Manchester United : une stratégie de recrutement qui pose question

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Manchester United FC @Maxppp

Manchester United a déboursé 193,5 M€ l'été dernier, et 149 M€ cette fois-ci. Pour un résultat décevant et aujourd'hui même inquiétant, puisque le club a misé énormément sur Anthony Martial.

Manchester City peut avoir le sourire. Critiqué pour les sommes astronomiques déboursés pour les achats de Sterling (63 M€ + 7M€ de bonus) et De Bruyne (75 M€), le club anglais est désormais désigné par la plupart des médias comme celui qui a effectué le mercato le plus intéressant. Et c'est désormais Manchester United qui est regardé avec des gros yeux par la presse anglaise, en raison du transfert ahurissant du Français Anthony Martial (même si les prix diffèrent d'un pays à l'autre). Comment ne pas s'étrangler face aux montants dépensés depuis deux ans par Manchester United pour un rendu si pauvre ? L'été dernier, pour renouveler un effectif en bout de course et pour satisfaire le nouvel entraîneur Louis Van Gaal, la direction mancunienne avait déboursé 193,5 M€, soit le 2e montant le plus élevé de tous les temps pour un mercato estival (derrière le Real Madrid de 2009 avec Cristiano Ronaldo en tête d'affiche).

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Ces 193,5 M€ n'ont pas bouleversé grand-chose. Angel Di Maria est déjà reparti et Falcao a fait flop. Mais qu'à cela ne tienne, Louis Van Gaal a encore eu les coudées franches cet été, en témoigne les 149 M€ déboursés par MU. Pour renforcer et équilibrer un effectif globalement irrationnel. La première salve d'arrivées a d'ailleurs été saluée : Depay, Schweinsteiger, Schneiderlin, et Darmian ont rallié Old Trafford, répondant aux besoins ciblés par Van Gaal. Pour quel résultat ? Manchester a assuré sa qualification en Ligue des Champions en éliminant Bruges, a gagné ses 2 premiers matches de Premier League, avant d'enchaîner un nul et une défaite. Encourageant d'abord et finalement pas fameux au regard des investissements consentis. Surtout, van Gaal donne l'impression de ne pas avoir résolu les nombreux problèmes de la saison passée.

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Des manques dans toutes les lignes

Sergio Romero n'affiche pas un niveau suffisant dans les buts et l'imbroglio De Gea semble finalement une bonne nouvelle. Il manque toujours un défenseur central d'envergure. Ce n'est pas pour rien que MU a tenté sa chance avec Sergio Ramos. Smalling, autrefois raillé, est désormais considéré comme un taulier, et c'est le latéral gauche Blind qui est aligné à ses côtés. Dans l'entrejeu, Schneiderlin s'est montré convaincant, contrairement à un Schweinsteiger à des années-lumière de son meilleur niveau. Carrick semble être un jeune joueur lorsqu'il relaie l'Allemand en cours de match, tant ce dernier ralentit le jeu mancunien. De même, comment interpréter le prêt de Januzaj à Dortmund alors qu'il semblait avoir gagné ses galons de titulaire cette saison ?

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Il manque aussi d'une identité de jeu, alors que tout le monde semble attendre un geste de classe de la recrue Depay pour débloquer la situation. Et bien sûr, il reste le problème de l'attaquant à résoudre. Van Gaal n'a pas voulu conserver Falcao, a réinstallé Rooney en pointe après avoir expliqué la saison précédente qu'il n'était pas assez efficace à ce poste (ce que Rooney prouve depuis le début de saison), a vendu Chicharito au Bayer Leverkusen pour finalement recruter Anthony Martial. Si le potentiel du Français est immense, on peut légitimement douter de ses capacités à endosser le rôle de buteur titulaire à Manchester United pour ses premiers mois.

Le bilan est implacable. En deux ans, Manchester a dépensé 342,5 M€ sur le mercato. Un regard à son effectif permet de voir tout ce qui lui manque : un défenseur central, un milieu de terrain axial percutant, un véritable ailier droit et un buteur (en doublure). Un comble au regard de l'investissement consenti. Van Gaal ne peut pas échapper à la critique, lui qui a réclamé du temps pour rebâtir une équipe victorieuse. L'entraîneur batave a choisi de se montrer optimiste en ce début de saison, soulignant la qualité du jeu de son équipe. Manchester United affiche une belle possession de balle, c'est certain, mais pêche cruellement dans la création offensive et dans les changements de rythme. Et aujourd'hui, une grande partie de ses espoirs est placée dans la réussite d'Anthony Martial...

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