Sochaux - PSG : les notes du match

Vainqueur de 11 de ses 12 derniers matches officiels (toutes compétitions confondues), le Paris Saint-Germain débarquait dans le Doubs en costaud avec pour objectif de reprendre six points d’avance sur l’OL. Mais il faut croire que les Rouge-et-Bleu étaient nettement moins motivés que mardi dernier face à Valence. Dix-huitième équipe à domicile, Sochaux a en effet plus que bousculé des Parisiens peu tranchants et auteurs de nombreuses approximations.

Dès l’entame de match, une erreur de relance de Sirigu (2e) ainsi qu’une mésentente entre l’Italien et Alex (3e) amènent les premières alertes dans la surface rouge-et-bleu. Un avertissement suivi par un but refusé à Sio pour un hors-jeu très limite (6e) ainsi qu’un tir de Roudet dévié par Boudebouz passant juste à côté du but de Sirigu (11e). Paris a eu chaud. Positionnés très haut, les locaux ont effectué un gros pressing, notamment sur la paire Matuidi-Verratti. Résultat : le leader du championnat a éprouvé des difficultés pour développer son jeu, d’autant que le jeu en profondeur des Sochaliens a également empêché les latéraux franciliens à trop s’aventurer devant. Les hommes d’Ancelotti ont alors privilégié un jeu dans l’axe avec un Pastore et un Chantôme délaissant leur côté. Mais trop de pertes de balle pour espérer créer le danger. Les Lionceaux, eux, ont su se projeter très rapidement vers l’avant et se sont souvent retrouvés en surnombre. C’est alors que le réalisme francilien a fait mal.

Chahuté, le PSG a attendu la 28e minute pour enfin se créer sa première occasion chaude de la rencontre sur une remontée folle de Lavezzi conclue par un tir repoussé par Pouplin. Les partenaires d’Ibra ne se relâchent pas, poursuivent leur pressing et dans la foulée, c’est Chantôme qui obtient en corner suite à un centre piqué du Suédois. Pastore se charge alors du coup de pied arrêté et trouve Alex qui, de la tête, lobe le portier adverse (0-1, 30e). Il a fallu attendre 28 minutes pour voir la première alerte du PSG, mais en cent-vingt secondes, les hommes d’Ancelotti ont su faire la différence. Un scénario immérité pour Sochaux. Les Doubistes ont néanmoins eu le mérite de ne pas baisser les bras puisque six minutes après Boudebouz sert parfaitement Roudet en profondeur, ce dernier profite d’une grosse incompréhension entre Alex et Sakho pour battre Sirigu d’une frappe croisée (1-1, 36e).

Au retour des vestiaires, après l’égalisation logique des Sochaliens, la grande question était de savoir si les Doubistes allaient tenir le rythme après leur grosse première période. La réponse a été claire. Face à des Parisiens toujours aussi apathiques et multipliant les fautes, Sio a devancé Sakho avant d’enchaîner avec Roudet et de battre Sirigu d’un tir croisé dont le rebond a joué des tours à l’Italien 2-1, 54e). Bonal explose de joie et manque de chavirer lorsque Corchia manque d’inscrire le but du KO sur coup franc. Mais le poteau droit de Sirigu en a décidé autrement (59e). Ancelotti fulmine sur son banc, ses joueurs laissant les Lionceaux s’approcher du but sans trop de résistance. Sochaux domine, mais une fois de plus le PSG parvient à revenir au score contre le cours du jeu, sur un but contre son camp de Roussillon (2-2, 76e). Les Doubistes semblent alors promis à une terrible fin de match. C’était sans compter sur un nouvel enchainement de toute beauté. Boudebouz à la baguette centre pour Privat qui remet instantanément pour Bakambu qui n’a plus qu’à la pousser au fond (3-2, 84e). Incroyable scénario. Jamais Paris n’avait encaissé trois buts en un match. Au final, et alors que le titre semblait lui être promis, le PSG perd son troisième match de la saison et voit Lyon revenir à trois points avant le Clasico. Après leur victoire sur l’OM, les Sochaliens signent un nouvel exploit à Bonal et prennent leurs distances sur la zone rouge.

