Thierry Henry sort du silence et revient sur son échec à Monaco

Par Mathieu Rault
5 min.
Monaco Thierry Henry @Maxppp

Silencieux depuis son éviction de l'AS Monaco en janvier dernier, seulement trois mois après avoir pris ses fonctions d'entraîneur, Thierry Henry a finalement évoqué sa première expérience traumatisante. Et expliqué qu'il comptait bien rebondir.

« L’AS Monaco annonce avoir décidé de suspendre de ses fonctions d'entraîneur de l’équipe première Thierry Henry à compter de ce jour et en attente d’une décision définitive. Franck Passi assurera l’entrainement du groupe professionnel ce vendredi », publiait le club de la principauté le 24 janvier dernier, seulement trois mois et onze jours après que l'ancien joueur de la maison ait succédé à Leonardo Jardim sur le banc. Après un lancement de carrière manqué, Thierry Henry s'était terré dans un silence assourdissant. Sept mois plus tard, il revient pour la première fois sur cet épisode dans les colonnes du Telegraph. Comparant sa situation à Monaco avec celle d'Arsenal, lorsqu'il était joueur, le néo-coach a d'abord exprimé un sentiment de frustration face à l'impossibilité de pouvoir rebondir rapidement.

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«En tant qu'entraîneur, vous devez attendre de trouver un nouveau banc et c'est difficile. C'est frustrant et ennuyeux parce qu'il n'y a pas de prochain match pour faire ses preuves, il n'y a pas d'autre chance qui puisse se présenter rapidement. Dans la vie, si tu échoues, tu te lèves et tu te bats. Mais en tant qu'entraîneur, si tu échoues, tu te lèves et tu attends pour te battre de nouveau,» a-t-il d'abord expliqué, avant de revenir sur sa courte - mais enrichissante - expérience sur le banc de l'ASM. «Tu gagnes ou tu apprends, et comme tu peux l'imaginer, j'ai beaucoup appris. J'ai toujours Monaco dans le cœur, c'est le club qui m'a donné ma première chance en tant que joueur et ma première chance en tant qu'entraîneur, alors je serai toujours reconnaissant envers ceux qui m'ont donné ça, les gens qui sont là et ceux qui sont partis.»

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«Si j'avais su que je n'avais que trois mois, j'aurais peut-être agi différemment»

Revenir à Monaco, où tout avait commencé pour le joueur, en 1993, Thierry Henry l'a fait sans penser aux conséquences d'un échec. Aujourd'hui, l'homme de 42 ans parle d'un choix du coeur qu'il ne regrette pas. «C'est mon cœur qui a parlé. Je voulais revenir au point de départ. Je n'ai aucun regret sur ce qui s'est passé. Si j'avais su que je n'avais que trois mois, j'aurais peut-être agi différemment, mais j'essayais de planifier quelque chose pour l'avenir et c'est très difficile de le faire en si peu de temps. Si vous n'obtenez pas de résultats, quelles que soient les circonstances, vous devez partir. Tout ce que je dirais, c'est que si vous ne passez pas cette ligne et ne vous asseyez pas sur un banc, alors il reste une partie que vous ignorez. J'ai entendu beaucoup de gens donner leur avis sur ce qui s'est passé à Monaco et, bon sang, ils avaient tort, mais je n'entrerai jamais dans les détails,» a-t-il ensuite déclaré.

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En 20 matches passés sur le banc monégasque, Thierry Henry aura vu ses hommes concéder 11 défaites, réaliser 5 matches nuls et n'empocher que 4 petits succès. Malgré ce maigre bilan comptable, le coach reste fier du travail accompli. «Je suis fier de ce que nous avons accompli avec une équipe aussi jeune. Je n'avais aucun doute que l'équipe allait rester en Ligue 1 parce qu'il y avait suffisamment de qualité,». Et optimiste sur son avenir en tant qu'entraîneur : «j'en suis sorti complètement rassuré, c'est ce que je veux faire, je n'ai aucun doute là-dessus. J'ai vu certains de mes anciens entraîneurs après mon départ et ils m'ont dit : "Maintenant, tu peux dire que tu es entraîneur parce que tu as été renvoyé. Maintenant tu es un coach Thierry". Je ne me plains pas et je ne peux que remercier tout le monde, mais pour bâtir un héritage et bâtir quelque chose pour l'avenir, il faut du temps.»

Retrouver un poste de n°1, dans n'importe quel pays et à n'importe quel niveau

Malgré un premier écueil, Thierry Henry prépare clairement l'après. L'idée est claire dans sa tête. Retrouver un banc. L'ex-international français a passé ces sept derniers mois à regarder des matches de football et à rencontrer des experts du sport. Basket-ball, athlétisme... L'idée étant d'élargir sa palette, de sortir du carcan du football. Ancienne gloire des Gunners, il n'a jamais complètement coupé le cordon. Il passe le plus clair de son temps en Angleterre, où il conserve un certain anonymat et se rend toujours à l'Emirates Stadium. «Prêt à retourner au charbon, dans n'importe quel pays et à n'importe quel niveau si l'occasion se présente», raconte le journal anglais, le néo-coach s'est déjà vu proposer plusieurs offres d'emplois. Mais il n'a pas encore trouvé chaussure à son pied. Car il sait précisément ce qu'il veut. Consultant à la télévision, coach adjoint... des expériences passées qu'il ne souhaite pas reproduire.

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Aujourd'hui, Thierry Henry n'a qu'une idée en tête. «Je ne pense pas au négatif. Je veux toujours être entraîneur. J'adore le football et je crois que je peux être un bon entraîneur. Je ne pense pas à la difficulté, je ne pense pas à l'échec. Je n'aime pas la facilité. J'aime diriger et c'est à moi d'y arriver. Mon téléphone n'a pas sonné pendant quatre mois après mon départ de Monaco et tout à coup, j'ai reçu cinq appels. Certains appels ne correspondaient pas à ce que je cherchais et d'autres étaient pour des postes de numéro deux. Des offres très intéressantes, mais je ne peux pas laisser mon staff derrière moi. J'ai des gars qui ont arrêté de travailler pour moi et que dois-je leur dire ? "Hé les gars, vous avez arrêté de travailler pour moi mais maintenant j'ai un nouveau travail". Je ne serai pas numéro deux parce que je veux être un numéro un,» a-t-il martelé, clair sur ses ambitions futures.

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