Lille - BATE Borisov : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Lille Aliaksandr Hleb @Maxppp

Lille a lancé sa campagne de Ligue des Champions de la pire des manières en s'inclinant à domicile contre le BATE Borisov (1-3).

Le Grand Stade attendait ses premiers frissons en Ligue des Champions. Les frissons, il y en a eu, mais il s’agissait surtout de frissons d’horreur tant Lille a sombré au cours d’une première période indigne de son rang. Comment le LOSC a-t-il pu laisser le BATE Borisov, adversaire le plus abordable de son groupe, lui passer 3 buts en une seule mi-temps ? Rudi Garcia doit chercher encore probablement la réponse. Pourtant, les Dogues étaient entrés d’un bon pied dans la rencontre, avec 5 premières minutes pleines d’intensité et d’agressivité. Après un débordement et un bon centre de Payet, Kalou tirait droit sur le gardien, qui concédait le corner (5e). Sur l’action suivante, Volodko crucifiait d’une frappe pure de 25 mètres un Landreau un peu trop loin de sa ligne (6e). Un but venu d’ailleurs, pas de quoi s’inquiéter encore pour les Lillois, pouvait-on penser.

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Mais voilà, jamais les Lillois n’ont su retrouver le rythme et l’allant des premières minutes, avec un pressing à retardement et beaucoup de courses dans le vide. Avec un Kalou fantômatique, un De Melo livré à lui-même et un Martin complètement perdu sur la pelouse, le LOSC était purement et simplement sans idées. Le BATE, lui, en avait de belles en contre. Suite à un ballon perdu par Balmont, le revenant Hleb menait une contre-attaque éclair, servait Pavlov qui centrait immédiatement pour Radionov, hors-jeu mais non signalé, qui poussait le ballon dans le but (20e). Mais le cauchemar n’allait pas s’arrêter là. Alors que Lille butait inlassablement sur le premier rideau défensif biélorusse, le BATE Borisov s’offrait un nouveau contre fatal, mené par Olekhnovich, qui avait le temps de tirer à deux reprises pour battre Landreau (43e). BATE 3, Lille 0, le scénario cauchemar inimaginable et pourtant bien réel.

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Cela a sans doute tonné dans le vestiaire nordiste à la pause. Rudi Garcia a tranché dans le vif, sortant Martin et De Melo pour faire entrer Mendes et Roux. Des choix qui ont semblé immédiatement judicieux puisque les deux hommes ont apporté de la vitesse et contribué à la révolte des Dogues. L'exploit était-il possible ? Après le but de Chedjou, d'une belle tête sur un corner tiré par Payet, on pouvait l'espérer.

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Mais le BATE, en plus d'afficher une insolente réussite offensive en première période, a dévoilé un investissement défensif sans faille, avec une grande solidité notamment sur les centres lillois. Bien sûr, Lille s'est crée des occasions par Payet surtout (51e, 61e, 70e, 78e), par Mendes (67e) et Balmont (79e). Mais il est tombé sur un Gorbunov en état de grâce qui a enchaîné les parades décisives. Le LOSC donnait tout pour l'attaque et se faisait logiquement contrer par Hleb, qui faisait courir un dernier frisson dans l'échine des supporters nordistes (80e). Malgré une belle réaction et un jeu collectif plus léché, Lille ne pouvait rattraper son retard au tableau d'affichage. Le voilà dernier de son groupe après le match qui devait lui assurer ses trois premiers points. Sa campagne en Ligue des Champions ne pouvait pas plus mal débuter...

L'homme du match : Hleb (7) : on le pensait perdu pour le football de haut niveau après ses échecs au Barça ou à Stuttgart, l’ancien Gunner nous a offert un récital. Atout technique n°1 de son équipe, c’est lui qui mène le contre sur le deuxième but de BATE en remontant le terrain après avoir récupéré le cuir (20e). Malgré le pressing lillois, sa maitrise technique qui démontre son habitude de jouer la LdC lui a permis de distiller un nombre incalculable de munitions au trio Pavlov/Volodko/Rodionov et d’être la plaque tournante de son équipe. Impliqué dans les trois buts de son équipe, il réalise un retour au premier plan remarquable. A noter également qu’il aurait pu obtenir un penalty sur une intervention très limite de Chedjou (55e), et qu’il rate le quatrième but (80e).

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Lille :

  • Landreau (4) : une première mi-temps cauchemardesque pour le portier lillois qui s'est incliné 3 fois sur un total de 4 frappes biélorusses. Abandonné par sa défense, il ne pouvait pas y faire grand-chose. Plus rien à faire après la pause, hormis sur un coup-franc de Bressan dans le temps additionnel.

  • Digne (5,5) : Pavlov l'a bien embêté en première période avec sa vitesse de course et sa technique et il se fait devancer sur le second but biélorusse. Mais il n'a pas démérité, loin de là. Il s'est repris en seconde période, offrant plusieurs centres de qualité à ses partenaires.

  • Chedjou (4) : comme beaucoup de ses partenaires, il a montré deux visages dans ce match. Catastrophique en première période où il s'est trop fait surprendre dans son dos. Il est trop facilement éliminé sur le 2e et le 3e but du BATE. Enervé, il semblait parti pour récolter un rouge au retour des vestiaires, mais s'est finalement repris, entretenant même l'espoir d'une folle remontée avec un but de la tête sur corner (60e). En vain.

  • Basa (4) : un drôle de match pour le défenseur monténégrin, qui n'a pas semblé en difficulté dans les duels. Mais bizarrement, il était souvent absent, car monté aux avant-postes sur coups de pied arrêtés. Résultat, Chedjou et Mavuba se sont parfois retrouvés bien seuls...

  • Debuchy (6) : l'un des seuls à surnager en première période, le seul en tout cas qui a proposé des solutions et tenté de secouer la défense adverse. Cela a donné une frappe du gauche (32e), puis du droit en seconde période (53e). Une seconde période au cours de laquelle il a lui aussi beaucoup centré, sans succès. Remplacé par Djibril Sidibé (85e).

  • Mavuba (4,5) : il a sombré avec ses coéquipiers en première mi-temps. Obligé de donner un coup de main à sa défense et placé très bas, il a récupéré très peu de ballons. Beaucoup mieux après la pause où il a pu reprendre le contrôle des opérations.

  • Balmont (4) : comme toujours, il affiche une combativité de tous les instants. Mais voilà, en première mi-temps, il avait un temps de retard rédhibitoire dans ses interventions. Sa perte de balle dans le camp adverse provoque le deuxième but biélorusse, qui n'aurait cependant pas dû être validé. En voulant assurer un plat du pied, il a vendangé une balle de but très importante (79e).

  • Martin (2) : complètement perdu sur la pelouse. Résultat aucun impact sur le jeu lillois, très peu de ballons touchés, des courses dans le vide et aucun beau décalage réussi. Une prestation catastrophique qui ne va pas arranger ses affaires au LOSC, alors qu'il cherche toujours depuis le début de saison la bonne carburation. Remplacé à la pause par Nolan Roux (4). L'ancien buteur brestois a bien sûr amené son punch. Un peu trop même puisqu'il s'est d'abord distingué par une grosse faute et un état particulièrement nerveux. Avec le ballon, il a tenté de prendre l'arrière-garde adverse de vitesse, mais s'est toujours fait reprendre. Il paraît encore un peu tendre pour ce genre de rencontre. Des choix pas toujours judicieux.

  • Payet (6) : beaucoup de mauvaises prises de décision en première période, mais il a eu le mérite de ne pas baisser les bras et de continuer à provoquer balle au pied. Il était le seul à pouvoir le faire. Au retour des vestiaires, il s'est montré plus tranchant, faisant enfin de vrais différences. Des tentatives de frappe, souvent dangereuses (51e, 64e, 70e, 78e) et un état d'esprit irréprochable. Longtemps mal tirés, c'est sur l'un de ses corners que Chedjou a réduit la marque (60e).

  • Kalou (4) : il a beau venir d'un grand club, ce n'est pas lui qui a pu amener la lumière sur la pelouse du Grand Stade ce soir. Trop nonchalant, il s'est distingué par la pauvreté de ses appels de balle, offrant trop peu de solutions à Debuchy. Il a beaucoup dézoné pour toucher le ballon, mais n'a pas réussi à impulser de vitesse au jeu lillois. Un peu mieux après la pause, il a enclenché quelques mouvements intéressants. Il lui manque toutefois quelque chose pour devenir important et décisif dans le jeu lillois.

