Pourquoi les internationaux allemands font-ils tant craquer l'Europe ?

Par La Rédaction FM
5 min.
Les Allemands ont la cote @Maxppp

À chaque mercato ses modes. De plus en plus, les cadors européens privilégient les pistes menant à des internationaux allemands. Cet hiver encore, ils disposent d'une belle cote auprès des meilleurs clubs du Vieux Continent. Comment expliquer ce regain d'intérêt pour les stars allemandes ces dernières saisons ? Foot Mercato s'est penché sur le sujet avec la collaboration de nos correspondants allemand et espagnol, Tobias Feldhoff et Ivan Vargas.

Loué pour sa rigueur, le football allemand séduit de plus en plus à commencer par les clubs qui, en cette période de mercato, seront tentés de miser sur cette valeur sûre. Ce qui n'est pas nouveau puisque de nombreux internationaux allemands ont traversé les frontières par le passé. Dans les années 80 et 90, Lothar Matthäus, Andreas Brehme, Rudi Völler, Andreas Möller, Thomas Häßler ou encore Jürgen Kolher n'ont pas hésité à s'envoler vers d'autres championnats majeurs en Europe. Mais ce phénomène n'a pas forcément continuer à croître de manière significative dans les années 2000. Toutefois, le transfert le plus marquant reste celui de Michael Ballack à Chelsea en 2006.

La suite après cette publicité

Car la tendance était plus de rester jouer au pays pour les internationaux ces années-là. Pour exemple, lors de la Coupe du Monde 2006, parmi les 23 joueurs sélectionnés, deux jouaient hors de Bundesliga. Il s'agissait de Jens Lehmann (Arsenal) et Robert Huth (Chelsea). Idem lors de l'Euro 2008 où Christoph Metzelder (Real Madrid), David Odonkor (Betis Séville) et Michael Ballack (Chelsea) étaient les seuls à évoluer à l'étranger. Lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, la Mannschaft était composée à 100% de joueurs évoluant au sein du championnat national. Une stratégie payante sur le plan sportif pour la sélection finaliste de l'Euro 2008 et demi-finaliste des deux derniers Mondiaux.

À lire L’énorme jackpot que Dortmund va empocher avec Jude Bellingham

2010, une année charnière

Mais depuis 2010, il y a une recrudescence de départs d'internationaux allemands vers d'autres contrées. Sami Khedira et Mesut Özil ont signé au Real Madrid cette année-là. Le milieu a depuis rejoint Arsenal cet été 2013. Jérôme Boateng lui a filé à Manchester City en 2010. En 2011, Miroslav Klose a signé à la Lazio. Per Mertesacker, lui, prenait la direction d'Arsenal. Un club qu'a rejoint Lukas Podolski en 2012. On pourrait aussi citer André Schürrle (Chelsea) ou encore Mario Gomez (Fiorentina) qui ont fait le grand saut vers l'étranger en 2013. Comment expliquer ce changement de stratégie ? Il y a eu tout d'abord une belle campagne de l'équipe d'Allemagne lors du Mondial 2010. Le style de jeu de la sélection est plus offensif, créatif et attractif. Une philosophie qu'avait défendu Jürgen Klinsmann et qu'a continué à prôner Joachim Löw. Quoi qu'il en soit, les meilleurs clubs du monde ont été séduits par les talents made in Allemagne. Ces derniers ont été tentés de partir afin de franchir un palier, découvrir une autre culture mais aussi s'éloigner de l'Allemagne puisqu'ils ne sont pas en concurrence directe avec des joueurs évoluant au sein de la Mannschaft.

Vu d'Allemagne, cet engouement pour les internationaux est dû à plusieurs choses. Notre correspondant allemand Tobias Feldhoff nous explique les raisons : « Les internationaux allemands sont talentueux. Ils ont une bonne éducation tactique. Ce sont des joueurs d'équipe avant tout, même s'ils savent qu'ils sont très bons individuellement. C'est peut-être différent pour les joueurs venant d'ailleurs. (...) En plus, ils ont une très bonne capacité à s'adapter aux nouvelles cultures.». Ailleurs en Europe, le regard sur les joueurs allemands a changé. C'est le cas chez nos voisins ibériques comme nous l'explique notre correspondant espagnol Ivan Vargas. « En Espagne, avant, on pensait que les joueurs allemands étaient très puissants et bons tactiquement, mais qu'ils n'avaient pas assez d'imagination balle au pied. Aujourd'hui, cette idée a changé. En Espagne, Mesut Özil était très apprécié et on parle en termes très élogieux de la nouvelle génération de talents allemands : Draxler, Reus, Götze, Gündogan...Désormais, on dit que les Allemands sont beaucoup plus créatifs et ressemblent aux Espagnols depuis que Klinsmann et Löw les entraînent ».

La suite après cette publicité

Toujours plus de départs en 2014 ?

Cette tendance risque de se poursuivre cet hiver et l'été prochain. Plusieurs jeunes internationaux allemands sont courtisés par les plus grands clubs européens. C'est le cas d'Ilkay Gündogan (8 sélections). Sous contrat jusqu'en 2015, il ne souhaiterait pas prolonger révélait Bild il y a quelques jours. Manchester United, le Barça et le Real Madrid sont sur le dossier. D'ailleurs, SportBild a annoncé que le BvB pourrait laisser filer son joueur chez les Merengues et tenter le coup pour récupérer son compatriote Sami Khedira. Autre joueur à avoir une cote d'enfer, Marco Reus (19 capes). Le milieu de 24 ans a confié à Bild : «Je ne pense pas à changer d'équipe. J'ai un contrat jusqu'en 2017 et je serais heureux de le respecter». Toutefois, son nom a été associé au Barça, Arsenal, City et Manchester United. Les Red Devils prêts à mettre 36 millions d'euros sur la table annonçait la presse anglaise il y a quelques jours. Son coéquipier Mats Hummels (25 sélections), lui, a vu son nom revenir avec insistance du côté de Barcelone et Manchester United.

La suite après cette publicité

Chelsea, Paris ou encore Arsenal eux auraient un œil sur Julian Draxler (10 sélections). Cela tombe bien puisque le joueur de 20 ans apprécie les Gunners. «J’ai toujours dit que les clubs anglais étaient de très grands clubs, et Arsenal en fait partie bien entendu. J’ai déjà pu parler avec Mesut (Özil) et Per (Mertesacker) du club, ils m’en ont dit de bonnes choses. Arsenal est une très, très bonne équipe, avec de bons jeunes joueurs, et ça joue un très bon football, c’est ça que j’aime». Marc-André ter Stegen (3 capes) lui aussi devrait quitter la Bundesliga d'ici peu. Sous contrat jusqu'en 2015, le portier de 21 ans a refusé de prolonger avec le Borussia Mönchengladbach. Il partira donc en fin de saison. Si son agent a nié un accord avec le Barça, ter Stegen a de grandes chances de rejoindre le club catalan où il est annoncé comme le successeur de Victor Valdés. Avec ces jeunes talents allemands, les cadors européens risquent encore de faire chauffer leur chéquier les prochaines années. C'est certainement le prix à payer lorsqu'on veut la «Deutsch Quälitat»...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité