OL - Real Madrid : les notes du match

Personne ne donnait cher de la peau des Lyonnais. Pourtant, face à l’armada galactique du Real Madrid, ce sont bien les hommes de Claude Puel qui ont fait sensation en s’imposant à Gerland (1-0) (voir le détail du match entre l'OL et le Real Madrid). Face à des Merengues dans un mauvais jour, les Gones ont réalisé leur match référence de la saison. Bien regroupés en défense afin de museler un trio magique madrilène Kaka-Ronaldo-Higuain inefficace, les Lyonnais ont pu prendre à défaut une défense adverses aux abois.

Même si les nombreuses tentatives des Gones ont souvent été hors cadre, notamment en première période, ces derniers ont vu leurs efforts être récompensés en tout début de deuxième période sur une frappe splendide de Jean II Makoun (46e) qui vient se loger en pleine lucarne. Solidaire, l’OL a ensuite gagné en confiance et attendu un Real trop approximatif, handicapé par de nombreux déchets techniques et persistant à s’enfermer dans l’axe. Quasiment jamais mise en danger, l’arrière-garde rhodanienne a été énorme. Peu avare en efforts, elle a permis à ses attaquants de briller, Govou et Lisandro en tête. Le premier a imposé sa loi sur le côté droit, forçant Pellegrini à sortir Marcelo à la mi-temps, tandis que l’Argentin s’est baladé face à une défense adverse complètement déboussoulée. Il lui a toutefois manqué de la réussite face au but, surtout sur coup de pied arrêté.
Privés de Xabi Alonso pour le match retour, les Madrilènes pourront de leur côté se croire maudits à Gerland où ils se sont inclinés pour la troisième fois consécutive.

L’homme du match : Lisandro (8) : on parle beaucoup du travail abattu sur le front de l'attaque de l'OM par Brandão. Mais que dire alors de l'Argentin de l'OL ? Ce soir, il s'est demené seul dans l'axe, harcelant sans cesse les défenseurs madrilènes. Lisandro est le joueur à avoir le plus tiré au but (19e, 32e, 58e, 59e, 65e) mais il n'a malheureusement jamais trouvé le cadre. Pas décisif ce soir, mais indispensable. Remplacé par Gomis (80e), qui s'est mis au diapason de ses partenaires.

Olympique Lyonnais :

Lloris (7) : dans une soirée qui s'annonçait agitée, le gardien de l'OL n'a finalement pas eu tant de travail. Le moment clé ? Son duel face à Higuain remporté (63e), grâce à une main ferme. Auparavant, il a évité à Cris un but contre-son-camp. Impeccable en fin de match sur les tentatives lointaines des Merengues.

Réveillère (7,5) : très gros match fourni par le latéral droit lyonnais. Très en vue sur le plan offensif au cours d'une première période où le jeu penchait à droite, il a annihilé quasiment toutes les chevauchées de Kaka en seconde mi-temps.

Cris (7) : le Policier a tenu son rang ce soir. Intraitable sur les un contre un, il a également coupé bon nombre de trajectoires grâce à son placement impeccable. Comme à son habitude, il a apporté son jeu de tête sur les coups francs offensifs.

Boumsong (7) : à l'image de son équipe, Boumsong a su hausser son niveau de jeu pour ce grand match. Après une première alerte sur un départ d'Higuain dans son dos, le défenseur a remis les pendules à l'heure et a imposé son physique. Deux sauvetages à son actif (15e, 21e). En prime, c'est lui qui récupère le ballon pour le but de Makoun (47e).

Cissokho (7,5) : timide en début de rencontre, il a d'abord pensé à bien défendre, comme ses coéquipiers. Puis il a lâché les chevaux et s'est engouffré à plusieurs reprises dans son couloir gauche. À la 62e minute, bien lancé par Lisandro, il aurait même pu y aller de son but mais a buté sur Iker Casillas. Auteur d'un sauvetage devant Granero en fin de rencontre (85e).

Toulalan (7,5) : encore une fois, Toulalan a démontré qu'il était indispensable à Lyon. Posté devant la défense, il a gratté beaucoup de ballons et a relancé très proprement. Le Real a eu tendance à s'empiler dans l'axe, un régal pour le Lyonnais.

Makoun (7) : sifflé par Gerland, le Camerounais a donné la meilleure des réponses sur le terrain. Après une première période délicate, où il a joué étonnamment haut, il a délivré tout le stade d'une superbe frappe qui est venue se loger dans la lucarne d'Iker Casillas (47e). Probablement libéré, il a eu beaucoup de réussite dans ses gestes. Les supporters lyonnais peuvent ranger leurs sifflets.

Pjanic (6,5) : titularisé par Puel, le petit Mozart avait de grosses responsabilités sur les épaules ce soir. Il s'en est sorti avec les honneurs. S'il s'est parfois trop précipité dans le jeu, le Bosniaque s'est racheté en délivrant de nombreux centres dangereux sur les coups de pied arrêtés. Un gros travail défensif également. Remplacé par Kallström (78e), qui est vite entré dans le bain.