  • De Melo (3) : il s'est battu pour pas grand-chose. Englué dans la défense centrale biélorusse, il a bien gagné quelques duels de la tête, mais sans grande importance. Jamais servi dans de bonnes conditions, il n'a aussi jamais réussi à impulser un bon pressing sur la charnière adverse. Logiquement remplacé à la pause par Ryan Mendes (5,5), auteur d'une très bonne entrée en jeu. En jambes, il a de suite apporté de la percussion sur les ailes avec ses accélérations. Il a amené un grain de folie à une attaque lilloise en panne d'inspiration. Une belle occasion à la 67e. Il a amené du jus mais est resté trop brouillon dans le dernier geste.

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BATE Borisov :

  • Gorbunov (7) : principalement sollicité dans les airs, il a répondu présent après un premier arrêt dès la 4e minute sur une frappe de Kalou. Mais ce soir, le portier biélorusse n’a pas spécialement eu à s’employer lors de la première période fantomatique des Nordistes, les Lillois peinant à enchaîner devant son but. Beaucoup plus sollicité au retour des vestiaires, il est impuissant sur le but lillois (60e), mais réalise des parades décisives face à Mendes (69e, 75e), Payet (70e, 78e) et Balmont (80e)

  • Polyakov (6) : opposé à Payet puis à Kalou, il a passé une première période assez tranquille, même s’il détourne tout de même une frappe du Réunionnais face au but (37e). Plus en difficulté sur les débordements de Payet et Mendes par la suite du match, il a tout de même affiché un courage héroïque pour contenir les vagues d’attaque adverses.

  • Simic (6) : le plus gros de son travail a eu lieu en seconde période. Solide dans les airs, il a également été bon lorsqu’il a fallu se jeter dans les pieds lillois dans sa surface.

  • Radkov (6): même constat que son partenaire en charnière centrale. Rarement mis en difficulté, il a su faire corps avec ses coéquipiers de l’entrejeu redescendu bien bas pour solidifier le bloc défensif lors de la poussée des Dogues.

  • Bordachev (5,5) : offensif, il a beaucoup combiné avec Hleb et Pavlov. Mais il a très vite dû se concentrer uniquement sur ses tâches défensives pour contrer les montées incessantes de Debuchy ou le dézonage de Mendes en seconde période.

    • Olekhnovich (6,5) : bien plus en vue que son capitaine et collègue dans la récupération. Auteur d’excellents retours défensifs pour gâcher le dernière geste lillois, il a affiché une bonne qualité de relance et de ratisseur. Récompensé par un but, il s’y est pris à deux fois pour tromper Landreau d’une frappe enroulée (43e).
  • Likhtarovich (5) : contrairement à son partenaire de la récupération, le capitaine biélorusse a été assez discret. Moins ratisseur de ballons, il dévie certes une frappe dangereuse de Debuchy (53e), mais c’est lui qui est devancé par Kalou sur le premier but lillois (60e). Remplacé par Sivakov (66e).

  • Pavlov (6,5) : positionné sur le flanc droit, le blond de BATE a eu une grosse activité ce soir, tantôt sur son aile ou dans l’axe, là où il a souvent repiqué. Passeur décisif pour Rodionov (20e), il a été, avec Hleb, l’un des hommes les plus sollicités par ses partenaires. Doté d’une bonne conservation de balle, il a excellé dans l’amorce des phases de contre au milieu d’une forêt de joueurs adverses. Remplacé par Bressan (81e).

  • Hleb (7) : lire ci-dessus

  • Volodko (6,5) : à l’instar de Pavlov, il a énormément couru sur son côté gauche. Buteur express d’une frappe de 25 mètres (4e), il est également passeur décisif pour le but du KO d’Olekhnovich (43e). Plus efficace qu’un Hleb, il s’est cependant effacé au fil des minutes, n’hésitant pas à reculer très bas pour privilégier la défense.

  • Rodionov (6) : seul sur le front de l’attaque, il n’a pas été avare en courses destinées à faire le pressing sur la défense lilloise et a souvent permuté avec Pavlov. Une activité récompensée par un but (20e) sur un service de Pavlov même si on peut regretter une position de hors-jeu non sifflée. Plus discret au retour des vestiaires, il a souffert du réveil lillois et n’a presque plus rien eu à se mettre sous la dent. Remplacé par Mozolevski (89e).

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