La VAR est loin de faire l’unanimité en Europe

Par Constant Wicherek
3 min.
Voici l'écran qui sert aux arbitres, ici au Stade Raymond Kopa lors de la rencontre entre le SCO et @Maxppp

La VAR est utilisée en Europe depuis plus d'un an en Italie et en Allemagne et depuis plus de six mois en Espagne et la France. Les acteurs du jeu ne sont pas vraiment contents.

Depuis maintenant une année et demie, l'assistance vidéo à l'arbitrage est utilisée en Italie et en Allemagne. L'Espagne et la France s'y sont mises seulement cette année. Tout le monde pensait que cet outil allait révolutionner l'arbitrage et aider quelque peu les hommes en noir bien souvent pris pour cible par les supporters, les entraîneurs et aussi les présidents de club. Il est désormais temps de faire un premier petit bilan de l'utilisation de la VAR dans le monde.

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Ce qu'on peut dire, c'est que tout a mal commencé en Italie. « Je pense que l'on est en train de mal utiliser la vidéo. C'est un outil utile s'il est utilisé avec parcimonie », avançait même Gianluigi Buffon, alors gardien de la Juventus. Dans un passé récent, très récent même, c'est Gennaro Gattuso, après la finale de la Supercoupe d'Italie (victoire 1-0 de la Juve), s'est questionné sur son usage : « la VAR sur les hors-jeu ? La Juventus marque deux buts,l'arbitre attend la fin de l’action et va voir à juste titre s’il n’y a pas hors-jeu. En première mi-temps, Cutrone est devant les buts, avec une position normale et il est arrêté en premier par le sifflet de l'arbitre sans utiliser la vidéo ». Ce qui semble être remis en question, c'est plus l'interprétation de l'arbitre que l'utilisation réelle de la vidéo.

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Le Real Madrid a la palme de la rage

En Allemagne, même son de cloche avec en point d'orgue une magnifique perte de temps lors de la rencontre entre Augsbourg et le RB Leipzig (0-0). L'arbitre de la rencontre, Tobias Welz, accorde un penalty pour le RBL mais, quatre minutes plus tard, il le refuse finalement après avoir visionné la vidéo. Un élément qui fait écho aux propos du boss du Bayern, Uli Hoeness, qui critiquait ouvertement la VAR : « nous devons trouver une solution. Même la FIFA, qui est souvent lente sur ce genre de choses, nous a montré à la Coupe du Monde que cela pouvait être un succès. Nous avons vu des arbitres du Pérou, de la Jamaïque et de la Thaïlande l’utiliser bien et réaliser de bonnes performances. Je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas faire cela en Allemagne ».

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En France, Rudi Garcia était pour l'arrivée de la vidéo. Mais il semble quand même qu'il doit se mordre les doigts aujourd'hui. Du côté de Bordeaux, Éric Bedouet ne comprend rien. « La VAR est incompréhensible, je ne sais pas pourquoi elle est utilisée. Je ne sais pas comment l’interprétée », détaille l'entraîneur des Girondins quand l'AS Saint-Étienne avait fustigé son utilisation à plusieurs reprises. « L’AS Saint-Étienne s’interroge quant à l’utilisation, qu’elle juge aléatoire, de l’assistance vidéo lors de plusieurs de ses rencontres de championnat. En effet, si l’instauration d’un tel système constitue indéniablement une avancée pour le football, les conditions du recours au VAR doivent être encore clarifiées afin de rendre équitable l'usage de la vidéo entre toutes les équipes et de préserver l’équité des compétitions" et regrette que "l’utilisation de l’assistance vidéo manque de cohérence et se heurte en outre à la complexité du règlement », peut-on lire sur l'un des communiqués publiés début décembre par les Verts.

Mais c'est probablement en Espagne qu'on grogne le plus contre la VAR. Et surtout, ce n'est pas le plus petit club. Le Real Madrid, mécontent de son traitement par le corps arbitral, qu'il soit sur le terrain ou dans le van dédié à la vidéo, est carrément parti en guerre contre la Fédération espagnole (RFEF) et son président, Florentino Perez a carrément menacé, implicitement, de démissionner de son poste au conseil d'administration de la RFEF. C'est donc un euphémisme de dire que la VAR n'est pas bien reçue en Europe et s'il fallait résumer en une citation, on choisirait probablement celle d'un entraîneur du championnat sud-américain, Hernan Cristante du club de Toluca au Mexique : « il me semble que c'est un excellent outil qui est vraiment mal utilisé ; la VAR est injuste ».

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