L'OL est au fond du trou !
Dimanche soir, l'Olympique Lyonnais a perdu le fameux derby face à l'ASSE. Les pensionnaires du Groupama Stadium sont touchés. Le mal est profond...

L'Olympique Lyonnais n'y arrive pas. Après neuf journées de Ligue 1 Conforama, les pensionnaires du Groupama Stadium totalisent 9 points, soit une moyenne d'un point pris par match. Ce qui est trop peu pour une équipe du calibre de Lyon. Opta explique d'ailleurs qu'il s'agit du plus faible total du club en championnat depuis la saison 1995-96 (9 points également). Avec deux victoires, trois nuls et quatre défaites, les Rhodaniens n'avancent plus et pointent en 14e position avec seulement un point de plus que Dijon et Metz, derniers avec 8 unités. De quoi forcément inquiéter tout un club qui s'était lancé dans une opération renouveau cet été avec l'arrivée de Juninho, en tant que directeur sportif, et Sylvinho, en tant qu'entraîneur principal.
9 - Lyon ne compte que 9 points après 9 matches de Ligue 1 2019/20, son plus faible total à ce stade de la compétition depuis 1995/96 (9 également - 11e en fin de saison). Alerte. #ASSEOL pic.twitter.com/XpG1zmKdG2
— OptaJean (@OptaJean) October 6, 2019
Ce dernier était d'ailleurs inquiet après la défaite se son équipe lors du derby à Geoffroy-Guichard. «Je suis très préoccupé par le résultat, c'est certain. On a perdu trop de points de cette manière. Ces résultats m'inquiètent, c'est vrai. On ne peut pas admettre de perdre dans ces conditions. On devait au moins conserver le nul ce soir (hier). J'accepterais mieux un 3-0 ou un 4-0 et de rentrer à la maison que de voir quelque chose se reproduire de cette manière». Menacé la semaine passée, Sylvinho avait réussi à sortir la tête de l'eau grâce à la victoire à Leipzig en milieu de semaine. Après ce revers dans le derby, l'ancien adjoint de Tite, qui avait réclamé du temps et dix matches en Ligue 1 pour pouvoir le juger, pourrait ne pas diriger cette fameuse dixième rencontre.
Sylvinho toujours menacé
Car Jean-Michel Aulas, qui avait indiqué qu'un bilan serait fait après le derby, n'exclut rien pour l'avenir de son entraîneur. «Je ne sais pas (s'il faut changer de coach), il faut poser la question à Juninho. La règle du jeu est que Juni est responsable du département sportif. Il va réfléchir. Là, évidemment, il est secoué, car il est arrivé avec beaucoup d’espérance. Il a peut-être un peu moins de recul que je peux en avoir avec 32 ans d’expérience. Mais il est vrai qu’on ne peut pas ne rien faire. Donc toutes les hypothèses sont envisageables. Il va proposer des choses et je trancherai avec le conseil d’administration». Sylvinho est donc toujours sur un siège éjectable, lui dont les choix ont payé mercredi et moins hier soir. Il s'est notamment passé au coup d'envoi de son atout offensif numéro un, Moussa Dembélé, ou encore de Jeff Reine-Adelaïde, qui avait montré de belles choses depuis son arrivée.
Sylvinho cherche les solutions, mais n'arrive pas à résoudre les problèmes. Est-il toujours l'homme de la situation ? «Ce n'est pas à moi de le dire. Je peux vous répéter, oui je suis inquiet. Je ne m'explique pas ce résultat. Mais je dois trouver les problèmes, les régler pour aider les joueurs à repartir. C'est mon travail». Il doit panser les plaies d'une formation apathique, manquant de caractère et de leaders, incapables de réagir pour sortir de cette crise. Pourtant, après la victoire face à Leipzig, les Gones pensaient avoir réussi à refaire surface. Léo Dubois et Lucas Tousart avaient expliqué après le match en Allemagne que les Lyonnais s'étaient réunis pour mettre les choses à plat et avancer tous ensemble pour sortir de cette spirale négative. Cela s'était ressenti dans le jeu et les attitudes, bien meilleurs que lors des sorties précédentes. Mais cela n'a duré que le temps d'un match.
Le mal est profond
Face à l'ASSE, l'OL est retombé dans ses travers en jouant pour ne pas perdre. Sylvinho n'était pas forcément de cet avis. «Je n'ai pas cette impression. J'ai mis Moussa (Dembélé,entré en jeu) pour gagner. Je voulais faire entrer un deuxième attaquant, mais Rafael a eu des crampes et je ne voulais pas déstructurer l'ensemble. J'ai voulu faire des changements pour gagner, mais à la 81e minute, alors qu'on veut se renforcer au milieu on perd Léo (Dubois, sur blessure»). Quoi qu'il en soit, l'OL n'a pas réussi à prendre le dessus, même si certaines individualités sont ressorties du lot comme Lopes, Aouar, ou Andersen; et a ainsi perdu le 119e derby de l'histoire au terme d'une rencontre assez pauvre. Alors que tous les joueurs sont passés la tête baissée et n'ont pas souhaité s'exprimer, Anthony Lopes, meilleur lyonnais hier soir, a été le seul à s'arrêter auprès des journalistes. Et le portier portugais était très remonté. «On n’a pas joué un derby. Voilà, tout simplement. Quand tu ne joues pas le derby, t'as ce que tu mérites à la fin (...) Énervé ? Bien sûr, c'est un derby. T'as pas le droit de perdre un derby, donc à partir de là, tu peux rien dire de plus».
Juninho, lui, semblait touché. Le directeur sportif a profité du passage de son président devant les journalistes pour esquiver les micros et s'éclipser en toute discrétion, le visage fermé. Jean-Michel Aulas, lui, tentait de garder la face. Même s'il a avoué : « C’est très compliqué. Ça nous est rarement arrivé d’être dans cette situation. Juni, qui la responsabilité de tout le domaine sportif depuis le début du championnat, va devoir réfléchir. On va se voir avec lui et probablement d’autres personnes dans les jours qui viennent. On avait dit qu’on ferait un premier bilan, car il est vrai que pour le moment on n’est pas dans les clous de ce qu’on espérait ». Avec déjà douze points de retard sur le Paris Saint-Germain (1er, 21 points), Lyon va devoir profiter de la trêve pour se remettre la tête à l'endroit. Il reste à savoir si Sylvinho sera toujours à la baguette.