Entretien avec… Lucas Barrios : « J’étais prêt et j’avais envie de venir jouer en France »

Par Alexis Pereira
6 min.
Real Madrid CF Lucas Ramón Barrios Cáceres @Maxppp

Sensation de ce début de saison en Bundesliga, le Borussia Dortmund régale tous les amateurs de football grâce à un jeu offensif pétillant, une jeunesse insouciante et un enthousiasme débordant. Symbole de cette équipe en pleine réussite, Lucas Barrios (26 ans) affole les compteurs avec 12 buts toutes compétitions confondues. De sa forme étincelante au dernier Mondial en passant par son transfert raté à Nancy, l'international paraguayen s'est confié à Foot Mercato. Entretien.

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Lucas Barrios : Tout va bien. Je suis vraiment très heureux d'être en Europe et de jouer dans une équipe comme le Borussia Dortmund, d'autant que nous sommes dans une forme incroyable.

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FM : Félicitations justement pour votre extraordinaire début de saison. Après 14 journées, le BVB est leader de Bundesliga avec 7 points d'avance sur son premier poursuivant, Mayence. À quoi attribuez-vous ce fantastique début d'exercice ?

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LB : Je crois que nous avons fait des débuts tonitruants. Mais il reste encore trois matches avant la trêve et il faut maintenir le cap. Nous sommes une équipe jeune heureuse d'être aux premières places du classement. Pour autant, nous n'avons encore rien gagné. Et si nous avons fait un petit trou sur le deuxième, le troisième et le quatrième. Nous devons continuer comme ça pour conserver cette avance.

FM : Du coup, quel est l'objectif réel du club ?

LB : L'objectif est de pouvoir nous qualifier pour une compétition européenne la saison prochaine comme nous l'avons fait l'an passé. Nous sommes très bien positionnés pour la Ligue des Champions. C'est l'objectif principal sur lequel nous nous sommes focalisés. Et si, comme tout le monde en parle ici, le titre est pour nous, nous en serions très heureux. Mais nous n'avons encore rien fait, alors restons concentrés.

FM : Que pensez-vous de votre coéquipier français Damien Le Tallec ?

LB : C'est un très grand joueur. Il a un énorme potentiel. C'est difficile pour lui de jouer aujourd'hui, car l'équipe est en pleine forme. La saison passée, il est entré quelques fois en cours de matches et a beaucoup aidé l'équipe. Malheureusement, il a eu la malchance de se blesser. Il est bien revenu et donne toujours le meilleur pour l'équipe lorsque l'on fait appel à lui.

FM : À titre personnel, vous êtes-vous fixé un objectif précis en termes de buts ?

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LB : Non. Je ne me fixe jamais d'objectif chiffré. Je cherche toujours à travailler pour le bien de l'équipe, d'apporter des solutions et bien sûr, en tant qu'attaquant, de tenter de marquer le maximum de buts pour l'équipe et de me créer des occasions. C'est ce que me demandent mon entraîneur et mes coéquipiers, qui m'ont toujours aidé, et c'est ce que je tente de faire. Je suis très heureux d'être à Dortmund dans une équipe en pleine forme.

Des débuts fulgurants

FM : Comment expliquez-vous votre rapide adaptation au football européen (27 buts en 47 apparitions en Bundesliga depuis son arrivée en juillet 2009) ?

LB : J'ai eu du mal au début. Le jeu est différent de ce que j'ai connu en Amérique du Sud. C'est plus rapide et il faut travailler et courir beaucoup plus. Pendant deux mois, je n'ai pas marqué de buts. J'ai été remplaçant. Et ensuite, je me suis rendu compte qu'en travaillant et en me sacrifiant, je pouvais m'adapter au mieux. Heureusement que cela ne m'a pris que deux mois. Pour certains, cette période d'adaptation dure plus longtemps. J'espère pouvoir être un exemple pour les joueurs qui viennent d'Amérique du Sud. Je suis heureux de m'être parfaitement adapté et que le public me connaisse.

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FM : Parlez-vous déjà allemand ?

LB : À dire vrai, pas encore ! Je maîtrise quelques phrases, mais ce n'est pas le plus important. Je fais mon possible pour que l'on se comprenne au mieux mes partenaires et moi.

