En se qualifiant pour les barrages de la Ligue Europa à la faveur de deux victoires face à Mlada Boleslav (4-1, 2-1), Hubert Fournier a relevé son premier défi à la tête de l’Olympique Lyonnais. Ce dimanche, l’ancien coach rémois entre dans le vif du sujet avec la réception de Rennes dans le cadre de la première journée de Ligue 1. En guise d’avant-match, il s’est confié au Progrès pour évoquer ses premières semaines chez le septuple champion de France, mais aussi et surtout le mercato encore une fois compliqué, entre Rhône et Saône. L’occasion pour lui de montrer les crocs et d’assumer un véritable désaccord avec le président Jean-Michel Aulas sur la stratégie de recrutement.

En effet, alors que JMA ne cesse de clamer que l’OL s’appuiera sur Lacazette et Yattara pour mener l’attaque des Gones, Fournier réclame à corps et à cri l’arrivée d’un nouveau buteur. « Pour moi, il n’y a pas de débat. Je l’ai dit, je pense qu’il nous faut un attaquant, lance le technicien lyonnais. Il (JMA) a son avis, j’ai le mien. Je n’ai pas signé pour être un béni-oui-oui. Après je peux aussi comprendre les contraintes économiques. De toute façon, on s’adaptera. » S’adapter, c’est-à-dire faire avec les forces en présence, à savoir de jeunes joueurs aussi talentueux qu’inexpérimentés, à l’image d’un Yassine Benzia que Fournier n’hésite pas à placer en première ligne. Quitte à lui mettre une sacrée pression.

Vendre pour acheter

« On met beaucoup de pression sur Yassine Benzia, qu’on annonce comme un futur grand… mais qui pour le moment n’a jamais confirmé tout le bien qu’on dit de lui. J’attends de voir. C’est dur pour lui parce qu’il n’a peut-être pas pour l’instant les épaules pour assumer ce statut. » S’il se dit prêt à faire la saison avec « un attaquant qui vient de Ligue 2 (Yattara) et deux autres qui ont dix matches de Ligue 1 dans les pattes (Benzia, Njie) », Fournier ne désespère de renforcer son collectif avant début septembre. Mais le technicien est conscient que son bonheur passera par une ou plusieurs ventes. Et notamment celle de Samuel Umtiti. « Moi, si je peux garder Sam, ça me va très bien. Après il y a une réalité économique. Avec le boss, ça risque d’être compliqué. Si j’ai besoin d’un attaquant, il faut faire des efforts des deux côtés, » concède-t-il.

Le message est donc clair, l’OL et son entraîneur semblent résignés à se séparer d’un (ou plusieurs) cadres cet été. Des départs qui viennent quelque peu entamer les ambitions lyonnaises. Hubert Fournier reste confiant, mais ne se prive pas d’envoyer un nouveau message à son président. « Le challenge est d’être européen en fin de saison. C’est assez ambitieux parce que selon moi on a perdu de bons joueurs, qui n’ont pas été remplacés, notamment devant. Ça me semble réalisable, si tant est que certains cadres, à l’instar de Lacazette, arrivent à confirmer la belle saison dernière. Parce que ça reste de la confirmation. Alex n’a fait qu’une saison pleine avec cette réussite.» À l’image d’un Yassine Benzia, Lacazette est lui aussi mis sous pression par Fournier. Les deux attaquants lyonnais auront une première occasion de rassurer leur coach, dès ce dimanche face à Rennes.