Anigo, Labrune, le PSG : Pape Diouf tire à vue
Pape Diouf n'a pas sa langue dans sa poche. Dans les colonnes de France Football, l'ancien patron de l'OM ne s'est pas montré très tendre avec les dirigeants olympiens actuels et n'a pas oublié d'adresser un petit tacle au PSG.

À l’occasion de la sortie de sa biographie, l’ancien président de l’Olympique de Marseille Pape Diouf s’est confié dans les colonnes de France Football. Une actualité qui vient alimenter le buzz autour de l’ancien dirigeant phocéen après le scandale des écoutes téléphoniques du directeur sportif de l’OM José Anigo. Une affaire qui agace d’ailleurs un Diouf qui explique à sa manière que la publication des propos supposés d’Anigo n’aurait pas été faite innocemment. « J’en ai une idée : ils (les dires d’Anigo) ont été tenus le lendemain d’une intervention que j’avais faite sur le site lephocéen.fr et dans laquelle j’avais dit, après avoir reconnu ses mérites de directeur sportif, qu’il ne fallait peut-être pas confier à José Anigo les questions financières et économiques du club parce qu’on allait peut-être à la catastrophe. Ce propos l’avait vexé, au point donc de se demander pourquoi personne ne venait me demander des comptes à propos du transfert de Nasri. » Premier tacle du jour.
Après Anigo, Diouf s’attaque ensuite à l’un de ses successeurs, Vincent Labrune, un homme qu’il accuse d’avoir agi contre lui dans l’ombre et qui ne serait pas vraiment étranger à la situation financière compliquée que traverse aujourd’hui l’OM. « Si j’avais voulu être un béni-oui-oui, je serais encore en poste. Mais je ne pouvais pas accepter que quelqu’un se cache dans l’ombre pour parler sans arrêt de moi de cette façon, au nom du propriétaire. (…) Je me pose des questions à son sujet. Ainsi, pourquoi pendant longtemps a-t-il répété que ce n’était pas la présidence de l’OM qui l’intéressait, alors que les faits semblent lui donner tort ? Et pourquoi reprocher à Dassier d’avoir creusé financièrement le déficit du club alors que celui-ci ne faisait rien d’autre qu’exécuter les ordres qui lui étaient donnés, sachant que Dassier n’a jamais dû acheter un seul stylo sans en référer au président du conseil de surveillance (Labrune à l’époque). (…) Je ne voudrais pas me poser en procureur. Cela dit, le supporter de base que je suis redevenu ne comprend pas pourquoi l’OM a continué de creuser ce déficit financier. Pour bien gérer un club, en France, il faut s’appuyer sur le triptyque suivant : bien acheter, bien vendre et bien maîtriser la masse salariale. Quand je vois que Mbia et Lucho ont été surpayés et que les salaires ont été parfois augmentés de manière inconsidérée, ça trahit ces dérives. » Après Anigo, Labrune est lui aussi rhabillé pour l’hiver.
Enfin, en tant qu’ancien président de l’OM, Diouf ne pouvait épargner le Paris Saint-Germain. Et à l’heure où la Ligue 1 s’enflamme sur la galaxie de stars du club de la capitale, l’ancien journaliste n’est pas de cet avis et critique ouvertement les opérations trop marketing des Rouge-et-Bleu. « Franchement, je ne me reconnais plus trop dans le foot d'aujourd'hui, car j'ai du mal à y retrouver les vertus qui en faisaient le jeu préféré des hommes. Certes, l'amoureux du foot que je suis se ravit de la présence de joueurs tels qu'Ibra, Lavezzi ou Thiago Silva. Mais quand je vois ce qu'est en train de devenir le PSG, je m'interroge (…) Présenter Beckham en supporter numéro un du club, alors que deux semaines avant il ne savait peut-être même pas que le Camp des Loges existait. Quand je vois ces dirigeants sans aucun lien sentimental ou affectif avec le club, je me dis que le football a changé de nature. (...) On est en train de perdre l'essence populaire qui a toujours escorté le football depuis ses débuts. Quand je vois tout le monde applaudir ce Paris-SG-là, je me dis que c'est peut-être moi qui suis en décalage, qu'il faudrait que je me mette à la page »