Entretien avec… Mehdi Benatia : « Débuter dans le Calcio face à l’Inter Milan serait magnifique »

Par Sébastien DENIS
5 min.
Udinese Medhi Amine El Mouttaqi Benatia @Maxppp

Recruté cet été par l’Udinese, Mehdi Benatia est passé de la L2 au Calcio, non sans mal. Ce week-end, il pourrait faire ses grands débuts en Serie A. Pour FM, l’ancien minot revient sur ses premières semaines italiennes et sur ses possibles grands débuts à San Siro face à l’Inter Milan.

FM : Mehdi, comment allez-vous ?

Mehdi Benatia : Ça va plutôt bien. J’ai bien récupéré de la grosse préparation qu’on a faite. C’était super compliqué au départ. On est parti en stage d’avant saison durant trois semaines, c’était très physique je n’avais encore jamais connu ça. Mais je commence à m’y faire et j’encaisse de mieux en mieux.

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FM : Entre Clermont et l’Udinese, il y a un sacré fossé. Comment avez-vous vécu ces premières semaines en Italie ?

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MB : Ça n’a rien à voir. Clermont est un bon club de L2, là j’arrive dans un des plus anciens clubs de Serie A, un club de très haut niveau. Quand je suis arrivé, j’avais l’impression que les joueurs courraient tous plus vite, qu’ils sautaient plus haut, frappaient plus fort, j’avais l’impression de travailler avec des machines. Mais au bout de quelque temps, tu t’aperçois que tu peux rivaliser si tu élèves ton niveau de jeu chaque jour à l’entrainement, et du coup, tu progresses plus vite.

L’Udinese, une autre dimension

FM : Comment trouvez-vous les installations de l’Udinese. Est-ce différent de ce que vous avez pu voir à Marseille ?

MB : C’est vrai qu’on se rapproche plus de Marseille au niveau des installations. C’est le top niveau, tu as de nombreux terrains d’entraînement, quelques jacuzzis, 3 ou 4 salles de musculation, c’est sûr que quand tu arrives de Clermont ça te fait un changement. Tu as un intendant qui est là pour toi à n’importe quel moment dès que tu as besoin de quelque chose, c’est vraiment une autre dimension.

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FM : Quelles ont été vos premières impressions à l’entrainement avec vos nouveaux coéquipiers ?

MB : C’est un peu compliqué au début puisque les gens parlent essentiellement italien. Dans le vestiaire, ça parle beaucoup espagnol. Il y a beaucoup de Colombiens et de Chiliens dans l’équipe. J’essaie de me rapprocher un peu des joueurs, de parler un peu italien. Je commence à comprendre quelques discussions. Il y a un groupe de bons joueurs, beaucoup d’éléments prometteurs, c’est assez agréable.

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FM : Avez-vous été impressionné par le meilleur buteur du Calcio Antonio Di Natale ?

MB : C’est un joueur très intéressant. Il est obsédé par le but. À chaque entraînement il veut absolument marquer. Il a deux mains à la place des pieds. Il est petit, il va très vite balle au pied. Il participe peu au jeu, mais il marque. S’il y a un ballon dans la surface, il le met souvent au fond des filets tant il a un sens du but incroyablement aiguisé. Il rend fou tous les gardiens, c’est vraiment un grand buteur. Je n’avais jamais vu ça dans ma carrière.

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FM : Vous êtes restés sur le banc pour le premier match de la saison de l’Udinese face au Genoa, as-tu parlé avec Francisco Guidolin de ton temps de jeu ?

MB : Il m’a dit qu’il comptait beaucoup sur moi et qu’il était très content des quatre entraîneurs qu’il avait à sa disposition. Pour l’instant, il est content de moi et voit bien tous les efforts que je fais à l’entraînement. Comme j’évolue en défense, il souhaite m’inculquer rapidement quelques points tactiques importants à ses yeux. Et vu la barrière de la langue, ça ne va pas être facile. Même s’il parle français (NDLR : Guidolin a brièvement entraîné Monaco), il ne veut parler qu’en Italien par rapport aux autres membres du groupe.

Ajaccio, l’Inter Milan la Centrafrique…

FM : Dimanche, vous allez à San Siro défier le champion d’Europe en titre, l’Inter Milan. Cela doit représenter une émotion particulière pour vous. Faire ses premiers pas dans le Calcio dans de telles conditions serait magique pour vous non ?

MB : Il y a quelques blessés et suspendus, donc ça peut m’être favorable. La presse italienne annonce que je devrais débuter la rencontre face à l’Inter. Pour le moment, je ne sais pas si cela sera le cas. C’est vrai que jouer contre l’Inter à San Siro ça serait magnifique. Passer du stade François Coty d’Ajaccio à San Siro, c’est que tu passes dans une autre dimension. Personnellement je ne me prends pas la tête, si je dois jouer je me donnerais à fond et je ferais tout mon possible pour rendre heureux mon coach et les supporters de l’Udinese.

FM : Un mot sur le Maroc. Votre équipe nationale semble toujours avoir du mal malgré la présence d’excellents joueurs tels que vous ou encore Chamakh, comment expliquez-vous cela ?

MB : C’est compliqué, il faut du temps pour le renouvellement. On a de la chance d’avoir Éric Gerets et Éric Cuperly comme nouveaux entraîneurs, mais pour l’instant seul Cuperly est là. Si tout le monde travaille bien avec lui et que tous les joueurs sont contents de son travail, tout ne peut pas changer en si peu de temps, ce n’est pas un magicien. Il y a plein de choses qui n’allaient pas. Petit à petit ça va mieux, mais on reste toujours en difficulté devant des petites nations qui ferment le jeu et qui viennent regroupées. Contre la Centrafrique (0-0), ils étaient onze derrières et nous n’avons pas été capables de mettre ce petit but qui nous aurait libérés. C’est le genre de match compliqué à jouer. Pour le prochain match contre la Tanzanie, ça va être aussi très compliqué donc on s’attend déjà à souffrir. Mais j’espère que l’on va y remédier au plus vite pour éviter une nouvelle déception.

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