seul Georges Mikautdze s’est fendu d’un message plus fort. «Monsieur Lacombe était bien plus qu’un nom. Une voix, une âme, une histoire qui a traversé les générations. Il incarnait l’OL, le football français, la fidélité, la passion, le respect. Même ceux qui ne l’ont pas beaucoup connu personnellement, comme moi, ont grandi dans l’ombre de ce qu’il représentait. Il était partout : dans les couloirs du club, dans les récits, c’était l’ADN de l’OL. Aujourd’hui, on perd une figure immense. Toutes mes pensées vont à sa famille, à ses proches, à toute notre famille OL. Reposez en paix Monsieur Lacombe. Vous ne serez jamais oublié», a-t-il posté sur X. Ce soir, Lyon pleure l’un de ses représentants les plus emblématiques.
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