Davide Moscardelli, légende à sa manière

Par Alexandre Pauwels
3 min.
Bologne Davide Moscardelli @Maxppp

Il y a toutes sortes de phénomènes dans le football. Mais autrement que par les statistiques, certains ont un appeal particulier. C’est le cas de Davide Moscardelli. Un modeste attaquant qui milite au sein du modeste Bologne, club où il n’est même pas titulaire. Portrait d’un joueur particulier, qui tire son incroyable popularité... d'une barbe.

Sur le papier, Davide Moscardelli n'est rien de plus qu'un honnête attaquant. Une douzaine d’années passées dans la gavetta, les divisions inférieures italiennes. Des passages fructueux en Serie B, entre Rimini, Cesena ou encore Plaisance, la découverte de la Serie A à tout juste 30 ans. Et jamais plus d’une quinzaine de buts par saison, par-dessus le marché. Se cache cependant derrière les statistiques modestes une propension aux gestes décisifs, aux beaux gestes tout court – Billy Costacurta dira de lui que « par la beauté de ses buts, il n’a rien à envier à un Messi ou Maradona », rien que ça – que ne laisserait pas transparaître une allure pataude. Une allure qui a finalement construit la popularité de ce natif de Mons et tifoso déclaré de la Roma.

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En cela, le tournant de la carrière de Moscardelli se situe en janvier 2013. En manque de temps de jeu au Chievo Vérone, où il avait découvert l'élite et jouait depuis trois saisons, l’attaquant est transféré à Bologne, lui qui était réclamé par le coach rossoblù d’alors, Stefano Pioli. Un tournant certainement pas lié au terrain, sinon à un choix tout simple : celui de se laisser pousser la barbe. La raison, une promesse personnelle, celle de ne se la couper qu’au moment où il retrouverait le chemin des filets. Mais il s’est écoulé des mois entre sa signature avec les Felsinei et son premier but sous ses nouvelles couleurs, intervenu seulement le 12 mai. Entre-temps, la Moscardellimania était déjà née.

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« Je me la suis laissé pousser, rien de plus, et je suis devenu un mythe. Boh… » expliquait le joueur à la Gazzetta dello Sport au début du buzz. Les tifosi du Dall’Ara ont été les premiers séduits par le look – voir le tweet ci-dessous –, le personnage empreint d'anticonformisme et de simplicité, ainsi que le footballeur amoureux du beau geste. Au point d’inviter Prandelli à le convoquer en Nazionale, lors d’une sortie de la Squadra Azzurra à Bologne.

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Parallèlement, les vidéos Youtube et pages Facebook ont fleuri sur le web, et Moscardelli, régulièrement comparé aux James Harden et Sébastien Chabal, de devenir le « Super Bomber », qualificatif habituellement alloué au buteur à répétition de l’autre côté des Alpes. Avec ses presque 90 000 followers sur Twitter, il dépasse largement, en termes de popularité, des footballeurs bien plus cotés que lui. Et la Mouche, de son surnom, ne rate jamais une occasion pour se mettre en scène et rire de lui-même, à l'instar de ce cliché devant un barbier, illustré par le simple commentaire « ils ne m'auront jamais ». Si l'humour et une simple pilosité ont quelque peu effacé ses prouesses balle au pied, Moscardelli, 34 ans, est bien la preuve que le football n'est pas qu'une simple histoire de terrain. Pour le coup, il s'agit même d'une histoire tirée par la barbe.

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