Govou (7,5) : c'est lui qui a allumé la première mèche d'une magnifique reprise de volée sur un service de Delgado (10e). Très actif sur son aile droite, il a fait souffrir Marcelo et a été un relais privilégié du jeu lyonnais. Il a baissé de pied en seconde période, mais il a continué à apporter une aide précieuse.

Delgado (7) : sa justesse technique a permis à l'OL de prendre le match par le bon bout. Très précieux, il a bonifié un nombre incroyable de ballons, comme sur ce centre adressé à Govou en début de rencontre (10e). Il aurait pu ouvrir le score sur une splendide reprise de volée aux 20 mètres qui s'est écrasée sur le poteau droit de Casillas. Auteur de quelques rushs au coeur de l'entrejeu madrilène, il a terminé le match avec des crampes et a été remplacé par Bastos (89e)

Lisandro (8) : voir ci-dessus

Real Madrid

Casillas (5,5) : souvent mis en alerte du fait de la domination lyonnaise. Mais si le portier espagnol a été sauvé par son poteau à la 40e minute suite à une magnifique reprise de volée de Delgado, le Madrilène n'a pas réellement eu de grands arrêts à faire, les frappes rhodaniennes étant souvent hors cadre. Impuissant sur le but de Makoun (46e), il a été décisif sur un face-à-face avec Cissokho (62e).

Arbeloa (3) : Sergio Ramos repositionné dans l’axe, Arbeloa a dû assurer l’intérim. Et que ce fut dur. Souvent débordé par Delgado, il s’est contenté d’essayer de contenir les offensives lyonnaises à défaut de pouvoir apporter le surnombre en phase offensive. Mais même cette tâche a été un calvaire.

Sergio Ramos (5) : qu’il soit à droite ou bien dans l’axe, l’ancien Sévillan prouve qu’il est bel et bien l’un des piliers de l’arrière-garde merengue. Certes il a souvent dû s’employer et a parfois agi au plus pressé, mais son activité a été plus que précieuse en première période, notamment lorsqu’il a fallu surgir pour couper les offensives adverses venant des côtés. Cela s’est empiré par la suite. Seul leader dans une défense complètement dépassée et malmenée, il est souvent intervenu à la limite. Il a pourtant eu une balle d’égalisation sur corner à la 80e.

Albiol (4) : souvent sollicité, l’ex-Valencian a été éclipsé par Ramos. Transaparent, il a peiné sur coup de pied arrêté.

Marcelo (3) : il a bien tenté de créer le décalage face à un bloc lyonnais très regroupé, mais le Brésilien a passé la majorité de son temps à défendre. Martyrisé par Govou, il a multiplié les fautes. Remplacé par Garay (45e). De son côté, l’Argentin n’a pas su inverser la tendance.

M. Diarra (5) : positionné en sentinelle juste devant la défense, le Malien a été servi en terme de tâches défensives à réaliser. Avec un entrejeu merengue souvent débordé il n’a cessé de naviguer, surtout sur le côté gauche, pour imposer son physique. Mais face à la déferlante lyonnaise il s’est trop souvent retrouvé privé de solutions de relance.

Xabi Alonso (4) : discret, l’un des maîtres à jouer du Real n’a pas su trouver la solution face à un OL très regroupé. Comme Diarra, dès qu’il lui a fallu jouer vers l’avant, ses passes ont le plus souvent trouvé un Lyonnais. Averti, il sera suspendu pour le match retour.

Granero (4) : il a tenté d’animer l’aile droite, mais sa technique n’a pas été suffisante. Peu performant sur ses coups francs.

Kaka (4) : lent sur le terrain, le Brésilien a fait rarement le bon choix. Incapable de créer le danger, il n’a quasiment jamais frappé au but. Scotché sur son aile gauche en seconde période, son manque de vitesse l’a trop pénalisé, tout comme ses nombreuses pertes de balles. Comme un symbole, c’est lui d’ailleurs qui se fait subtiliser le ballon qui amène le but de Makoun.

Higuain (4) : à l’instar de CR9 il a été très peu en vue. Si sa technique laisse à penser qu’il ne lui en faut pas beaucoup pour se montrer dangeureux. Mais en vain. A noter un face-à-face perdu face à Lloris (62e). Remplacé par Benzema (63e)

Cristiano Ronaldo (5) : souvent présent sur le côté gauche en première période et serré de près par les défenseurs adverses, le Portugais a davantage animé la partie par ses grigris que par son efficacité. Preuve en est : lors de la première période le Real n’a frappé que deux fois au but. Frustré par le manque d’espaces laissé par le bloc lyonnais, il s’est balladé sur le terrain pour trouver la brèche. Mais après son doublé le week-end dernier, le Lusitanien a été réduit au silence ce soir.