Homme du match : Roudet (7,5) : très en verve en début de rencontre, il aurait pu marquer dès la 10e minute. Il profite d'une délicieuse passe de Boudebouz pour ajuster Sirigu et remettre les Lionceaux sur le droit chemin. Il a été à deux doigts de doubler la marque directement après l'égalisation. L'ailier gauche a été énorme dans cette rencontre. Il a montré que du haut de ses 31 ans, il n'avait rien perdu de ses qualités physiques et techniques. Il est clairement l'homme de cette rencontre, tant il a montré toute son abnégation et sa vista. Une prestation de très haut niveau pour lui.

Sochaux :

• Pouplin (6) : match solide de la part du portier sochalien. Il ne peut rien faire sur la superbe tête lobée d'Alex sur le premier but parisien (30e). Il a effectué plusieurs arrêts décisifs, dont un sur une superbe frappe de Van der Wiel à la 57e. Il s'est montré héroïque sur les attaques du PSG en fin de partie. Il a réussi à s'imposer dans les aires face à Zlatan, malgré de nombreux coups pris.

• Corchia (6,5) : auteur d'une bonne première mi-temps, il a été comme a son habitude très actif sur son couloir droit, aussi bien sur le plan défensif, qu'offensif. Il a été à deux doigts d'inscrire le troisième but sochalien sur un délice de coup franc repoussé in entremis par l'intérieur du poteau gauche de Sirigu.

• Poujol (6) : il a tenté de harceler Ibrahimovic pendant toute la rencontre, avec plus ou moins de réussite. Comme son compère de la défense, il a fait preuve de caractère et s'est sacrifié à de nombreuses reprises pour préserver le score.

• Kanté (6) : il a très bien défendu pendant la première période. Il a très souvent été sur la trajectoire des passes parisiennes. Il s'est donné à fond et a fait preuve d'audace et de caractère pour faire face aux nombreuses attaques parisiennes.

• Roussillon (5,5) : il a beaucoup dédoublé avec Sébastien Roudet sur le côté gauche, parfois avec succès. Il a cependant fait preuve de naïveté dans le jeu et dans son replacement. Il a donné le 2e but parisien en ratant son dégagement sur la tête de Sakho. Il a été un peu en dessous de ses partenaires.

• Nogeira (7) : à l'image de son équipe, le numéro 14 doubiste est bien rentré dans la rencontre en pressant constamment le porteur du ballon parisien. Il a gratté énormément de ballon au milieu de terrain. En se projetant très rapidement vers l'avant, il a beaucoup participé aux attaques doubistes. Il a été le joueur qui a couru le plus sur la pelouse de Bonnal. Un gros match de la part du natif de Besançon.

• Lopy (6,5) : véritable homme de l'ombre, il n'a jamais cessé de courir et de se rendre disponible. Il s'est beaucoup donné en première mi-temps. Malgré pas mal d'imprécisions, il n'a pas hésité à aller au combat. Il a été omniprésent au milieu de terrain. Le Sénégalais peut se targuer d'avoir énervé les attaquants parisiens.

• Butin (6) : il a commencé le match pied au plancher avec une énorme occasion dès la 3e minute sur un centre de Corchia, mal repoussé par le gardien italien du PSG. Il a été très important dans la circulation du ballon au sein de l'attaque. Moins présent que ses partenaires de l'attaque en seconde période, il se fait remplacer par Bakambu à la 70e. Un choix payant de la part d'Éric Hély, car c'est bien le numéro 22 de Sochaux qui pousse le ballon au fond des filets à la suite d'une offrande de Sloan Privat, aussi rentré en jeu quelques minutes après lui.

• Boudebouz (7) : un match tout simplement énorme de la part du gaucher algérien. Il a très bien débuté la rencontre. Il a beaucoup participé à l'animation offensive sochalienne du haut de son poste de numéro 10 et a posé beaucoup de problèmes au milieu de terrain du PSG. Cependant, il a quelquefois trop ralenti les attaques doubistes. Il donne un véritable caviar à Roudet sur l'égalisation de Sochaux et a été à l'origine du troisième but. Un match où il a réussi à montrer toute l'étendue de ses qualités techniques. Remplacé par Traoré (85e).

• Roudet (7,5) : voir ci-dessus.

• Sio (6,5) : Il aurait pu être le premier buteur de la rencontre s'il n'avait pas été déclaré en position de hors-jeux sur son but à la 5e minute. La nouvelle recrue de Sochaux a posé énormément de difficulté à la lourde défense parisienne. Son but à la 54e minute est tout simplement sublime. Il dépose la Alex et Sakho et trompe Sirigu d'une frappe très précise. Il a raté l'occasion d'enfoncer le clou sur une frappe beaucoup trop imprécise à l'entrée de la surface (64e). Remplacé par Sloan Privat (75e). Un remplacement décisif, car il donne un caviar à Bakambu pour marquer le troisième but des Sochaliens.