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FM : En Bundesliga, vous semblez intouchables, mais en Europa League, tout reste à faire (avec 5 points, le Borussia est 3e de la poule J derrière le FC Séville, 9 points, et le Paris SG, 8 points). Comment abordez-vous les deux journées restant encore à jouer dans cette compétition ?

LB : Nous savons que la rencontre entre le Paris SG et Séville peut être décisive. Tout reste ouvert pour les trois équipes. Et si nous gagnons nos deux dernières rencontres, nous avons de bonnes chances de nous qualifier.

FM : En parlant du Paris SG, vous avez pris part à la double confrontation face aux Franciliens (1-1 à l'aller, 0-0 au retour). Qu'avez-vous pensé du club de la capitale ?

LB : C'est une équipe forte qui possède de très bons joueurs dans son effectif et qui va évidemment lutter pour la qualification. Je n'en ai aucun doute.

FM : Aimeriez-vous jouer un jour en France ?

LB : Aujourd'hui, je suis bien en Allemagne et j'ai un long contrat. Mais on ne sait jamais ce qui se passer dans une carrière. Je suis très heureux à Dortmund, et si la décision m'appartenait, je pourrais rester ici toute ma carrière. Le Borussia m'a recruté, il a investi beaucoup, il a cru en moi, il m'a prolongé et a fait énormément pour moi. Je veux rester ici de nombreuses années. Pour le moment, je veux rester en Allemagne et continuer à être heureux comme je le suis actuellement.

Nancy l'acte manqué et le Mondial 2010

FM : Avant de rejoindre Dortmund, vous avez été tout proche de signer à l'AS Nancy-Lorraine. Pouvez-vous revenir sur ce transfert manqué ?

LB : L'AS Nancy voulait me recruter lorsque j'étais à Colo Colo au Chili, mais l'affaire a capoté à cause d'un intermédiaire. Tout était pratiquement réglé. Ce sont des choses qui arrivent quand, au lieu de traiter directement avec le joueur, les clubs font appel à des intermédiaires. Des détails économiques restent en suspens et le transfert ne se fait finalement pas. Dans cette histoire, c'est le club qui a été lésé. J'étais prêt et j'avais envie de venir jouer en France. Tout était quasiment bouclé. Mais l'accord n'est finalement pas intervenu.

FM : Vous êtes bien à Dortmund, mais n'avez-vous pas envie de découvrir un club et un championnat encore plus grands ?

LB : À Dortmund, je suis très bien. C'est un grand club européen qui est en train de revenir au tout premier plan. Nous espérons bien sûr continuer à ramener le club vers les sommets, là où il le mérite. Et pour l'instant, je ne veux pas penser à autre chose.

FM : Nelson Valdez nous avait confié il y a quelques semaines que le Mondial avait laissé un petit goût amer au Paraguay. Êtes-vous d'accord ?

LB : Le Mondial a été une expérience unique. C'était mon premier Mondial. L'amertume vient de notre quart de finale perdu contre l'Espagne. Nous avons l'impression que nous aurions pu battre l'Espagne et nous qualifier pour les demi-finales. Seulement, l'Espagne a eu la chance du champion et nous avons raté un penalty. C'est que Dieu ne voulait pas que nous passions. Mais dans l'ensemble la Coupe du monde reste un grand souvenir. Nous avons réalisé un très beau parcours. Nous avons affronté quelques-unes des meilleures nations comme l'Italie et l'Espagne et nous avons joué d'égal à égal. Nous sommes fiers d'avoir porté haut le nom et les couleurs du Paraguay.

FM : En parlant de la sélection, la Copa America se tiendra l'an prochain en Argentine. Comment appréhendes-tu cette compétition ?

LB : Je crois que cela va être un très beau spectacle. Le football sud-américain est en pleine forme actuellement. L'Uruguay a atteint les demi-finales du Mondial. Nous nous sommes hissés en quarts. L'Argentine est également très forte. Ne parlons même pas du Brésil. Je crois que nous pouvons offrir un spectacle magnifique au public présent. Le Paraguay tentera de briller comme il l'a fait durant la Coupe du monde.

FM : Enfin, que pouvons-nous vous souhaiter pour la fin de la saison ?

LB : Que tout continue ainsi ! Que nous restions premiers et que je continue à être heureux ici à Dortmund !

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