La revanche de l’éternel deuxième Claudio Ranieri

Par Constant Wicherek
3 min.
Leicester City FC Claudio Ranieri @Maxppp

Habitué aux places de deuxième, Claudio Ranieri a enfin brisé le signe indien en remportant le championnat d’Angleterre, l’une des ligues les plus prestigieuses. Le Bricoleur tient enfin sa revanche.

« J’ai toujours pensé que tôt ou tard j’allais finir par remporter un championnat quelque part. Aujourd’hui on loue mon travail, mais je tiens à rappeler que je suis le même homme qui s’est fait virer par la Grèce, peut-être que quelqu’un là-bas avait oublié mon palmarès», déclarait ce lundi soir Claudio Ranieri en toute modestie à la chaîne italienne Rai3. Car oui, à 64 ans, l’entraîneur italien a remporté son premier championnat. Et non des moindres ! La Premier League avec une équipe - Leicester - sur qui très peu misaient un kopeck en début de saison.

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Pourtant, il est celui qui a toujours été raillé pour son éternel statut de looser ou en tout cas d’éternel second. Car oui, Ranieri n’avait jamais gagné de championnat auparavant. Il n’avait jamais été loin de la victoire finale, mais s’inclinait souvent dans les derniers instants, notamment lors de saison 2009/2010 à l’AS Roma où il manque à deux petits points près le 4e scudetto de la Louve.

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Le troisième technicien italien à remporter la Premier League

Le Bricoleur, son surnom vient du fait que tout au long de sa carrière, Ranieri s’est retrouvé à des postes assez improbables. Il a dû notamment récupérer la Fiorentina, alors en Serie B, pour la faire remonter - au bout d’un an - dans l’élite italienne (1993). Quand il récupère Parme en 2007, la mission est de maintenir le club parmesan bien mal engagé, il réussit une nouvelle fois. Toujours en Italie, il récupère en 2007 une Vieille Dame qui vient tout juste de remonter en Serie A. Enfin, à l’AS Monaco, il arrive alors que le club évolue en Ligue 2. Il fait remonter le club de la principauté puis termine une nouvelle fois deuxième de Ligue 1, derrière le grand PSG. Le technicien transalpin poursuit sa carrière à la tête de la sélection nationale grecque et a pour objectif de se qualifier pour l’Euro 2016. Après une défaite improbable contre les Îles Féroés (0-1), Ranieri est démis de ses fonctions en novembre 2014.

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Lorsqu’il rejoint les Foxes à l’été 2015, on s’attend une nouvelle fois à une mission commando pour maintenir le club en Premier League tant Leicester avait eu du mal à rester dans l’élite la saison passée. Il n’en fut rien. Avec des matchs de très haut niveau un style de jeu porté vers l’offensive, ses hommes ont réalisé des performances d’anthologie. L’ancien coach de Monaco attendait juste son temps pour rentrer dans l’histoire.

Ce n'était pas gagné en Angleterre

A son arrivée de l'autre côté de la Manche, tout le monde prédisait le pire à Ranieri. Pas forcément parce qu'il arrivait dans une équipe qui venait de se maintenir mais surtout pour sa capacité à faire exister cette équipe. «Ranieri est un gars sympa, mais il peut être content d’avoir eu le poste d’entraîneur de Leicester. Après ce qu’il s’est passé en Grèce, je suis surpris qu’il puisse retomber sur ses pattes en Premier League », déclarait ainsi Harry Redknapp sur Twitter.

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« Ranieri est clairement expérimenté, mais c’est un choix peu inspiré pour Leicester. C’est incroyable comment les mêmes vieux noms sont toujours là dans le manège des entraîneurs », expliquait aussi Gary Lineker sur BreatheSport à l'époque. Pourtant, le Transalpin a bien réussi à faire taire ses détracteurs. Il est grâce à ce titre, le troisième technicien italien à gagner la Premier League, après Carlo Ancelotti (2009-2010 avec Chelsea), Roberto Mancini (2011-2012 avec Manchester City). Le Bricoleur, à force d’espoir et de travail, a finalement réussi l’un des plus beaux exploits sportifs du 21e siècle.

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