PSG :

• Sirigu (3,5) : impérial durant de nombreux mois, l’Italien a vécu une sale soirée. Entre de mauvaises relances et des dégagements plus qu’approximatifs, il a rarement paru très serein. Piégé par un rebond sur le second but adverse, il est sauvé par son poteau juste après. Impuissant sur la troisième réalisation sochalienne. À noter quand même que l’apathie de son milieu l’a obligé à être tout le temps en alerte, les Sochaliens étant libres de tirer au but.

• Van der Wiel (2) : certes, le dézonage de Chantôme dans l’axe l’a souvent laissé seul sur son côté droit. Mais le Hollandais a signé une pauvre prestation. Souvent débordé par les attaquants adverses, il a également affiché un incroyable déchet dans ses passes. Peu efficace dans ses rares montées offensives, il n’a alerté Pouplin que sur une frappe de loin (57e). Remplacé par Jallet (62e).

• Alex (4) : le Brésilien a alterné le bon et le moins bon. Le bon tout d’abord avec une ouverture du score de la tête (30e) ainsi qu’une bonne présence de la tête sur coup de pied arrêté. Le moins bon ensuite avec de grosses difficultés à défendre face à des attaquants très mobiles. C’est d’ailleurs lui qui a commis une faute de marquage sur l’égalisation de Roudet (36e).

• Sakho (3) : très sollicité comme son partenaire dans l’axe, le capitaine parisien s’est souvent jeté pour dévier les tentatives sochaliennes. Mais comme Alex, son erreur de marquage sur Sio s’est payée par un but (54e). Combattif, il s’est rattrapé en se jetant sur un corner, provoquant le but contre son camp de Roussillon (76e). Un effort anéanti par une nouvelle erreur de marquage en fin de match sur Bakambu qui coûte un nouveau but à son équipe. Deux fautes, deux buts. Le constat est lourd de conséquences.

• Maxwell (4) : à l’instar de Van der Wiel, le Brésilien a été peu présent sur les phases offensives. Défensivement, il a également été facilement pris à défaut par le jeu en profondeur sochalien et son manque de hargne sur son vis-à-vis s’est ressenti par un nombre de centres sochaliens impressionnant.

• Matuidi (4) : pour une fois, il a laissé le travail de ratisseur à Verratti, tentant de se projeter vers l’avant. Mais sans réussite. Son positionnement assez haut a d’ailleurs permis aux Doubistes d’approcher la surface de Sirigu assez facilement.

• Verratti (4,5) : suspendu pour le Clasico en coupe de France suite à un carton jaune, l’Italien a tenté de trouver des solutions dans ses relances. Mais comment faire avec un secteur offensif ne cherchant jamais la profondeur ? Souvent débordé par les vagues d’assaut adverses, il a dû multiplier les fautes pour empêcher que la note ne soit plus salée. Remplacé par Coman (87e).

• Pastore (4,5) : comme Chantôme, il a souvent dézoné dans l’axe. Auteur d’un début de match compliqué avec beaucoup de ballons perdus, il a encore une fois su tirer son épingle du jeu en étant passeur décisif pour Alex (30e). Moins agressif que face à Valence, il a tout de même donné quelques bons ballons et tenté sa chance. En vain.

• Chantôme (3,5) : titularisé sur le flanc droit, il a souvent repiqué dans l’axe. Quasiment aucun enchainement avec son latéral, le Parisien n’a pas su créer le danger. Seule sa tête déviée en corner a été à l’origine du but d’Alex (29e). Après, c’est tout. Remplacé par Gameiro (62e).

• Lavezzi (4) : mobile, il a beaucoup couru dans le vide et n’a pas souvent été aidé par les passes approximatives de ses coéquipiers. Et s’il a su sonner la révolte des siens (28e), il n’a cependant jamais su se mettre en position de marquer.

• Ibrahimovic (3,5) : les prestations du Suédois se suivent et se ressemblent. Obligé de redescendre pour toucher le ballon, Ibra a parfaitement été muselé par la défense sochalienne, même si parfois il s’est vu siffler des fautes contre lui à tort. Résultat : aucune occasion de but et beaucoup de temps passé à râler.