Liga : Getafe, l'invité surprise de la course à la Ligue des Champions

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Getafe @Maxppp

Le club du sud de Madrid est bien installé à la quatrième position du classement de Liga. Mais comment expliquer ce succès ?

Cet été, avant le début de la Liga, rares étaient ceux qui voyaient Getafe comme un candidat à une qualification pour l'Europa League. Et si certains ont misé sur une qualification des Azulones pour la Ligue des Champions, ils risquent de toucher un sacré pactole en juin prochain tant la cote devait être élevée. Il est vrai que la formation de la banlieue sud de Madrid avait réalisé une belle deuxième partie de saison l'an dernier, terminant aux portes de l'Europe, à la huitième position. Mais c'était aussi en partie à cause de la méforme de certaines équipes, comme l'Athletic, qui ont terminé en dessous de ce à quoi elles nous avaient habitués ces dernières saisons. Cette saison, c'est aussi le cas, avec Villarreal comme principal exemple, mais Getafe semble avoir franchi un nouveau cap. La preuve en stats : après 25 journées, Getafe pointait à la 11e place avec 33 points la saison dernière. Cette année, toujours après 25 rencontres de Liga, Getafe est 4e avec 39 points. Mais comment expliquer que le 14e budget du championnat espagnol réussisse à rivaliser avec les plus grosses écuries du pays ?

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La première réponse semble plutôt évidente : l'entraîneur. Pepe Bordalás est effectivement l'un des coachs à la mode en Espagne. Son parcours n'a cependant pas toujours été simple à vivre. Après avoir fait ses classes dans les catégories inférieures du football espagnol, il a peu à peu gravi les échelons jusqu'à prendre les commandes d'Alavés, alors en deuxième division, à l'été 2015. Il réussit à faire grimper les Basques en Liga en l'espace d'une saison. Seulement, la direction du club basque a décidé de se passer de ses services, estimant qu'il n'était pas le coach idéal pour aider l'équipe à se maintenir dans l'élite du football espagnol. Coup dur pour celui qui pensait enfin découvrir la D1. Il n'a cependant dû attendre qu'un an, puisqu'en 2016, il rebondit à Getafe, également en deuxième division. Là encore, il parvient à faire monter son équipe, et c'est l'an dernier qu'il a découvert la Liga. Le mot qui définit le mieux son style est probablement "pragmatique". Si Pep Guardiola a influencé bon nombre d'entraîneurs espagnols à une époque, Pepe Bordalás est lui de l'école Simeone, et certains le voient déjà comme le candidat idéal pour prendre la relève de l'Argentin lorsque ce dernier quittera le Wanda Metropolitano.

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Un Atlético bis ?

Bordalás fait ainsi jouer son équipe dans un 4-4-2 aussi difficile à négocier en défense qu'efficace devant. Comme l'Atlético, l'équipe repose sur des bases solides (3e arrière-garde de Liga avec seulement 22 buts encaissés), et on cherche avant tout à sécuriser la défense avant de se projeter, plutôt rapidement, vers les derniers mètres. Il faut surtout mettre en avant les prestations XXL de joueurs comme Djené Dakonam, le taulier de la défense getafense, ou du duo Maksimovic-Mauro Arambarri, l'ancien de Bordeaux, qui ratisse tout devant l'arrière-garde. Les côtés sont plutôt bien sécurisés, et il faut dire que le tacticien espagnol n'a par exemple pas hésité à repositionner Dimitri Foulquier, latéral de métier, en tant qu'ailier droit, avec bonheur (3 buts et 1 passe décisive). Des joueurs comme Francisco Portillo et Samu Saiz sont eux capables d'apporter de la créativité et de la percussion, et devant, Bordalás peut compter sur de sacrées individualités pour la mettre au fond devant. L'expérimenté Jorge Molina (36 ans) et Jaime Mata, qui fait ses débuts en Liga, totalisent chacun 10 buts en championnat ! Sur le banc, Angel Rodriguez est aussi capable de faire mal lorsqu'il entre en jeu.

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Un style de jeu direct, très intense et souvent à la limite qui vaut de nombreuses critiques à l'équipe en Espagne. C'est par exemple l'équipe qui fait le plus de fautes en Espagne (435 au total), bien loin devant le deuxième, l'Athletic (382 fautes). C'est aussi la troisième équipe qui tire le moins du championnat espagnol ! De quoi interpeller, surtout quand on sait que l'idole de Bordalás n'est autre que Johan Cruyff, comme il l'a récemment confié dans une interview à ABC. « L'entraîneur doit s'adapter au type de joueur qu'il a. Sinon, c'est généralement très compliqué de réussir quelque chose », confiait-il notamment. Chez les entraîneurs, le style de Getafe divise. Marcelino, le coach de Valence, qui avait expliqué que « Getafe est une équipe qui joue à la limite du règlement ». Diego Simeone, lui, avait encensé les Azulones et leur coach à plusieurs reprises. « Je suis très identifié aux gens qui travaillent, qui rendent les joueurs meilleurs et une vision précise de la manière avec laquelle ils veulent affronter leur travail », avait-il expliqué avant le derby fin janvier. Bordalás refuse pour le moment de s'enflammer, mais n'a pas hésité à manifester sa joie : « il faut rêver et profiter du moment. Dans le football, les bons moments sont rares. L'équipe me fait très plaisir, je suis heureux ». Et avec une équipe de Séville plutôt irrégulière et encore en Europe comme principal concurrent pour la quatrième place, Getafe peut effectivement se permettre de rêver...

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